L’Institut
du Pays Libre communique :
Il est tristement révélateur de
notre effondrement culturel que dans le débat sur la fermeture des magasins le
dimanche aucune grande voix de responsable politique, ni même religieux, ne se
soit élevée et n’ait été médiatisée pour exprimer le sens profond et le
bienfait du respect du repos hebdomadaire et en défendre le principe.
Le dimanche (étymologiquement
« le jour du Seigneur ») est, rappelons-le, la célébration du 7ème
jour de la création. C’est le « shabbat » des juifs observé le samedi
(étymologiquement le « jour du sabbat »).
Il n’y a pas un jour semblable
dans l’islam sinon que le vendredi est celui de la grande prière l’après-midi à
la mosquée.
Dans le judaïsme, religion fondée
notamment sur une stricte « ortho-praxis » (« droite
observance »), le principe du respect du shabbat est un absolu ne tolérant
des transgressions que pour des raisons de survie.
L’esprit de l’Évangile a permis
plus de souplesse en vue du bien commun dans l’observation du dimanche.
En Israël, pour les juifs laïques
comme pour les religieux, la loi de la nation est celle de l’imprescriptible
arrêt de toutes les activités commerciales ou industrielles, sauf celles
engageant la sécurité.
Dans ce pays cependant il règne
encore une heureuse complémentarité de services. On peut le samedi acheter aux
musulmans ou aux chrétiens (là où il y en a encore) et les chrétiens, qui
là-bas observent scrupuleusement le dimanche, peuvent ce jour-là acheter aux
juifs ou aux musulmans.
Quoiqu’il en soit, le respect du
repos le 7ème jour selon la loi religieuse obéit simultanément à une
immémoriale et bienfaisante pratique générale de respiration spirituelle et
sociale qui n’interdit évidemment pas celle des permanences et des tours de
service dans les activités indispensables.
Mais le principe de l’arrêt du
travail le dimanche (et pour la minorité juive le samedi) doit être maintenu et
appliqué et ne pas être transgressé pour des raisons mercantiles. Cela est
d’ailleurs observé aussi bien au Royaume-Uni qu’en Allemagne et autres pays
d’Europe non « sous-développés ».
La position des hommes politiques
sur cela sera aussi, après d’autres, un critère d’appréciation électorale.
Bernard Antony.