Quelle joie que de pouvoir dire
quelquefois son enthousiasme pour une émission télévisée. Je le fais avec
d’autant plus de plaisir que j’avais ici exprimé récemment ma réprobation ou
mes réserves critiques sur d’autres émissions.
Hier au soir, l’auteur du film
« Il était une Foi » c’était Patrick Buisson lui-même, le président
de la chaîne. Merci à lui.
Pour Elisabeth et moi, ce fut un
long moment de grande émotion. Par la télévision qui peut apporter le pire mais
aussi le meilleur, Thibon, notre ami, notre maître aimé, était à nouveau chez
nous. Les plus anciens du Centre Charlier ont bien sûr connu et admiré Thibon
lors de nos universités à Fanjeaux ou au Mesnil-Saint-Loup et encore dans
maintes journées d’Amitié Française.
Mais pour nous, les souvenirs
remontent plus loin.
Ce fut en 1966 que, pour la
première fois, j’organisai une conférence de Gustave Thibon. C’était dans le
« grand amphi » de la faculté des lettres de Toulouse dont je
présidais la Corpo. C’était rempli. Plus de trois cents étudiants et personnes
extérieures. Il revint encore l’année d’après et même en 1968. Avant le vilain
temps. Et c’est là que je lui fis connaître Elisabeth. Je retrouve aujourd’hui
avec un peu de nostalgie nos affiches d’annonce de réunions.
Ce fut ensuite à Castres que nous
l’invitâmes où il aimait aussi se retrouver dans la très chaleureuse
hospitalité de Jean et Pierre Fabre. C’est en 1995 qu’il vint pour la dernière
fois à Castres et qu’il en repartit, plein d’une joie d’enfant, l’œil pétillant
de bonheur en s’installant auprès d’Elisabeth dans l’hélicoptère que Pierre
Fabre avait mis à sa disposition. Le temps était splendide. Thibon, me raconta
Elisabeth, ne taisait pas sa joie, durant l’heure et demi de vol, avec des
accents de saint François, de contempler la beauté de la Création.
À l’arrivée, l’appareil fit
quelques tours au dessus de Saint Marcel l’Ardèche. Thibon, ému, regardait d’en
haut sa terre ancestrale, son mas, son église, ses vignes, et en bas, si près,
le Rhône.
Attendu dans le mas de Françoise
Chauvin qui l’assistait avec sa belle amitié et sa lumineuse intelligence,
c’était l’heure de midi pour une repas
virgilien comme j’en ai pris aussi en ce lieu, d’une savoureuse
frugalité, le fromage de chèvre étant le plus sublime que je connaisse dans une
perfection d’alliance avec l’extraordinaire blanc sec qu' élève Jean-Pierre
Thibon (son rouge est remarquable aussi).
Elisabeth s’envola à nouveau
n’omettant rien des détails d’une journée bénie dans une harmonie si peu
fréquente des trois transcendantaux de la vérité, de la beauté, de la bonté.
Il est heureux que, complétant
son œuvre et ses conférences enregistrées, aient été ainsi judicieusement
rassemblés de longs extraits des entretiens avec Thibon principalement réalisés
par l’excellent Christian Chabanis. L’absence de commentaire relève d’un choix
très heureux, les propos n’étant mis en relief que par l’arrière plan de
l’iconographie, de la musique et des chants, constituant un très bel écrin
d’art catholique. Notons aussi la très réussie projection d’aphorismes
thiboniens admirablement sélectionnés.
C’est un travail de haute culture
sans aucune faute de goût qu’a réalisé ainsi l’auteur du film, Patrick Buisson.
J’exprime l’admiration et la
gratitude qu’il mérite pour cela.
Je ne m’ennuie pas !
Demain soir :
comité de rédaction de Reconquête et de réflexion sur d’éventuelles réformes.
Samedi :
conférence à Rennes. Et surtout la joie de retrouver nos merveilleux amis de la
région fidèles à une belle continuité de la chouannerie aux Bonnets Rouges.
Dimanche :
signature de mes livres à Villepreux. Comme il est toujours difficile de causer
pendant qu’on écrit, Jérôme Triomphe, qui est un merveilleux interlocuteur,
sera là, uniquement pour écouter et parler.
Lundi : Notre
prochaine émission sur Radio-Courtoisie tombe le 24 décembre de 18h à 21h. Je
ne puis décemment n’être pas chez moi en famille pour la veillée de Noël. Alors,
pour la première fois, nous procédons à un pré-enregistrement ce lundi.
Au programme donc, principalement
nos pensées de Noël et nos vœux pour tous les auditeurs mais en priorité pour
ceux qui sont dans la solitude, la maladie ou la persécution. Puissions-nous
leur apporter un peu de chaleur.
Seront avec moi dans le
studio : Jeanne Smits, Pierre Henri, Marc Fromager directeur de l’AED
(Aide à l’Église en Détresse) et enfin Didier Rochard qui s’emploie à préparer
une belle sélection de musiques et chants de Noël, de France bien sûr mais
aussi ceux des peuples chrétiens persécutés.
L’enregistrement terminé à 17h,
je demeurerai à Radio-Courtoisie car Henri de Lesquen me fait l’amitié d’une
invitation pour son émission de la soirée.