lundi 27 octobre 2014

Les pendus de l’islam et le cardinal André Vingt-Trois.

Avant-hier a été pendue en Iran une jeune femme emprisonnée depuis cinq ans pour avoir tué l’homme qui l’avait violée. Car dans ce pays comme dans les autres que régit la loi de l’islam, la charia, ce sont les femmes violées, considérées ignoblement comme déshonorées qui sont tenues pour coupables. En Iran encore, comme en Afghanistan, on a mis à mort dans l’indifférence générale de l’opinion publique mondiale des musulmans convertis au christianisme.

Voilà pour l’Iran, ce pays cher notamment au bouffon Dieudonné et à quelques autres.

Contrairement à celles très heureusement suscitées par le cas de Mariam au Soudan, sauvée du fouet et de la pendaison après l’enfer de la torture que l’on sait, la plupart du temps, aucune manifestation ne vient hélas dans la plupart des cas alerter l’opinion sur les témoins du Christ martyrisés pour apostasie.

Pour ce qui est du cas d’Asia Bibi, nos amis réfugiés pakistanais nous ont répété que de telles manifestations sont absolument nécessaires. Or, d’une manière stupéfiante, voilà ce que sur la nôtre a déclaré Mgr Vingt-Trois le lendemain, vendredi 24, sur Radio Notre-Dame, dont l’envoyée dans un article publié sur le site, avait pourtant bien restitué la diversité des intervenants et la dignité des discours : 

« Dans des cas particuliers, la manifestation publique a l’effet inverse de celle qu’on cherche. On est dans une fixation politico-fanatique et religieuse et que le soutien des chrétiens étrangers d’une certaine façon est perçue comme une caution de la sentence qui a été rendue par le tribunal. Je crois que les démarches les plus efficaces sont les démarches diplomatiques et gouvernementales quand des États qui ne sont pas nécessairement occidentaux expriment leur désaccord et leur volonté à travers les voies habituelles ».

Nous avons été stupéfaits de ces propos non seulement injustes et injurieux mais de plus atrocement diffamatoires. Le cardinal, peut-être et espérons-le, totalement désinformé, a piétiné la vérité de la diversité des appelants à notre manifestation de différentes sensibilités politiques mais aussi religieuses.

Nous voilà donc d’abord classés par lui dans « une fixation politico-fanatique et religieuse » (sic !). Ensuite il s’emberlificote quelque peu dans la construction des phrases et le sens des mots. Mais cela, on ne le lui reprochera pas, tout le monde n’a pas le don du clair maniement de notre langue.

Sans doute, lorsqu’il parle de « caution », veut-il dire « argument » et c’est déjà tristement injurieux. Mais s’il emploie le mot dans son véritable sens, affirmant donc que cette manifestation revenait à cautionner l’abomination de ceux qui ont pour la deuxième fois condamné Asia Bibi à la pendaison, alors c’est effrayant !

Je ne puis laisser passer cela. Je suis prêt à pardonner à titre personnel les injures que m’adresserait monsieur le cardinal. Mais là, il a injurié atrocement non seulement Chrétienté-Solidarité, mais tous ceux qui ont appelé avec nous à la manifestation : catholiques, protestants et notamment chrétiens des rites orientaux et héroïques chrétiens convertis de l’islam au christianisme ; et encore nos amis juifs avec notamment le grand avocat Gilles-William Goldnadel, président « d’Avocats sans frontières ». Il a injurié nos amis réfugiés irakiens en grand nombre ce soir-là et aussi tous ces chrétiens n’ayant eu que la solution de fuir le Pakistan pour échapper à la persécution et dont on a écouté le président qui nous a instamment demandé d’être prêts à recommencer, en plus important encore, pareille veillée de solidarité.

Certes, nous aussi, considérons que l’action diplomatique est utile, nécessaire et indispensable. Et certes à condition qu’elle soit menée avec conviction, détermination et continuité.

Car nous n’avons que trop en mémoire le cas de l’héroïque Tran Van Tra, ancien responsable en France des étudiants sud-vietnamiens. Ayant acquis la nationalité française, et se croyant ainsi protégé, Tran Van Tra voulut revoir enfin son pays. Faisant fi de sa nationalité française, les policiers l’arrêtèrent à sa descente d’avion. Il fut emprisonné, condamné à mort sans motif sinon celui d’avoir été opposé à la main-mise du communisme sur la patrie. Enfin il fut exécuté, c’est-à-dire assassiné. L’action diplomatique du gouvernement français avait été strictement nulle.

En revanche, on a pu voir d’autres cas, en France comme en Israël, des manifestations très vigoureuses pouvaient n’être pas du tout considérées comme en contradiction avec l’action diplomatique.

On a vu cela notamment avec le cas du soldat israélien Gilad Shalit. N’acceptant ni la diffamation ni les insultes du cardinal André Vingt-Trois, j’ai tenu néanmoins à répondre aussi sur la question de l’opportunité des manifestations qui est la seule partie rationnelle de sa méchante diatribe.

Son argument ne résiste pas à l’analyse, surtout quand il s’agit de manifestations comme la nôtre, qui ne relèvent vraiment d’aucune provocation, d’aucune récupération.

J’ai donc écrit ce jour certes très courtoisement à monsieur le cardinal Vingt-Trois, mais en lui exprimant très fermement ma profonde indignation, requérant de lui instamment la justice de revenir sur ses propos. Je lui ai demandé une rencontre à cette fin. Sans doute a-t-il un emploi du temps chargé, surtout à la veille de l’Assemblée à Lourdes de l’épiscopat. Mais du moins, je souhaite que dès maintenant en soit fixée la date. Le pape François n’a-t-il pas vivement recommandé aux fidèles de ne point hésiter à solliciter impérativement leurs pasteurs ?

En l’occurrence, la raison en est grave et ce n’est pas de gaieté de cœur que je le fais, mais parce que, simplement, c’est mon devoir de responsable et de chrétien et de défenseur de l’honneur de tous ceux qui ont parlé ou écouté dans la ferveur et la dignité, ce jeudi, pour Asia Bibi.