Un bon ami me demandait ces jours
derniers si je n’éprouvais aucune amertume de ne pas voir mon livre sur Jaurès,
« le seul qui ne soit pas inconditionnellement hagiographique », à la
devanture des librairies parmi la floraison des titres de tous ceux qui louent
incantatoirement « le grand prophète du socialisme ».
Je l’ai rassuré : depuis le
temps que je milite, depuis la douzaine d’années que j’écris des livres, j’ai
toujours su que les causes et les idées que je défendais ne m’apporteraient pas
les louanges des médias et la considération des journaux de « grand
tirage ». Je n’éprouve, je crois, devant
cette discrimination, aucune malsaine jubilation masochiste.
Je ne m’en satisfais pas et je
lutte de toutes mes forces pour affronter cet état de fait avec toute la
sympathie active de tout le fervent réseau militant de l’amitié française. Aussi ai-je la satisfaction de
constater avec mes éditeurs que les chiffres de vente de la plupart de mes
livres sont finalement bien supérieurs à beaucoup de ceux qui, après une
notoriété de lancement, sont vite oubliés.
Mais si je me félicite bien volontiers des succès de
certains très bons livres que je m’emploie à promouvoir activement avec
Reconquête et sur Radio-Courtoisie, je ne cache pas mon indignation de voir que
sur la commémoration de la mort de Jaurès les hebdomadaires de droite à grand
tirage se seront totalement alignés sur le conformisme laudateur de la gauche
que seul, à ce jour, a transgressé mon livre « Jaurès, le mythe et la
réalité ». Si un autre ouvrage que le mien,
rappelant sur Jaurès les vérités essentielles, avait été publié et obtenu du
succès, je m’en réjouirais. Car il en va tout simplement, non
pas de moi mais de la vérité historique que j’ai rappelé à Bernard Carayon dans
mon débat avec lui sur T.V. Libertés et qu’il n’a pu contester (voir la vidéo).
La vérité c’est que Jaurès ne fut
nullement chrétien mais anti-chrétien, « spiritualiste » peut-être, à
sa façon, c’est à dire vaguement panthéiste, gnostique, kabbaliste, c’est à
dire n’importe quoi sauf catholique.
La vérité c’est qu’il fut bien,
sur le plan politique, « socialiste », « collectiviste »,
« communiste », employant indifféremment les trois mots pour se
définir.
La vérité c’est qu’il ne fut
nullement le « prophète » que l’on a salué même à Valeurs Actuelles
et au Figaro-Magazine mais qu’il fut au contraire d’un total aveuglement sur
l’inéluctabilité de la guerre de 1914.
Alors, je ne dissimulerai pas mon
contentement, une fois n’est hélas pas coutume, à la lecture jeudi dernier d’un
article dans La Croix, de Pierre-Yves Le Priol, intitulé « Péguy contre
Jaurès ». L’article est pourtant court et mériterait néanmoins quelques
rectifications.
Ainsi, il n’est pas vrai que
« Jaurès et son cadet Péguy avaient d’emblée fait cause commune en
faveur de Dreyfus et du socialisme ». Le « d’emblée »
est de trop : Jaurès en effet ne rejoignit que sur le tard, bien après
Péguy, Lucien Herr et Bernard Lazare, le camp dreyfusard. Le désigner comme
« pacifiste » est aussi tout à fait fallacieux, une de ses œuvres
essentielles étant « l’armée nouvelle ». Mais du moins Le Priol ose-t-il
écrire que « l’irruption de la guerre allait donner tort à ses
prévisions trop optimistes ». Et plus loin : « On peut
désormais soutenir, à un siècle de distance, que l’obscur Péguy eut raison
contre le célèbre Jaurès dans sa résistance à tous les concepts en
« isme » qui marquèrent ces années terribles… »
Alors, sauf fausse humilité, je
vous demande de lire et faire lire « Jaurès, le mythe et la
réalité ». Non pas parce qu’il est le fruit de mon labeur, que je crois
certes avoir bien mené, mais parce qu’il est le seul à rappeler et développer
les vérités ci-dessus et quelques autres. Parce qu’il est le seul à
contrevenir aux encensements de la République du Panthéon par notamment les
grands prêtres de la religion de substitution tels que Peillon et Badinter.
***
Jaurès, le mythe et la réalité,
30€, franco de port.