Paris le 12 décembre 2013
Réflexion sur la main-mise politico-idéologique
réussie sur le Front National par son véritable conducteur, Florian Philippot.
« Nous sommes aujourd’hui un
parti clairement gaulliste » vient de déclarer au Figaro le vice-président
du Front National Florian Philippot qui a magistralement réussi une entreprise
dans laquelle Bruno Mégret avait échoué.
Moyennant quoi, il proclame, sans
être contredit publiquement par les autres pseudo-dirigeants de ce parti, un
ancrage historico-idéologique non seulement passéiste mais profondément
regrettable. Monsieur Philippot fait fi de la vérité historique notamment par
une position objectivement occultationniste et donc négationniste de l’immense
crime gaulliste d’un très volontaire « laissez faire » face au crime
génocidaire perpétré en Algérie en 1962 contre la communauté des français
musulmans fidèles à la France et notamment contre les harkis ; face aussi
aux crimes contre l’humanité, massacres, tortures et enlèvements dont des
milliers de nos compatriotes pieds-noirs furent victimes pour la seule raison
d’appartenance au peuple français.
Les dirigeants de l’Institut du
Pays Libre, dans la continuité de leurs maîtres et amis, grands hommes de la
seconde guerre mondiale et de la Résistance tels que Jean-Baptiste Biaggi,
Jean-Jacques Plat, Albert Chambon et tant d’autres, reconnaissent que le
général De Gaulle de la France Libre a
eu un rôle éminent et à bien des égards admirables quoique terni par des actes
très regrettables.
Mais ils ne sauraient suivre
Florian Philippot lorsqu’il évoque « le projet du général De Gaulle pour
la France », celui donc du retour au pouvoir en 1958, avec les mots
« d’indépendance nationale », de « grandeur » et de
« pacte social affirmé ».
Encore une fois comment peut-on
parler de « grandeur » alors que le général De Gaulle a sciemment, au
mépris de toute morale et sans aucune contrainte, abandonné l’Algérie dans les
pires conditions d’une cynique non assistance à communautés françaises en
danger de génocide ?
Comment peut-on parler
« d’indépendance nationale » alors que toute autre solution
d’avenir, à la fois humaine et politiquement réaliste, et dans l’intérêt commun
des peuples de France et d’Algérie, eut pu permettre de conserver à la France
une large part de son indépendance énergétique et de maintenir aussi les bases
militaires stratégiques qui nous font tant défaut aujourd’hui ?
Comment peut-on parler de
« pacte social affirmé » alors qu’avec Edgar Faure notre enseignement
fut livré à la gabegie et à la dictature marxiste, qu’avec Egdar Pisani fut
planifiée la destruction eurocratique de notre agriculture, qu’avec André
Malraux et ses « maisons de la culture » fut abandonnée la culture à
la gauche, et que, tout au long des années au pouvoir du général De Gaulle, se
renforça la main-mise du syndicalisme révolutionnaire sur les entreprises
nationales et les administrations ?
La solution politique française
en 2014 ne passe pas plus par une étiquette gaulliste que par une étiquette
pétainiste ou par les vieilles idées jacobines de Mr Philippot !
Les responsables de l’Institut du
Pays Libre éprouvent beaucoup de compassion pour les dirigeants et responsables
du Front National, surtout pour ceux se proclamant si proches des
drames des Pieds-Noirs, qui, avec à peine
peut-être quelque embarras de déglutition, doivent avaler la couleuvre
gaullolâtrique de Florian Philippot.
Bernard Antony.