mercredi 24 octobre 2012


À Toulouse, mon procès en diffamation contre Caroline Fourest.

Diva des medias, délicate humoriste à Charlie-Hebdo, Caroline Fourest, le 5 novembre de l’an passé, m’imputait dans un article du Monde titré « Les nouveaux inquisiteurs » d’avoir « allumé la mèche » (sic !) de la bombe de l’incendie du cinéma Saint-Michel en 1988.

Elle y développait ensuite une fois de plus sa ritournelle de symétrie entre islamistes et intégristes constituant son fond de commerce médiatique.

Le procès vient ce jour. Je ne reçois jamais la diffamation sans me battre. Car le mensonge répété sans recevoir de démenti finit par être reçu comme une vérité.

Cela m’a hélas replongé dans des heures difficiles de la vie du Centre Charlier et de l’AGRIF à cette époque. Un « permanent » (à qui j’ai bien sûr pardonné) en désaccord – c’était son droit – avec mon refus d’alignement sur la ligne de Mgr Lefebvre à propos des sacres, que certains voulaient m’imposer, demeurait au Centre en attendant de trouver un autre emploi. Avec ses amis il préparait la scission lefebvriste avec la création de Renaissance Catholique et l’organisation du désormais pèlerinage de Chartres à Paris.

Cela n’avait rien de scandaleux : à chacun les impératifs de sa conscience. Comme le disait Biaggi qui savait de quoi il parlait : « Il y a des moments dans la vie où la difficulté n’est pas de faire son devoir mais de savoir où est son devoir ».

Ce permanent prit hélas, sans m’en parler, la décision de passer à des moyens plus radicaux dans la protestation que j’avais animée, fermement mais prudemment, contre le film inacceptable : « La dernière tentation du Christ ».

Quand vint la tragédie de l’incendie du cinéma Saint Michel, il eut pour honneur de déclarer que je n’en étais nullement responsable, n’étant pas au courant de ses directives et ne connaissant aucun des auteurs de l’affaire.

Ce fut aussi l’époque où, au monastère de Fontgombault mais aussi à Rome on me remercia chaleureusement de mes choix de fidélité au pape plutôt qu’à Mgr Lefebvre. Ce n’était pourtant pas sans douleur car j’avais admiré et aimé ce dernier.

Faut-il rappeler que j’étais alors, depuis plusieurs années, un des députés au Parlement Européen élus sur la liste du Front National tout en veillant jalousement à l’indépendance du Centre Charlier, de l’AGRIF naissante et du pèlerinage où j’avais veillé à ce qu’il ne fasse strictement l’objet d’aucune récupération politique, pas plus du FN que d’autres organisations qui s’y essayèrent en vain.

Mais certains, un peu plus tard, comme s’ils découvraient que j’étais depuis peu au FN, susurrèrent qu’il était gênant, bien sûr, (ô les grandes âmes !), que le pèlerinage soit toujours celui du Centre Charlier présidé par un président aussi peu politiquement correct. Ils parvinrent alors à faire admettre la solution de déconnecter le pèlerinage du Centre Charlier ; ce que j’acceptais sans en faire un inutile débat public, dans la seule considération du bien commun catholique.

Je traiterai probablement de la suite de cela et de bien d’autres affaires dans mes entretiens que j’envisage de donner à la requête de quelques amis dans la perspective de montrer plaisamment les hasards, les ruptures, les conséquences inattendues, providentiellement bonnes des accidents dans une vie militante de ce que Jules Monnerot appelait : « l’hétérotélie ».