mercredi 8 octobre 2014

François ! Strasbourg, c’est d’abord chez nous, en Alsace, en France, ça n’est pas une abstraction du « meilleur des mondes » !

On apprend que ce pape pressé viendra, en un temps record de moins de quatre heures, parler au Parlement Européen puis au Conseil de l’Europe le 25 novembre prochain, en quelque sorte sans aucun contact avec le pays où son avion se posera.
Le déplacera-t-on d’ailleurs en voiture ou en hélicoptère ? Dans ce cas, avec un tapis bien nettoyé entre l’aéronef et l’hélico, cela lui éviterait de devoir poser ses bottines sur le sol alsacien.

Certains trouveront peut-être que cette visite éclair au « pays légal » européen ne témoigne pas d’un grand intérêt pour le pays réel. Il est vrai que François veut peut-être se démarquer du style très enraciné de son émérite voisin au Vatican, le pape Benoît XVI.

Car ce dernier, bien que grand et lumineux intellectuel ( ce que lui, François, n’est guère), aimait volontiers vider un grand bock de bière bavaroise à la manière des gens de son pays, sans craindre de se faire photographier avec son bon et doux sourire tout à la joie d’une bonne lampée dans la moussante cervoise.
Nul doute qu’en visite en la splendide ville de Strasbourg il eut bien sûr exprimé le vœu d’aller contempler et prier dans la cathédrale, ce joyau universel de l’art gothique en Alsace.
Et peut-être aurait-il été ensuite fort heureux de pouvoir se désaltérer et grignoter une saucisse dans la splendide maison Kammerzel (XV° siècle) qui la jouxte.

François, lui, se nourrira dans l’avion d’un plateau-repas bien conditionné. Sa mystique, nous dit-on, n’est pas en effet particulièrement celle des noces de Canaa.
Certes, il est bien qu’un pape ne fasse pas la noce ! Mais tout de même pour quelqu’un qui veut aller aux peuples et même aux périphéries, pourquoi ne pas se risquer à aller boire un petit verre de rouge d’Otrott, dans une de ces dernières winstubs, précisément à la périphérie de ces quartiers d’où l’on a expulsé la vieille Alsace. Pour cause de charia triomphante en application certes des textes de paix et d’amour du Coran selon « la religion authentique »…
Oui, cher François, puisque tu ne cesses de nous demander de parler simple et franc, de ne pas hésiter à protester, nous t’obéissons et te disons que tu nous chagrines un peu.
Modifie donc un peu le programme. Et viens voir comme l’Alsace de sainte Odile est belle !

PS : Un de mes meilleurs amis bretons, à ses heures un brin bougon, me faisait, il y a peu, gentiment le reproche d’être tombé moi aussi, une fois, dans le travers de parler de moi (ou plutôt de ma famille) sur mon blog.
Or, je ne crois pas que ce que j’écris doive être toujours totalement déconnecté de ma vie personnelle et familiale. Pour autant, sans aucun étalage de complaisance.
Comment, en effet, ne parlerais-je pas de mon pays réel à moi ?

Dans la même veine, ce matin, un autre de mes amis, défenseur vigilant de l’institution de la papauté, s’étonnait de ce que je lui exprimais sur l’annonce du voyage de François en « euroland ». Un brin jacobin, un peu dédaigneux de la France des clochers et des terroirs, il s’étonnait de découvrir chez moi une fibre alsacienne.
Je lui ai répondu quelle joie avait été la mienne, quinze ans durant, lors des journées de session au Parlement Européen, de me retrouver quelquefois, pour y passer la nuit, au monastère du Mont Sainte-Odile qui est le haut lieu de l’Alsace.
J’ai en effet en mon cœur une forte fibre de fidélité alsacienne : celle que me donna ma grand-mère paternelle Marie-Henriette Antony issue d’une famille de fervents patriotes alsaciens catholiques et français, n’ayant pas accepté en 1870 l’occupation allemande.
Ma pauvre grand-mère, si pieuse, n’aurait pas été contente de voir s’installer d’autres occupants, pas du tout chrétiens ceux-là, sur sa terre natale rendue à la France.
Et qu’aurait-elle dit aujourd’hui, elle si papiste, à la nouvelle de ce que le successeur de Saint Pierre venant en sa chère Alsace n’aurait même pas prévu une petite paire d’heures pour aller prier dans sa chère cathédrale et marcher un peu dans la « Petite France » qui est peut-être le plus beau quartier de nos capitales provinciales que je connaisse ?
Prions donc pour que François change un peu son programme.