jeudi 17 avril 2014

« Affaire » du Lycée Gerson : État totalitaire dur et catholicisme tiède…

À huit heures du matin, sous le soleil de Paris, boulevard saint Germain, ma journée a bien commencé. Alors que je sors du Twickenam, le café au bas du centre Charlier, j’entends un des clochards qui sont en ce lieu de très fidèles animateurs de débats très arrosés dès le matin, et jusque tard le soir, lancer superbement aux trois autres : « Vous avalez trop la propagande étatique ». Et d’appuyer ces mots, témoignant d’une bonne réflexion politique, en avalant pour sa part une franche lampée de sa boîte de bière.

Voilà au moins à l’évidence un résistant à l’abomination totalitaire exercée par l’État socialiste et qu’illustre encore l’affaire du lycée Gerson relevant de ce qu’on appelle encore « l’enseignement privé catholique ».

Depuis trois jours, l’acharnement de la désinformation idéologique médiatique, relayée maintenant par le ministère de l’éducation nationale, bat son plein à partir du fait présenté comme scandaleux d’une réunion, dans le cadre de la « vie scolaire », animée par « Alliance Vita ». On sait combien cette sympathique association de Tugdual Derville ne se positionne pas comme un mouvement d’appartenance au catholicisme « de conviction » et refuse plus encore  toute prise en considération de la dimension nécessairement politique de l’opposition aux lois de désintégration sociale.
Mais elle lutte avec un grand mérite et compétence pour le respect de la vie. Et pour le seul fait d’avoir exprimé que l’avortement était un meurtre, ce qu’à Rome François vient de rappeler, les voilà traités « d’intégristes » et suspectés de liens avec l’Opus Dei. Comme si l’Opus Dei était quelque chose comme le Ku Klux Klan ! Comme si le fait de rappeler le minimum de la morale, non seulement catholique mais tout simplement naturelle, relevait d’un ténébreux obscurantisme inquisitorial !
Au passage, cela devrait d’ailleurs apprendre aux responsables d’Alliance Vita et quelques autres de ne pas eux-mêmes, en tombant dans les panneaux dialectiques de la désinformation, faire subir à d’autres ce qu’ils subissent aujourd’hui à leur tour.

Le scandale dans l’affaire n’est pas celui que traque la nomenklatura totalitaire politico-médiatique et en effet « étatique ». Le scandale est à vrai dire double .

Le premier est celui de ces parents qui invoquent, à en croire les radios, qu’ils ne mettent pas leurs enfants à Gerson pour qu’ils subissent un endoctrinement moral ou religieux. Comme si Gerson n’était pas un établissement catholique ! On a même entendu se plaindre sur ce registre des parents juifs. Mais qu’ils mettent donc leurs enfants ailleurs ! On se doute que ces juifs infidèles, indifférents aux commandements du Décalogue, ne préfèrent pas mettre leur progéniture dans les écoles confessionnelles juives où il n’est évidemment pas question de ne pas enseigner les prescriptions de la Torah !
Mais l’enseignement privé juif, lui, sait se défendre. Et l’État ne s’aviserait donc pas de venir s’immiscer dans l’éducation qu’on y dispense comme il va le faire à Gerson.

Hélas, cela ne suscite ni l’indignation ni même la révolte des  instances officielles de l’enseignement privé catholique et, au-dessus, de celles de l’épiscopat où l’on devrait tout de même, au moins, comme mon bon clochard de ce matin, dénoncer une immixtion étatique liberticide!

Mais de la peur d’être taxés « d’intégrisme », au mépris de toute vérité et vraisemblance, certains ne préfèrent-ils pas demeurer dans la molle tiédeur de rester couchés. C’est ce qu’ils appellent ouverture, ou encore tolérance !

À vous tous chers lecteurs, si souvent amis fervents, bonnes et saintes Pâques !