Même si je ne partage pas son jacobinisme bonapartiste et
son admiration pour le général de Gaulle, j’apprécie beaucoup Éric Zemmour.
J’ai toujours eu avec lui des relations bien cordiales. Il est chaleureux,
plein d’humour, et surtout, sur l’essentiel – c’est-à-dire le respect de la
vie, de l’écologie humaine, de la défense de la France - il exprime avec son
grand talent des positions en accord avec les vérités que nous défendons.
Je
ne sais trop pourquoi, diable, avec son collègue du Figaro Rioufol, il est allé
signer contre le projet de loi gouvernemental sur la prostitution un texte
quelque peu ridicule, histoire sans doute d’un peu de « provoc » à
l’égard des bobos du nouvel ordre moral taubirassiste.
Je
ne suis pas aussi sans observer que, très souvent, Zemmour me donne la
satisfaction de retrouver dans ses propos des arguments et répliques que j’ai
énoncés avant lui. Il en est ainsi de sa répartie à l’ex égérie de la Manif
pour Tous à laquelle il rappelle que l’humanité ne se divise pas entre
« homos » et « hétéros ». Ce fut le premier point qui, dès
l’hiver dernier, nous amena à écrire notre lettre « Arrête ton char,
Frigide ! » dont des animateurs de la Manif me disaient, le jour de la
Toussaint, que ce fut l’élément déclenchant de leur évolution critique et
lucide sur le détournement de l’affaire et de leur engagement dans le bien plus
cohérent Printemps Français.
Mais,
quoi qu’il en soit, l’intérêt des positions zemmouristiques, c’est qu’elles
s’expriment dans des médias de grande diffusion et nous devons nous en réjouir
plutôt que d’éprouver quelque dépit de n’y être pas accueilli. Ce jour, la
chronique de Zemmour est excellemment consacrée à un livre intitulé
« Gouverner au nom d’Allah ». j’en extrais les lignes
suivantes : « L’islamisme va devenir synonyme d’islam au moment
même où les Occidentaux s’échinent à distinguer entre les deux termes, ce
qu’ils ne faisaient nullement jusqu’au XIX° siècle ».
Les
lecteurs de ce blog, de Reconquête, nos auditeurs de Radio-Courtoisie, peuvent
constater que c’est à peu près ce que nous n’avons cessé de rappeler. À la
nuance d’exactitude près qu’il ne s’agissait pas d’une distinction que les
Occidentaux longtemps ne firent pas mais tout simplement que jusqu’au XX°
siècle, l’islamisme était défini tout simplement comme « la doctrine de
l’islam ». Ainsi en est-il dans le si remarquable « Dictionnaire des
Lettres et Sciences politiques » de Bachelet et Dezobry.
Aujourd’hui,
même chez les Occidentaux, la distinction établie entre « islam » et
« islamisme » pour désigner des formes extrêmes,
« intégristes », « fondamentalistes »,
« jihadistes », « terroristes », s’efface.
Comme « l’islamisme », au sens de l’islam dur,
c’est-à-dire appliquant la charia, a pris ou prend partout le pouvoir dans le
monde musulman, nos incultes blablateurs médiatiques ont donc inventé
l’expression « islamisme modéré » dont ils affublent notamment le
parti islamiste turc au pouvoir (AKP) qui ne se qualifie nullement ainsi. Car
s’il y a bien un islamisme dur, impérialiste, conquérant, c’est celui qui, avec
le fanatique Erdogan au pouvoir, entend rétablir l’empire ottoman et même
au-delà de ses plus extrêmes limites historiques.
En
juin 2010, Reconquête titrait : « Turquie : le retour ottoman ».
Mais désormais l’islam avance presque partout en Occident avec la connivence
répandue du pacifisme et de l’esprit collabo tel qu’il nous désarma en d’autres
circonstances, et très longuement face au communisme. C’est que, pour les « lèche-babouches »
des médias du politiquement et du religieusement correct, tout islamiste qui a
la générosité de ne pas être égorgeur est qualifié de « modéré » et
que ne pas vouloir de l’islam, c’est commettre le péché raciste d’islamophobie !
Et c’est ainsi que l’islam avance chez nous
tranquillement, sûrement, modérément, grâce à la parfaite harmonie de la
lâcheté et de la bêtise chez la plupart de ceux qui ont en charge la destinée
de nos peuples.