Bernard
Antony communique :
L’envoi du robot Philae sur la comète 67P est un très
grand succès scientifique et technique, nouvelle preuve de ce dont les nations
européennes sont capables en dehors du système idéologique qui les paralyse
politiquement et socialement.
On
ne peut en revanche que sourire à l’écoute des affirmations euphoriques d’une
grande niaiserie philosophique selon lesquelles l’analyse des particules
constitutives de Philae nous donnerait l’alpha et l’oméga de la vie sur terre
et lèverait le mystère de la Création.
On
nous présente en effet, dans une sorte de crédulité néo-mythologique, les
comètes comme des spermatozoïdes fécondateurs de la terre matricielle inerte.
On quitte ainsi la science pour une interprétation hasardeuse de l’évolution et
évidemment de la Création sans principe de finalité.
Cela dit, la continuité de la magnifique synergie des
compétences et expériences des Européens dans le domaine aérospatial et les
recherches en amont invite aussi à mesurer en regard combien est paralysée, par
le carcan institutionnel d’une mauvaise politique, la coopération pourtant
indispensable des nations européennes face aux défis et aux menaces du monde
actuel. En ce sens, il faut certes renégocier les traités européens et
reprendre là où il y a nécessité l’exercice de notre souveraineté et de nos
libertés. Cela ne signifie pas du tout le refus de toute construction
européenne.
Comme
je n’ai cessé de le prôner, une Europe bâtie sur des pactes d’intérêt commun, à
l’image du domaine aérospatial, est nécessaire. Et en particulier une puissante
Alliance Européenne de Défense, telle que hélas les gaullistes la torpillèrent
au XX° siècle.