lundi 23 septembre 2013

Massacres au Pakistan : l’anéantissement programmé des chrétiens d’Orient. Que va faire François ?


Comme au Kenya, au Pakistan où la petite mère de famille catholique Asia Bibi subit toujours l’horreur d’une longue et atroce détention, une nouvelle fois l’islamisme terroriste a frappé, massacrant hommes, femmes et enfants dans le même carnage de l’église soufflée de Peshawar.

Dans ce pays comme dans tout ceux de l’immense Orient soumis à la férule de la Charia du Prophète Mahomet, les communautés chrétiennes subsistantes fondent sous la terreur plus vite que les glaciers des Alpes chez nous.

Que fera le pape François devant pareille abomination ?

Lorsque d’ailleurs l’islamisme n’est pas « terroriste », c’est-à-dire lorsqu’il ne massacre pas illégalement par le jihad sauvage, il est réputé être « islamisme modéré ». La différence entre l’islamisme « terroriste » et le « modéré », c’est que le premier émeut le temps des reportages et des photos sanglantes dans les magazines. Tandis que le second laisse à peu près complètement indifférent et notamment le monde des « dialogueux »dans notre clergé, avec un islam qu’ils ne veulent pas voir tel qu’il est. « Dialogueux » en effet parce que ce qu’ils font n’est pas du dialogue réel, mais de la complaisance couchée, collaborationniste.

Si ce n’était pas le cas, ils commenceraient à demander à leurs interlocuteurs de condamner solennellement les attentats et les persécutions antichrétiennes. Ils commenceraient à exiger de leur part le principe de défense de la véritable liberté religieuse, et d’abord l’exigence, partout, de mettre fin aux condamnations à mort (« de jure » ou « de facto ») qui dans la plupart des pays soumis à l’islam frappent les convertis.

Or, rien de tel ne vient de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) qui regroupe tous les pays musulmans, rien ne vient des grandes associations islamiques qui exigent chez nous, comme partout dans le monde, avec la complicité des politiques et des médias (voir l’ahurissant numéro spécial de Libération de ce samedi-dimanche sur « l’islamophobie »), la mise en œuvre de répressions anti-islamophobes.

Dans la pratique, force est de constater que même lorsqu’ils s’opposent pour des raisons de contrôle du pouvoir ou dans l’actuelle exacerbation de la vieille haine entre chiites et sunnites (depuis la bataille de Karbala en 680 !), les islamistes « terroristes » et les « modérés » s’accordent presque partout parfaitement pour liquider la présence chrétienne.

Le premier islamisme massacre sauvagement par les bombes et les égorgements des jihadistes, le second, au pouvoir, applique légalement une dhimmitude non moins éradicatrice, à terme.

Ainsi, en Arabie Saoudite, la possession d’une Bible vaut légalement de longues années de prison, donc la mort lente, et s’il s’agit d’un converti, c’est la peine de mort immédiatement.  Ailleurs, en Iran chiite comme au Pakistan à majorité sunnite et dans quarante autres pays de même acabit, pour ce qui est de la liberté religieuse, les chrétiens des communautés subsistantes ont au mieux le droit de se faire oublier, de raser les murs et souvent de se terrer alors que le terrorisme vient s’ajouter à cette dhimmitude.

Simplement cela peut varier, selon les moments et les régimes, de la discrimination « tranquille » à la persécution. Et aucune part non plus, que ce soit hier en Irak sous Saddam Hussein, en Turquie kemaliste, en Tunisie benaliste, en Syrie baassiste, ou en Égypte sous Moubarak, la moindre tolérance pour la conversion de l’islam au christianisme. En revanche, partout, l’incitation forte à la démarche inverse, largement fêtée et récompensée…

On connaît sur tout cela notre ligne, partagée avec nos frères chrétiens venant de l’islam comme Christophe Bilek ou Saïd Oujibou : nous aimons les musulmans mais nous refusons l’islam, nous refusons de nous y soumettre. Nous dénonçons le piège dialectique du refus de « l’islamophobie » comme celui du refus de « l’homophobie ».

Nous ne nous sentons pas du tout obligés de nous dire moutonnièrement homophiles ou islamophiles, car, dans un cas comme dans l’autre, « de phile en aiguille », c’est toute notre identité religieuse et même humaine qui va y passer.

Sur tout cela, qui ne relève pas du tout de positions passéistes mais au contraire des combats essentiels du temps présent, nous observerons avec un a priori de bienveillance ce que fera François.

Comme ce dernier, qui s’affirme être d’abord l’évêque de Rome, ne veut surtout plus des formes d’obéissance inconditionnelle du passé, selon des formes idéologiques de papolâtrie périmée, c’est simultanément en parfaite liberté catholique et selon nos devoirs de solidarité chrétienne mais aussi de défense de nos patries, de nos enfants, que nous jugerons de ce qu’il fera concrètement, espérant qu’il fera mieux que ses prédécesseurs.

Car, jusqu’à présent, observons que les attitudes des souverains pontifes successifs vis-à-vis de l’islam, allant de l’incroyable remises des drapeaux de Lépante aux Turcs par Paul VI jusqu’aux diverses embrassades coranophiles de ses successeurs, n’ont pas donné grand chose.

On peut pourtant penser qu’une douce et respectueuse mais ferme exigence par le Vatican d’une réciprocité réelle, d’un égal respect de la liberté, de l’égalité sinon de la fraternité par l’OCI n’aurait pas de conséquences plus fâcheuses pour les derniers chrétiens d’Orient qu’une attitude rappelant par trop celles des différents Judenrat à Varsovie et ailleurs, collaborant de fait, sous le prétexte de limiter les dégâts, avec les exterminationnistes nazis.

Oui, sur cela, l’histoire jugera vraiment de l’originalité de François (on n’écrivait pas sans cesse « le pape Benoît XVI » ou « le pape Jean-Paul II », mais « Benoît XVI » ou « Jean-Paul II », pourquoi alors faudrait-il écrire « le pape François » ? D’autant plus qu’il aime une simplicité bonhomme !)

À propos de François encore : viva Evita !

Je ne suis pas du tout de ceux qui réprouvent les propos de doctrine politique et économique de François. Ce dernier n’a jamais été en effet un homme de droite ni un conservateur. Il a été tout simplement un fidèle partisan du péronisme. Le péronisme a été la forme la plus réussie de l’idée fasciste originelle de réconciliation du national et du social portée par l’instituteur socialiste Mussolini.

Idée hélas pervertie par la rencontre et l’alliance avec l’abomination nazie ; mais due, il est vrai, à l’immense crime de la diplomatie anglaise et de la française, Léon Blum au premier chef, poussant le Duce en 1935 dans les bras d’Hitler après avoir refusé la proposition italienne d’entrer en guerre contre ce dernier…

Pour qui connaît les formes populistes du Péronisme avec la magnifique geste d’Eva auprès des masses déshéritées des « descamisados », il est évident que François, par ses discours, ses positions, ses formes de rencontre populaire, est dans une continuité certaine de l’idéal social et anti-libéral-capitaliste du péronisme.

François l’argentin nous ramène donc un peu à sa fidélité de jeunesse où les immenses foules ouvrières et paysannes, de Buenos-Aires à la Patagonie, acclamaient Evita, leur héroïne contre la domination yankee et cosmopolite du fric.

Viva Evita !

(1)     Notons ici qu’à nombre de victimes comparable, le massacre de Peshawar n’occupe pas dans les médias le centième du temps de celui du Kenya.  C’est qu’au Kenya, les victimes ne sont pas toutes chrétiennes. Et exactement au moment où j’écris cela, ce jour à 13 h 30, on me communique l’excellente déclaration, une fois de plus, d’Eric Zemmour : « Près de 70 chrétiens tués à Peshawar au Pakistan. Le faible relais médiatique témoigne-t-il d’une forme de « christianomépris » ? »
Pour les chrétiens, cher Eric, une fois de plus, toute ma gratitude !