À Toulouse, mon procès
en diffamation contre Caroline Fourest.
Diva des medias, délicate humoriste à Charlie-Hebdo, Caroline
Fourest, le 5 novembre de l’an passé, m’imputait dans un article du Monde titré
« Les nouveaux inquisiteurs »
d’avoir « allumé la mèche » (sic !) de la bombe de l’incendie du
cinéma Saint-Michel en 1988.
Elle y développait ensuite une fois de plus sa ritournelle de
symétrie entre islamistes et intégristes constituant son fond de commerce
médiatique.
Le procès vient ce jour. Je ne reçois jamais la diffamation
sans me battre. Car le mensonge répété sans recevoir de démenti finit par être
reçu comme une vérité.
Cela m’a hélas replongé dans des heures difficiles de la vie
du Centre Charlier et de l’AGRIF à cette époque. Un « permanent » (à
qui j’ai bien sûr pardonné) en désaccord – c’était son droit – avec mon refus d’alignement
sur la ligne de Mgr Lefebvre à propos des sacres, que certains voulaient m’imposer,
demeurait au Centre en attendant de trouver un autre emploi. Avec ses amis il
préparait la scission lefebvriste avec la création de Renaissance Catholique et
l’organisation du désormais pèlerinage de Chartres à Paris.
Cela n’avait rien de scandaleux : à chacun les
impératifs de sa conscience. Comme le disait Biaggi qui savait de quoi il
parlait : « Il y a des moments
dans la vie où la difficulté n’est pas de faire son devoir mais de savoir où
est son devoir ».
Ce permanent prit hélas, sans m’en parler, la décision de
passer à des moyens plus radicaux dans la protestation que j’avais animée,
fermement mais prudemment, contre le film inacceptable : « La dernière tentation du Christ ».
Quand vint la tragédie de l’incendie du cinéma Saint Michel,
il eut pour honneur de déclarer que je n’en étais nullement responsable, n’étant
pas au courant de ses directives et ne connaissant aucun des auteurs de l’affaire.
Ce fut aussi l’époque où, au monastère de Fontgombault mais
aussi à Rome on me remercia chaleureusement de mes choix de fidélité au pape
plutôt qu’à Mgr Lefebvre. Ce n’était pourtant pas sans douleur car j’avais
admiré et aimé ce dernier.
Faut-il rappeler que j’étais alors, depuis plusieurs années,
un des députés au Parlement Européen élus sur la liste du Front National tout
en veillant jalousement à l’indépendance du Centre Charlier, de l’AGRIF naissante
et du pèlerinage où j’avais veillé à ce qu’il ne fasse strictement l’objet d’aucune
récupération politique, pas plus du FN que d’autres organisations qui s’y
essayèrent en vain.
Mais certains, un peu plus tard, comme s’ils découvraient que
j’étais depuis peu au FN, susurrèrent qu’il était gênant, bien sûr, (ô les
grandes âmes !), que le pèlerinage soit toujours celui du Centre Charlier
présidé par un président aussi peu politiquement correct. Ils parvinrent alors
à faire admettre la solution de déconnecter le pèlerinage du Centre Charlier ;
ce que j’acceptais sans en faire un inutile débat public, dans la seule
considération du bien commun catholique.
Je traiterai probablement de la suite de cela et de bien d’autres
affaires dans mes entretiens que j’envisage de donner à la requête de quelques
amis dans la perspective de montrer plaisamment les hasards, les ruptures, les
conséquences inattendues, providentiellement bonnes des accidents dans une vie
militante de ce que Jules Monnerot appelait : « l’hétérotélie ».