En gros, au XX° siècle, un des aspects essentiels du
déclin de l’Église catholique en Occident aura consisté en un puissant rebond
des « idées chrétiennes devenues folles », c’est à dire de tout un
courant de captation du christianisme par les diverses idéologies de gauche,
anarchistes, socialistes, communistes. Cela n’était pas nouveau comme le
démontre la lecture du livre du grand penseur russe Chafarevitch « Le
phénomène socialiste ».
Il y eut ainsi tout au long de l’histoire chrétienne
apparition de courants et de sectes greffés sur l’Église elle-même ou sur ses
grands rameaux schismatiques, dérivant l’esprit de charité vers la confusion
révolutionnaire.
Il suffit, pour en saisir un
moment, de lire la vie de sainte Catherine de Sienne se déroulant dans la
conjonction des convulsions de la papauté et des révolutions à Florence et
ailleurs.
Depuis quelques années, même si
elles font toujours des ravages, ce ne sont plus tellement les idées
chrétiennes devenues folles qui nous minent que ce que j’ai désigné comme
« les idées chrétiennes devenues molles » ; c’est l’ère du
« bisounours » selon l’expression désormais consacrée. J’ose affirmer
dès aujourd’hui dans ce petit bout de blog sans aucune blague que c’est contre
cela qu’il va surtout falloir se battre.
Par exemple, comment ne pas se
réjouir, et nous le faisons, du succès des grandes manifs contre le pseudo
« mariage homosexuel », mais simultanément comment ne pas voir
qu’avec son obsession que ce combat ne soit pas taxé d’homophobie la frénétique
Frigide Barjot, qui est par ailleurs atteinte d’une sacrée dose de pathologie
« fachophobique », veut en tout temps, en tout lieux, donner la
parole à ses amis zomos.
Moyennant quoi, avec son usage
d’une rose subliminalité, elle procède à une fantastique opération de promotion
de la normalité et de la fierté homosexuelle.
De même, comme l’a
remarquablement écrit Jeanne Smits dans son blog, elle commet le tour de force,
nous le reconnaissons volontiers, de faire proscrire toute pancarte catholique
dans une immense manifestation dont la piétaille, dont je fais partie, est
catholique à 98%. Mais elle donne la parole à des orateurs parlant,
« es-qualité » en effet, en tant que juif, protestant, musulman. En
revanche, pas d’orateur catholique en tant que catholique ! Le
« catho » qui voudrait parler en tant que « catho » se
ferait immanquablement traiter par elle de « facho ».
C’est en effet ce qui s’est produit
lorsque des dizaines de milliers de brave cathos, qui en avaient assez
d’étouffer, serrés qu’ils avaient été pendant des heures, voulurent aller
déambuler pour s’oxygéner et gentiment manifester sur l’ avenue Foch et les
Champs Elysées.
Pour beaucoup hélas cela
signifiera se faire lacrymogéner et, pire encore, tabasser.
Et ne voilà-t-il pas que, pour justifier ses ordres de
gazage, le préfet de police de Paris commet le gros, bête et méchant mensonge
de déclarer que ses gentils gardiens de la paix avaient reçu « des
boulons »(sic !).
Le boulon est en effet, on le
sait, important dans la mémoire du CRS et du garde-mobile, la mémoire des
grèves insurrectionnelles de 1947, des cheminots, des mineurs et des métallos
de la CGT qui, eux, en avaient des stocks de boulons !
Mais aujourd’hui, qui donc peut bien se promener avec des
boulons dans ses poches ? Le préfet de police ne sait-il pas que le boulon
se fait rare? Mais peut-être les mécanos étaient-ils nombreux parmi les
« fachos » ?
Passons sur le préfet de police
qui a cru trouver le bon mensonge pour être… indéboulonnable.
Pour revenir à la Frigide
fachophobique, observons encore que pour ce qui est du mensonge, elle n’est pas
nulle non plus. Car proclamer sans cesse que sa manif est strictement apolitique
et faire parler Vauquier, Raffarin et même un
trotskiste en tant que trotskiste c’est vraiment prendre son public pour
des bourriques.
Et de surcroît, refuser de donner
la parole à quelque élu du Front National, n’est-ce pas tout de même un déni
d’impartialité ?
On me dira que la fin justifie
les moyens et qu’en bisouillant les homos, discriminant les cathos et inventant
des « fachos », Barjot fait avancer la cause. Nous, nous ne croyons
pas que de tels artifices dialectiques soient utiles. Nous en reparlerons.
Magdi Cristiano Allam quitte l’Église
catholique : cela me peine.
Magdi Cristiano Allam, italien
d’origine égyptienne, ancien rédacteur en chef du Corriere Della Serra, député
au Parlement Européen, est cet homme converti de l’islam au catholicisme que
baptisa Benoît XVI il y a cinq ans en provoquant force indignation dans le
monde musulman . Sur demande de la T.F.P. qui l’avait invité, j’ai présidé au
mois de novembre sa grande conférence à Paris.
J’ai appris hier par le blog
d’Yves Daoudal puis par mes amis romains qu’il a exprimé dans un éditorial de
la revue « Foglio » : « Pourquoi je quitte cette Église
faible avec l’islam ».
À Rome déjà, puis à Paris, Magdi
Cristiano ne m’avait pas caché son désarrois d’avoir vu celui qui l’avait
baptisé, Benoît XVI, prier à la mosquée bleue d’Istanbul, en posant la main sur
le Coran, en direction de La Mecque.
Le pape voulait ainsi, on le sait, se faire pardonner par l’islam
sa conférence de Ratisbonne où il avait procédé à une citation non laudative de
Mahomet aussitôt interprétée comme une offense par les véhéments défenseurs du
prophète Mahomet.
Les propos un peu trop lénifiants
du pape François sur l’islam ont, je crois, achevé de le démoraliser. Et il a
encore rattaché cela à la triste bévue de Jean-Paul II embrassant le
Coran, ce qui suscita un immense
désarroi chez les chrétiens d’Orient et les convertis catholiques venant de
l’islam.
Je regrette la décision tragique
de Magdi Cristiano Allam. Mais elle pose avec force la terrible question de
l’attitude de l’Église et des papes face à l’islam.
Car, si le Coran, ce livre
fondateur d’un totalitarisme théocratique, rempli de violence et d’exécration
des incroyants, des juifs et des chrétiens, mérite d’être embrassé par nos
papes comme un livre saint, cela fait tout de même difficulté.
Le respect dû aux musulmans comme
à tous les hommes n’implique pas nous semble-t-il des actes exprimant un
déférent respect pour leur idéologie antichrétienne et liberticide.
Et la charité ?
J’observe aussi, avec une infinie
tristesse, l’indifférence des catholiques et de leur clergé, et même du clergé
le plus traditionnel, pour le sort de ceux que le fanatisme islamique torture
et tue.
Dans quelle église fait-on prier pour les quatre petits
enfants et leurs parents détenus par les assassins de la secte Bogo
Haram ? Leur sort aux mains de ces islamistes fanatiquement coranisés est
atroce.
Ne jamais entendre dans les
sermons quoi que ce soit de fraternelle angoisse, pour eux et pour tous les
chrétiens persécutés, et pour tous les Français otages, c’est un peu triste.
Sans approuver, on comprend que
certains, désespérés, aillent du côté des évangéliques.