Certains
se félicitent de ce que non pas seulement des musulmans à titre individuel mais
des organisations islamistes aient officiellement participé, quoique peu
nombreux, à la Marche pour tous de dimanche, et notamment la puissante U.O.I.F.
(Union des organisations islamiques de France).
L’U.O.I.F.
est la section française des Frères Musulmans, aujourd’hui peu ou prou au
pouvoir en Égypte, au Soudan, en Tunisie, en Libye et sur le point de l’être en
Syrie.
Les
Frères Musulmans sont un des rameaux de l’islamisme salafiste ayant pour maître
à penser le « théologien » de la fin du Moyen-Âge Ibn Taymiyya qui,
selon l’expression consacrée, ferma les portes de l’ « ijtihad »,
c’est à dire d’une certaine possibilité d’examen critique du Coran et des
Hadiths.
Au
XVIII° siècle en Arabie le salafisme, c’est à dire l’imitation du modèle des
ancêtres, mena une nouvelle révolution rigoriste (au sens musulman…) sous
l’impulsion d’un bédouin qui ne plaisantait pas, Ibn Wahab. Celui-ci est-il
l’inspirateur des monarchies saoudiennes yéménites et de quelques autres,
notamment celle du riche Qatar dégoulinant de pétrole et de gaz et donc de
dollars ? Avec ces dollars, l’Arabie, le Qatar, le Koweit achètent, entre
autres, nos clubs de sport, nos hommes politiques et financent aussi les armes
du terrorisme salafiste un peu partout dans le monde.
On
trouve naturellement dans le grand mixage des salafismes et des wahhabismes des
différences de degrés mais non de nature dans les manières d’appliquer la
charia. Sans parler des chiites tout aussi fanatiques mais qui ont leur propre
manière de décapiter, d’amputer et de lapider.
Ainsi
avance l’Islam de La Mecque à Libreville et Djakarta, de l’Afrique aux steppes
de l’Asie centrale, des mosquées de Rome, Paris, Dublin et Buenos Aires à
celles d’Oslo et du Kosovo et de la Porte Maillot à l’Étoile via l’avenue de la
Grande Armée.
Celui
qui jubile c’est le si médiatisé Tariq Ramadan , le petit fils d’Hassan el
Bana, le fondateur des Frères Musulmans, celui qui a refusé de se prononcer
contre la lapidation des femmes adultères.
Bien
sûr, il faut savoir user du double discours pour rassurer les gogos de cathos.
Mais cela, dans l’islam, grâce au long entraînement dans l’art de la Taqqiya,
beaucoup en sont des experts.
Aussi,
Frigide Barjot ne considère-t-elle pas comme de méchants « fachos »
ces si bons et doux frères musulmans, frères de ceux du Kosovo.
Avec
eux, il est vrai, l’histoire du « mariage homo » n’aura qu’un temps,
le temps de faire passer la polygamie, certes dans le respect scrupuleux des
règles de la charia.
Mais
là où Frigide risque un jour de déchanter c’est lorsqu’elle constatera que les
partisans de la charia ne tolèreront pas longtemps que s’expriment des homos
sur des chariots.
L’embêtant
c’est qu’alors les masses de braves cathos s’apercevront aussi que, même si
riment les mots, la dhimmitude ce n’est pas la béatitude !
L’exactitude qui fut
celle des rois ne doit-elle plus être celle du Pape ?
Depuis
mes années d’étudiant, j’ai toujours été politiquement un militant solidariste
chose que j’évoque dans le premier tome à bientôt paraître de mes entretiens
avec Cécile Montmirail titrés « Bernard Antony raconte ». Le
solidarisme, ce fut notamment le NTS en Russie, Solidarnosc en Pologne, le
péronisme en Argentine, c’est à dire une grande diversité de mouvements, ayant
en commun le principe de solidarité si magnifiquement développé et exalté par
le grand penseur catholique contre-révolutionnaire espagnol Donoso Cortes.
C’est
dire que j’accueille la venue du pape François avec un a priori favorable.
D’autant que non seulement je suis un fervent admirateur de saint François
d’Assise mais aussi du très grand saint de l’ordre des jésuites, saint François
Borgia qui, toute sa vie, oeuvra en expiant les très contestables manières de
son parent, Alexandre VI Borgia dont je me demande quelques fois si on ne
charge pas trop la barque déjà bien pleine de ses turpitudes alors qu’il était
tout de même un père très aimant de sa douce et jolie fille Lucrèce dont on a
dit aussi, sans doute
exagérément, tant de mal.
J’espère
au passage que le pape jésuite François trouvera le moment d’évoquer l’illustre
jésuite aussi, saint François Borgia. Ce dernier savait notamment conjuguer
avec les exigences de ses hautes fonctions diplomatiques la plus grande
humilité pour sa personne, sans aucune ostentation dévaluatrice.
Mais,
outre ce que j’ai regretté ces jours derniers des tièdes et conformistes propos
du pape sur l’islam, voici que je suis aujourd’hui inquiet devant la révélation
qu’il nous fait dans son livre de son mépris pour l’exactitude tel que rapporté
dans les extraits publiés dans le Figaro. Il y situe en effet dans
« l’embourgeoisement spirituel » le « respect des horaires ».
Cela
ne me dit rien de bon. Bien sûr, chacun d’entre nous peut être amené
quelquefois à bousculer son horaire pour des raisons de force majeure. A
fortiori, tout prêtre et même le Pape pour toutes les raisons d’une impérative
charité pour les personnes et pour leurs âmes.
Mais
je ne vois pas du tout l’intérêt de faire vertu d’une exception. Car le respect
des horaires, c’est non seulement la politesse des rois mais aussi de
quiconque. Ainsi d’expérience, je sais combien le peuple, les humbles, détestent
qu’on les fasse attendre.
Imaginez
des matchs de foot ou de rugby ne commençant pas à l’heure : cela suscitera des émeutes !
Imaginez
le peuple des fidèles attendant sur la place saint Pierre un Pape les faisant
par trop attendre. Selon les saisons, de combien d’insolations ou de fluxions
de poitrine sera-t-il ainsi la cause ?
Je
sais bien l’ineptie qui consiste pour les fielleux anti-catholiques à prétendre
que l’Église est toujours en retard sur son temps. Mais pour nous, nous
souhaitons inversement que le monde soit à l’heure de l’Église dans la
rencontre du temps et de l’éternité. Alors, nous ne voudrions pas que notre
Pape cultivât par trop un non-respect des horaires alors même que le créateur
nous a donné le rythme des jours et des heures et que depuis toujours l’Église
et ses grandes institutions monastiques vivent dans le scrupuleux respect des
heures canoniales.
Certes,
Dieu est bien plus que le grand horloger de l’univers selon Voltaire, mais ce
n’est pas une raison pour trop dédaigner la bonne habitude du respect des
horaires.
Plus tragiquement, plus
atrocement.
Toujours pas de
nouvelle de la famille enlevée au Cameroun par les terroristes musulmans. Les
semaines passent. Atroce calvaire pour les parents et les quatre enfants. Pour
eux, notre voie est si désespérément faible ! Que font les Frères
Musulmans de l’UOIF qui, eux, ont la possibilité de saisir les plus hautes
autorités de l’islam salafiste et wahhabite ?
En
effet, seules ces dernières peuvent peser sur la confrérie islamiste BoKo-Haram.
Mais aussi, dans combien d’églises priera-t-on à leur intention ce dimanche de
Pâques ?