vendredi 31 octobre 2014

Épiphénomènes ou axes fondamentaux dans la politique du Front National ?


 J’ai pris connaissance des écrits de Pierre-Alain Depauw sur le site d'Alain Escada, commentant quelques nouvelles du Front National et aussi de son parti satellite, le SIEL, désormais présidé par Karim Ouchik succédant à Paul-Marie Couteaux.

On y évoque mon appui d’influence au nouveau président pour son élection. Je dois à la vérité d’écrire que j’ignorais totalement le conflit qui opposait Ouchik à Couteaux et que rapporte Escada.

J’ai fait la connaissance à Lyon de Karim Ouchik lors du colloque sur « Laïcité et république » où j’ai débattu avec le sympathique Pierre Cassein de Riposte laïque dont les idées sur l’essentiel sont encore bien loin de celles de Chrétienté-Solidarité notamment sur la question du respect de la vie et de la défense de la famille, et aussi de ce que nous entendons par laïcité.

D’évidence, le catholique Karim Ouchik était sur cela plus proche de moi. Aussi, lorsqu’il m’a demandé de pouvoir invoquer mon amical soutien pour sa bonne accession à la présidence, lui ai-je répondu favorablement car ayant compris que c’était à des seules fins de manifestation d’un bon voisinage dans l’Amitié française. Celle-ci a bien sûr un contenu : l’accord entre responsables politiques sur les valeurs essentielles du respect de la vie, de la famille, de la patrie et des libertés ; par-delà les différences et même les divergences sur d’autres plans.

Karim Ouchik m’a assuré vouloir se battre pour l’abolition de la loi Taubira de désintégration sociale. Il m’a affirmé aussi sa totale opposition à la loi Veil de banalisation de l’avortement. Fort de cette affirmation, que je saurai lui rappeler si nécessaire, j’ai eu plaisir à lui manifester ma sympathie politique, voyant donc dans le SIEL un mouvement tout de même plus proche des idées de la droite de conviction et de l’Institut du Pays Libre que son « navire amiral », le Front National.

Par rapport à ce dernier, mes amis et moi demeurons en effet sur une ligne certes de bienveillance préférentielle mais néanmoins de critique très fondée sur des points essentiels. Le Front National, qui se veut un parti comme les autres, l’est en effet hélas en ce sens que chacun peut presque toujours y trouver la satisfaction de ses idées, représentées par telle ou telle tendance, ou bien telle ou telle personnalité.

Cela ne trompe que les gogos car il y a évidemment des choix dominants auxquels tous doivent se rallier. Aujourd’hui, je ne suis pas du tout sûr que le Front National bataillera demain beaucoup pour l’abrogation de la loi Taubira. On a bien vu que globalement, sur la question, il y avait en son sein des opposants très convaincus et d’autres vraiment bien tièdes, surtout au sommet. Et l’on constate avec plusieurs faits convergents que le soi-disant mariage pour tous, le mariage « homo », non seulement n’est pas condamné par tous dans son principe mais que certains élus et militants n’ont pas hésité à en bénéficier, si l’on peut dire.

On a appris aussi, avec tristesse, que Marion Maréchal, à l’Assemblée Nationale, non seulement ne s’était pas opposée à un amendement de renforcement de la loi Veil, mais avait cru bon, dans l’alignement le plus discipliné avec sa tante Marine, de proclamer son accord avec cette loi. En l’occurrence, il n’y eut en cette Assemblée que Jacques Bompard pour rappeler solitairement et courageusement que l’avortement n’était pas autre chose que le meurtre d’un être humain.

Cela me fait souvenir que certains, qui condamnaient véhémentement les maires préférant comme lui ou Xavier Lemoine demeurer en poste plutôt que de refuser d’appliquer la loi Taubira et d’être contraints à la démission, n’ont pourtant pas hésité à rejoindre le Front National. Or la présidente de ce parti n’a jamais cessé d’affirmer qu’elle ne remettrait pas en cause la loi Veil ; moralement pire que la loi Taubira. Et de surcroît, j'ai entendu à la radio Louis Aliot affirmer que le FN ne défendait plus sa proposition de non-remboursement de cet acte de mort !

Quelle difficulté encore pour le Front National après le cas de ce militant devenu musulman prosélyte pour bien exprimer une claire position sur l’islam !

Pour nous, on le sait, cela peut se résumer en  quelques points :
- Le devoir de connaître l’islam, de savoir qu’il s’agit dans son essence non pas seulement d’une religion mais d’une théocratie totalitaire.
- L’affirmation du droit de le critiquer, réfuter, refuser, ce qui n’a rien à voir avec de la haine pour les musulmans ni avec quelque phobie que ce soit.
- La claire exigence pour les croyants musulmans de défendre leur droit à la critique des textes du Coran et des hâdiths, d’affirmer leur refus de la charia et de la dhimmitude pour les « gens du Livre » dans toute « l’oumma » islamique ; de proclamer leur volonté de défense de la liberté religieuse pour tous et de l’égalité de dignité et de droits civiques entre l’homme et la femme.


 Sinon, demain, avoir cherché à obtenir à des fins électoralistes les votes de certains musulmans, le FN, s’il parvenait à certaines responsabilités de pouvoir, ne sera pas en mesure de relever le défi posé par l’idéologie et la réalité du totalitarisme islamique.