Suite aux protestations justement exaspérées dont celle de
l’AGRIF, après le très solennel et très médiatisé montage mimétique d’un
mariage homosexuel par deux gamins d’une école, M. Floch, maire de Saint Pol,
fait savoir que c’est une « tradition » (sic !) des collèges de
sa ville que d’organiser des mariages fictifs à des fins d’instruction civique.
Il assure que ce sont bien les élèves qui veulent cela,
bien sûr, sans aucune manipulation. Cela nous rappelle les conseils en matière
d’éducation de Jean-Jacques Rousseau, fondateur de la pédagogie moderne, dans
l’Émile : « Faire en sorte que l’enfant ait l’impression de ne
faire que ce qu’il veut mais qu’en réalité il ne fasse que ce que vous vouliez
qu’il fasse ».
Pour justifier cette triste « célébration » d’un
mariage fictif, le maire Floch invoque la loi. Mais la loi n’impose pas
d’ériger en modèle banalisé un acte « civique » ne concernant qu’une
infime minorité.
Étonnamment, les élèves de Saint Pol de Léon n’ont pas
encore eu l’idée de demander de jouer des séquences de divorce légal. Comme
quoi ils conservent dans leur fraîcheur juvénile une certaine dose
d’irréalisme. Il serait tout de même dommage qu’ils se privent ainsi d’un
complément d’instruction civique sur les débouchés fréquents des mariages, même
pour les zomos.