Comme au Kenya, au Pakistan où la petite mère de famille
catholique Asia Bibi subit toujours l’horreur d’une longue et atroce détention,
une nouvelle fois l’islamisme terroriste a frappé, massacrant hommes, femmes et
enfants dans le même carnage de l’église soufflée de Peshawar.
Dans ce pays comme dans
tout ceux de l’immense Orient soumis à la férule de la Charia du Prophète
Mahomet, les communautés chrétiennes subsistantes fondent sous la terreur plus
vite que les glaciers des Alpes chez nous.
Que
fera le pape François devant pareille abomination ?
Lorsque
d’ailleurs l’islamisme n’est pas « terroriste », c’est-à-dire
lorsqu’il ne massacre pas illégalement par le jihad sauvage, il est réputé être
« islamisme modéré ». La différence entre l’islamisme
« terroriste » et le « modéré », c’est que le premier émeut
le temps des reportages et des photos sanglantes dans les magazines. Tandis que
le second laisse à peu près complètement indifférent et notamment le monde des
« dialogueux »dans notre clergé, avec un islam qu’ils ne veulent pas
voir tel qu’il est. « Dialogueux » en effet parce que ce qu’ils font
n’est pas du dialogue réel, mais de la complaisance couchée,
collaborationniste.
Si
ce n’était pas le cas, ils commenceraient à demander à leurs interlocuteurs de
condamner solennellement les attentats et les persécutions antichrétiennes. Ils
commenceraient à exiger de leur part le principe de défense de la véritable
liberté religieuse, et d’abord l’exigence, partout, de mettre fin aux
condamnations à mort (« de jure » ou « de facto ») qui dans
la plupart des pays soumis à l’islam frappent les convertis.
Or,
rien de tel ne vient de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) qui
regroupe tous les pays musulmans, rien ne vient des grandes associations
islamiques qui exigent chez nous, comme partout dans le monde, avec la
complicité des politiques et des médias (voir l’ahurissant numéro spécial de
Libération de ce samedi-dimanche sur « l’islamophobie »), la mise en
œuvre de répressions anti-islamophobes.
Dans
la pratique, force est de constater que même lorsqu’ils s’opposent pour des
raisons de contrôle du pouvoir ou dans l’actuelle exacerbation de la vieille haine
entre chiites et sunnites (depuis la bataille de Karbala en 680 !), les
islamistes « terroristes » et les « modérés » s’accordent
presque partout parfaitement pour liquider la présence chrétienne.
Le
premier islamisme massacre sauvagement par les bombes et les égorgements des
jihadistes, le second, au pouvoir, applique légalement une dhimmitude non moins
éradicatrice, à terme.
Ainsi,
en Arabie Saoudite, la possession d’une Bible vaut légalement de longues années
de prison, donc la mort lente, et s’il s’agit d’un converti, c’est la peine de
mort immédiatement. Ailleurs, en Iran
chiite comme au Pakistan à majorité sunnite et dans quarante autres pays de
même acabit, pour ce qui est de la liberté religieuse, les chrétiens des
communautés subsistantes ont au mieux le droit de se faire oublier, de raser
les murs et souvent de se terrer alors que le terrorisme vient s’ajouter à
cette dhimmitude.
Simplement
cela peut varier, selon les moments et les régimes, de la discrimination
« tranquille » à la persécution. Et aucune part non plus, que ce soit
hier en Irak sous Saddam Hussein, en Turquie kemaliste, en Tunisie benaliste,
en Syrie baassiste, ou en Égypte sous Moubarak, la moindre tolérance pour la
conversion de l’islam au christianisme. En revanche, partout, l’incitation
forte à la démarche inverse, largement fêtée et récompensée…
On
connaît sur tout cela notre ligne, partagée avec nos frères chrétiens venant de
l’islam comme Christophe Bilek ou Saïd Oujibou : nous aimons les musulmans
mais nous refusons l’islam, nous refusons de nous y soumettre. Nous dénonçons
le piège dialectique du refus de « l’islamophobie » comme celui du
refus de « l’homophobie ».
Nous
ne nous sentons pas du tout obligés de nous dire moutonnièrement homophiles ou
islamophiles, car, dans un cas comme dans l’autre, « de phile en
aiguille », c’est toute notre identité religieuse et même humaine qui va y
passer.
Sur
tout cela, qui ne relève pas du tout de positions passéistes mais au contraire
des combats essentiels du temps présent, nous observerons avec un a priori de
bienveillance ce que fera François.
Comme
ce dernier, qui s’affirme être d’abord l’évêque de Rome, ne veut surtout plus
des formes d’obéissance inconditionnelle du passé, selon des formes
idéologiques de papolâtrie périmée, c’est simultanément en parfaite liberté
catholique et selon nos devoirs de solidarité chrétienne mais aussi de défense
de nos patries, de nos enfants, que nous jugerons de ce qu’il fera
concrètement, espérant qu’il fera mieux que ses prédécesseurs.
Car,
jusqu’à présent, observons que les attitudes des souverains pontifes successifs
vis-à-vis de l’islam, allant de l’incroyable remises des drapeaux de Lépante
aux Turcs par Paul VI jusqu’aux diverses embrassades coranophiles de ses
successeurs, n’ont pas donné grand chose.
On
peut pourtant penser qu’une douce et respectueuse mais ferme exigence par le
Vatican d’une réciprocité réelle, d’un égal respect de la liberté, de l’égalité
sinon de la fraternité par l’OCI n’aurait pas de conséquences plus fâcheuses
pour les derniers chrétiens d’Orient qu’une attitude rappelant par trop celles
des différents Judenrat à Varsovie et ailleurs, collaborant de fait,
sous le prétexte de limiter les dégâts, avec les exterminationnistes nazis.
Oui, sur cela, l’histoire jugera vraiment de
l’originalité de François (on n’écrivait pas sans cesse « le pape Benoît
XVI » ou « le pape Jean-Paul II », mais « Benoît XVI »
ou « Jean-Paul II », pourquoi alors faudrait-il écrire « le pape
François » ? D’autant plus qu’il aime une simplicité bonhomme !)
À
propos de François encore : viva Evita !
Je
ne suis pas du tout de ceux qui réprouvent les propos de doctrine politique et
économique de François. Ce dernier n’a jamais été en effet un homme de droite
ni un conservateur. Il a été tout simplement un fidèle partisan du péronisme.
Le péronisme a été la forme la plus réussie de l’idée fasciste originelle de
réconciliation du national et du social portée par l’instituteur socialiste
Mussolini.
Idée
hélas pervertie par la rencontre et l’alliance avec l’abomination nazie ;
mais due, il est vrai, à l’immense crime de la diplomatie anglaise et de la
française, Léon Blum au premier chef, poussant le Duce en 1935 dans les bras
d’Hitler après avoir refusé la proposition italienne d’entrer en guerre contre
ce dernier…
Pour
qui connaît les formes populistes du Péronisme avec la magnifique geste d’Eva
auprès des masses déshéritées des « descamisados », il est évident
que François, par ses discours, ses positions, ses formes de rencontre populaire,
est dans une continuité certaine de l’idéal social et anti-libéral-capitaliste
du péronisme.
François
l’argentin nous ramène donc un peu à sa fidélité de jeunesse où les immenses
foules ouvrières et paysannes, de Buenos-Aires à la Patagonie, acclamaient
Evita, leur héroïne contre la domination yankee et cosmopolite du fric.
Viva
Evita !
(1)
Notons ici qu’à
nombre de victimes comparable, le massacre de Peshawar n’occupe pas dans les
médias le centième du temps de celui du Kenya.
C’est qu’au Kenya, les victimes ne sont pas toutes chrétiennes. Et
exactement au moment où j’écris cela, ce jour à 13 h 30, on me communique
l’excellente déclaration, une fois de plus, d’Eric Zemmour : « Près
de 70 chrétiens tués à Peshawar au Pakistan. Le faible relais médiatique
témoigne-t-il d’une forme de « christianomépris » ? »
Pour les chrétiens, cher Eric, une fois de plus,
toute ma gratitude !