Paris, le 3 septembre 2012,
Bernard ANTONY, président de l’A.G.R.I.F.
Communique :
LE MINISTRE PEILLON : L’ÉCOLE DOIT EXERCER SON RÔLE SPIRITUEL
Auteur
des livres aux titres significatifs Jean Jaurès et la religion du socialisme,
La révolution française n’est pas terminée et encore La tradition de
l’esprit, le ministre de l’Éducation nationale, Vincent Peillon vient de
déclarer qu’il entendait rétablir l’enseignement de la morale à l’école mais
surtout, c’est le plus intéressant dans son propos, que celle-ci devait
reprendre son « rôle spirituel » ajoutant « contre les
orthodoxies ».
C’est
apparemment là, pour les non-initiés, un inquiétant retour à la volonté de
donner à César ce qui revient à Dieu. Mais il y a en la matière des clés
d’interprétation.
Comme
son maître Jaurès, marxiste pour ce qui est du sens de l’histoire et des idées
économiques et sociales mais non matérialiste, et auquel nous venons de
consacrer un ouvrage où nous analysons notamment ses conceptions religieuses, Vincent
Peillon a des convictions religieuses.
Jaurès
professait un vague spiritualisme aux accents panthéistes, gnostiques, kabalistes.
Rien à voir avec le christianisme dont il haïssait les dogmes. De même la
religion « privée » de Vincent Peillon semble n’être pas celle du
judaïsme talmudique orthodoxe. Peillon est sans doute, comme Jaurès, d’une
religiosité plus kabaliste.
Quoi
qu’il en soit, sa morale laïque élémentaire pour tous semble ne devoir être ni
celle du Décalogue, commun aux juifs et aux chrétiens, ni même celle des lois
noachides antérieures que la pensée traditionnelle juive professe comme
universelles, destinées à tous les « gentils justes » c'est-à-dire
tous les hommes naturellement honnêtes.
Quelle
va donc être la morale à enseigner selon la vocation spirituelle de l’école
dans la perspective de la religion socialiste selon Jaurès et Peillon ?
S’il
s’agit d’une simple morale de politesse et de respect des autres, pourquoi ne
pas faire appel alors au positivisme confucéen qui a effectué en Chine son
retour en force ? Seulement voilà, comment vont réagir les parents et les
enfants désormais souvent majoritaires en bien des « zones » et dont
la vie doit être totalement encadrée par les préceptes tirés du Coran et des
Hadiths, ceux de la charia ?
Décidément,
pour les crédules de la pensée laïque, le XXIe siècle est bien comme
l’avait prédit Malraux : très religieux.
PS : Bernard Antony débattra
de ce thème dans son émission sur Radio-Courtoisie, ce mercredi 5 septembre à
partir de 18 h.
Jean Jaurès, le mythe et la réalité – 30 € franco - Commandes à l’AGRIF, 70 Bd
St-Germain, 75005 Paris