lundi 8 septembre 2014

Un samedi à Lyon.


M. Hollande aura encore fait descendre de plusieurs degrés au-dessous de nul le spectacle français de la fonction dite présidentielle. Au point que se moquer de lui, c’est vraiment se dégrader et je ne tomberai pas dans cette facilité.

Dieu que la France était belle ce samedi matin dans ses paysages de la vallée du Rhône aux premiers rayons de soleil alors que sur une autoroute encore bien peu fréquentée je roulais d’Orange vers Lyon pour un colloque-débat sur « la laïcité et la république » que je ne regrette vraiment pas d’avoir accepté, organisé par l’excellent Jean-Marc Chevillard avec Pierre Cassen de Riposte Laïque et Karim Ouchik, président exécutif du SIEL, le parti de Paul-Marie Couteaux.

Ce ne sont pas les définitions abstraites des concepts de république et de laïcité qui occupaient ma réflexion alors que, avant de rejoindre Oullins, lieu du colloque, dans la banlieue sud sur le coup de 9h, j’avais fait un petit crochet pour contempler d’en bas Notre-Dame de Fourvière et tout ce qui s’offrait à mon regard de cette ville qui fut la capitale des Gaules. J’ai en effet jadis arpenté cette ville depuis les traboules du vieux Lyon jusqu’à La Croix Rousse avec Gilbert Tournier, le grand ingénieur de Pierre-Bénite qui était aussi un prodigieux évocateur de la ville et du Rhône avec ses livres et surtout ses films (avec la voix de l’incomparable acteur Pierre Fresnais).

Aussi, au moment de répondre aux propos de Pierre Cassen, l’anti-islamique laïque et athée, mais qui n’est plus, Dieu merci, lénino-trotskyste et à ceux, nuancés, de Karim Ouchik, catholique défenseur talentueux d’une laïcité plus respectueuse de l’âme chrétienne de la France, c’est certains grands épisodes de l’histoire de Lyon et la réalité tragique quelquefois de ce qu’y furent concrètement la laïcité et la république que j’évoquais. Mais d’abord j’évoquais la mémoire de sainte Blandine et des autres martyrs ; et puis, franchissant les siècles, l’abomination des armées de la convention avec Couthon, Collot d’Herbois, Fouché et les autres chefs sanguinaires jacobins finissant par vaincre l’héroïque peuple lyonnais des canuts et sa défense admirable menée par le comte de Precy, extraordinaire combattant.

La Convention robespierriste avait décidé : « Lyon doit être anéantie à jamais ! » et Bertrand Barrère, l’homme portant des habits de peau de vendéens et qui devait être la honte de ma ville de Tarbes, avait décrété : « Lyon perdra son nom et sera appelée Ville-Affranchie ».

Et j’évoquais aussi les révoltes des canuts de 1831 à 1834, soutenue par les « chanoines-comtes » de Fourvière et presque tout le clergé catholique.

Sur ces évocations historiques, je pouvais ensuite rappeler ce qu’est la véritable laïcité, un fruit de l’Église catholique (du grec « laos » le laïcat, le peuple) fondée sur une des phrases les plus importantes de l’Évangile : « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ! ».

Mais de tout cela nous reparlerons et je publierai dans Reconquête l’essentiel de mon propos.