Les aveux de Jérôme Cahuzac et
Gilles Bernheim révèlent une grande analogie dans la bassesse morale de leurs
procédés.
En effet, plus encore que dans
leur délit respectif de fraude fiscale et de fraude intellectuelle, leur
semblable abjection réside dans leur procédé de dénonciation chez autrui de ce
qu’ils pratiquaient eux-mêmes.
Car, en bon socialiste jacobin et
flicard, le Cahuzac appelait, avec les accents de vertueuse indignation robespierriste,
à traquer et punir les odieux fraudeurs. On imagine aisément comment sous la
Convention on eut châtié sa turpitude en quelque sorte « au carré ».
Sans doute un grand moraliste type Saint-Just n’aurait pas manqué de relever
que la guillotine était un châtiment bien doux pour un tel double crime de
douanier fraudeur.
Le grand rabbin, lui, a commis
la malhonnêteté du plagiat. Mais il ne s ‘est pas contenté d’être un
vilain petit copieur. Il a invoqué pour sa défense qu’il ne savait plus si ses notes,
pas référencées, étaient de lui ou d’un autre.
Sur cela, à la rigueur, on aurait
pu le croire, lui pardonner. D’autant que lorsque, comme lui, on a passé des
dizaines d’années dans l’étude de la Tora par le crible de l’immense et
répétitive casuistique des Talmuds de Jérusalem et de Babylone, on peut certes
finir par ne plus savoir si les arguties sont de Shamaï ou de Hillel, de
Maïmonide ou de Rachi, et si ce que l’on écrit est vraiment de soi-même ou
involontaire reprise d’un vénérable rabbi.
Chose tout de même fâcheuse dans
une culture de la mémoire où normalement tout doit être référencé. Mais en
l’occurrence sa défense n’était pas du tout crédible.
En effet, c’est au plagié, le
philosophe Jean-François Lyotard, que Gilles Bernheim imputait un plagiat de ses
textes ! François Aubel, dans le Figaro de ce jour, écrit que le
méprisable procédé était d’autant plus vil encore que Lyotard, mort en 1998, ne
pouvait évidemment répliquer.
Mais il y a eu heureusement des
universitaires intègres et compétents, Pierre Girardey et Jean-Noël Darde, pour
faire la preuve irréfutable de la malhonnêteté intellectuelle et, pire encore,
humaine, de Gilles Bernheim qui, alors, a bien du avouer. J’avais noté
d’ailleurs que, sur le site Atlantico, le président de France-Israël, l’avocat
Gilles-William Goldnadel, persuadé de son ignominie, lui exprimait tout son
dégoût.
On mesure comment, avec des
personnages semblables au douanier ripou Cahuzac et au plagieur calomniateur
Bernheim, pouvaient fonctionner les tchékas soviétiques et la gestapo nazie.
Cela dit, dans le même registre
d’abjection se trouvent tous ceux qui osent aujourd’hui invoquer la morale avec
d’autant plus de grandiloquence qu’ils n’en ont aucune.
Car pire encore que les bassesses
précitées il y a la complicité objective dans le meurtre de tant d’enfants à
naître de tous ceux qui ont voté, ou ne remettent pas en cause, la loi
Chirac-Giscard-Veil, celle qui permet de déchiqueter des fœtus dont tout le
monde sait que non seulement ce sont des personnes humaines mais des êtres que
le médecin avorteur torture et tue.
P.S : Je reviendrai lundi
sur le vote de la loi Taubira.