À huit heures du matin, sous le
soleil de Paris, boulevard saint Germain, ma journée a bien commencé. Alors que je sors du Twickenam,
le café au bas du centre Charlier, j’entends un des clochards qui sont en ce
lieu de très fidèles animateurs de débats très arrosés dès le matin, et jusque
tard le soir, lancer superbement aux trois autres : « Vous avalez
trop la propagande étatique ». Et d’appuyer ces mots, témoignant d’une
bonne réflexion politique, en avalant pour sa part une franche lampée de sa
boîte de bière.
Voilà au moins à l’évidence un résistant à l’abomination
totalitaire exercée par l’État socialiste et qu’illustre encore l’affaire du
lycée Gerson relevant de ce qu’on appelle encore « l’enseignement privé
catholique ».
Depuis trois jours, l’acharnement
de la désinformation idéologique médiatique, relayée maintenant par le
ministère de l’éducation nationale, bat son plein à partir du fait présenté
comme scandaleux d’une réunion, dans le cadre de la « vie scolaire »,
animée par « Alliance Vita ». On sait combien cette sympathique
association de Tugdual Derville ne se positionne pas comme un mouvement
d’appartenance au catholicisme « de conviction » et refuse plus
encore toute prise en considération de
la dimension nécessairement politique de l’opposition aux lois de
désintégration sociale.
Mais elle lutte avec un grand
mérite et compétence pour le respect de la vie. Et pour le seul fait d’avoir
exprimé que l’avortement était un meurtre, ce qu’à Rome François vient de
rappeler, les voilà traités « d’intégristes » et suspectés de liens
avec l’Opus Dei. Comme si l’Opus Dei était quelque chose comme le Ku Klux
Klan ! Comme si le fait de rappeler le
minimum de la morale, non seulement catholique mais tout simplement naturelle,
relevait d’un ténébreux obscurantisme inquisitorial !
Au passage, cela devrait
d’ailleurs apprendre aux responsables d’Alliance Vita et quelques autres de ne
pas eux-mêmes, en tombant dans les panneaux dialectiques de la désinformation,
faire subir à d’autres ce qu’ils subissent aujourd’hui à leur tour.
Le scandale dans l’affaire n’est
pas celui que traque la nomenklatura totalitaire politico-médiatique et en
effet « étatique ». Le scandale est à vrai dire double .
Le premier est celui de ces parents qui invoquent, à en croire les radios, qu’ils ne mettent pas leurs enfants à Gerson pour qu’ils subissent un endoctrinement moral ou religieux. Comme si Gerson n’était pas un établissement catholique !
Mais l’enseignement privé juif,
lui, sait se défendre. Et l’État ne s’aviserait donc pas de venir s’immiscer
dans l’éducation qu’on y dispense comme il va le faire à Gerson.
Hélas, cela ne suscite ni l’indignation ni même la révolte des instances officielles de l’enseignement privé catholique et, au-dessus, de celles de l’épiscopat où l’on devrait tout de même, au moins, comme mon bon clochard de ce matin, dénoncer une immixtion étatique liberticide!
Mais de la peur d’être taxés
« d’intégrisme », au mépris de toute vérité et vraisemblance,
certains ne préfèrent-ils pas demeurer dans la molle tiédeur de rester couchés.
C’est ce qu’ils appellent ouverture, ou encore tolérance !
À vous tous chers lecteurs, si souvent amis fervents, bonnes et saintes Pâques !