J’ai pris
connaissance des écrits de Pierre-Alain Depauw sur le site d'Alain Escada, commentant quelques nouvelles du Front National et aussi de son parti
satellite, le SIEL, désormais présidé par Karim Ouchik succédant à Paul-Marie
Couteaux.
On
y évoque mon appui d’influence au nouveau président pour son élection. Je dois
à la vérité d’écrire que j’ignorais totalement le conflit qui opposait Ouchik à
Couteaux et que rapporte Escada.
J’ai
fait la connaissance à Lyon de Karim Ouchik lors du colloque sur « Laïcité
et république » où j’ai débattu avec le sympathique Pierre Cassein de
Riposte laïque dont les idées sur l’essentiel sont encore bien loin de celles
de Chrétienté-Solidarité notamment sur la question du respect de la vie et de
la défense de la famille, et aussi de ce que nous entendons par laïcité.
D’évidence,
le catholique Karim Ouchik était sur cela plus proche de moi. Aussi, lorsqu’il
m’a demandé de pouvoir invoquer mon amical soutien pour sa bonne accession à la
présidence, lui ai-je répondu favorablement car ayant compris que c’était à des
seules fins de manifestation d’un bon voisinage dans l’Amitié française.
Celle-ci a bien sûr un contenu : l’accord entre responsables politiques
sur les valeurs essentielles du respect de la vie, de la famille, de la patrie
et des libertés ; par-delà les différences et même les divergences sur
d’autres plans.
Karim
Ouchik m’a assuré vouloir se battre pour l’abolition de la loi Taubira de
désintégration sociale. Il m’a affirmé aussi sa totale opposition à la loi Veil
de banalisation de l’avortement.
Fort de cette affirmation, que je saurai lui rappeler si nécessaire, j’ai eu
plaisir à lui manifester ma sympathie politique, voyant donc dans le SIEL un
mouvement tout de même plus proche des idées de la droite de conviction et de
l’Institut du Pays Libre que son « navire amiral », le Front
National.
Par rapport à ce dernier, mes amis et moi demeurons en
effet sur une ligne certes de bienveillance préférentielle mais néanmoins de
critique très fondée sur des points essentiels. Le Front National, qui se veut
un parti comme les autres, l’est en effet hélas en ce sens que chacun peut
presque toujours y trouver la satisfaction de ses idées, représentées par telle
ou telle tendance, ou bien telle ou telle personnalité.
Cela
ne trompe que les gogos car il y a évidemment des choix dominants auxquels tous
doivent se rallier. Aujourd’hui, je ne suis pas du tout sûr que le Front
National bataillera demain beaucoup pour l’abrogation de la loi Taubira. On a
bien vu que globalement, sur la question, il y avait en son sein des opposants
très convaincus et d’autres vraiment bien tièdes, surtout au sommet. Et l’on
constate avec plusieurs faits convergents que le soi-disant mariage pour tous,
le mariage « homo », non seulement n’est pas condamné par tous dans
son principe mais que certains élus et militants n’ont pas hésité à en
bénéficier, si l’on peut dire.
On
a appris aussi, avec tristesse, que Marion Maréchal, à l’Assemblée Nationale,
non seulement ne s’était pas opposée à un amendement de renforcement de la loi
Veil, mais avait cru bon, dans l’alignement le plus discipliné avec sa tante
Marine, de proclamer son accord avec cette loi. En l’occurrence, il n’y eut en
cette Assemblée que Jacques Bompard pour rappeler solitairement et
courageusement que l’avortement n’était pas autre chose que le meurtre d’un
être humain.
Cela
me fait souvenir que certains, qui condamnaient véhémentement les maires préférant
comme lui ou Xavier Lemoine demeurer en poste plutôt que de refuser d’appliquer
la loi Taubira et d’être contraints à la démission, n’ont pourtant pas hésité à
rejoindre le Front National. Or la présidente de ce parti n’a jamais cessé
d’affirmer qu’elle ne remettrait pas en cause la loi Veil ; moralement pire que
la loi Taubira. Et de surcroît, j'ai entendu à la radio Louis Aliot affirmer que le FN ne défendait plus sa
proposition de non-remboursement de cet acte de mort !
Quelle
difficulté encore pour le Front National après le cas de ce militant devenu
musulman prosélyte pour bien exprimer une claire position sur l’islam !
Pour
nous, on le sait, cela peut se résumer en
quelques points :
-
Le devoir de connaître l’islam, de savoir qu’il s’agit dans son essence non pas
seulement d’une religion mais d’une théocratie totalitaire.
-
L’affirmation du droit de le critiquer, réfuter, refuser, ce qui n’a rien à
voir avec de la haine pour les musulmans ni avec quelque phobie que ce soit.
-
La claire exigence pour les croyants musulmans de défendre leur droit à la
critique des textes du Coran et des hâdiths, d’affirmer leur refus de la charia
et de la dhimmitude pour les « gens du Livre » dans toute
« l’oumma » islamique ; de proclamer leur volonté de défense de
la liberté religieuse pour tous et de l’égalité de dignité et de droits
civiques entre l’homme et la femme.
Sinon, demain, avoir cherché à obtenir à des
fins électoralistes les votes de certains musulmans, le FN, s’il parvenait à
certaines responsabilités de pouvoir, ne sera pas en mesure de relever le défi
posé par l’idéologie et la réalité du totalitarisme islamique.