vendredi 12 juin 2015

À propos de « la religion », vous avez dit « radicalisme » ?

« La violence n’est pas compatible avec la religion ».

Cette phrase, avec quelques variantes selon ceux qui l’émettent, est devenue un véritable leitmotiv. C’est François lui-même qui la répète et après lui quelques cardinaux et ainsi de suite…

La religion devient ainsi plus qu’un concept général, une entité spécifique de plus en plus utilisée plutôt que d’évoquer une « religion » précise. Dans la pratique, les religions, selon leur dénomination exacte, ne deviennent plus alors que des sous-catégories, avec leurs spécificités secondaires, de la religion en général.

Finalement, cela conforte l’idée que, par exemple, peu ou prou, l’islam ou le catholicisme, c’est la même chose à quelques variantes près, l’église s’appelant mosquée, le curé imam, le carême ramadan, et de surcroît l’énormité que le même Dieu, le même Jésus, la même Marie seraient dans le Coran.

Si bien que le radicalisme religieux devient un fourre-tout dans lequel on peut mettre le radicalisme musulman et le christianisme « radical ». Face à ces débiles amalgames, il est toujours bon de revenir à la réflexion de Bat Ye’Or, la grande historienne du sort des chrétiens et des juifs « entre jihad et dhimmitude » : « Moi, juive, je dois reconnaître que lorsque des chrétiens commettent des massacres, ce n’est pas selon l’imitation de Jésus-Christ, alors que lorsque des musulmans égorgent, c’est souvent selon le modèle de Mahomet ». (voir les « hadîths » et la Sira…)

Le radicalisme islamique, c’est l’application stricte de la charia avec ses châtiments (fouet, lapidations, amputations…). Le radicalisme islamique appliqué à la guerre (jihâd), c’est l’égorgement, comme Mahomet à Médine, c’est la distribution des femmes et des enfants comme butin…

Le christianisme radical, c’est l’amour de Jésus, l’amour du prochain, c’est le renoncement à soi-même, c’est la pauvreté, la chasteté, le refus absolu de la haine. Folie le plus souvent aux yeux des hommes, folie d’un idéal inaccessible à la plupart car rares sont les François d’Assise et les Catherine de Sienne.


Confondre les deux radicalisations est d’abord tout simplement un déni de réalité, un déni de justice, un déni de vérité. Cette confusion commise par des ignorants est excusable. Il faut essayer de leur expliquer. Mais commise par des gens cultivés et pire encore par des clercs, elle relève tout simplement du mensonge.