Blog du Jeudi 19 juillet 2012 :
11 heures.
Syrie-Liban.
Sauf élimination physique de Bachar el Assad qui, après l’attentat
de ce mercredi, va évidemment, plus que jamais, veiller à ne s’entourer que d’alaouites
et de protections iraniennes, hezbollah et russes, je persiste à penser que la
guerre va durer, de plus en plus meurtrière, massacreuse, atroce.
Je pense toujours qu’en cas de pression ennemie accrue,
Bachar se repliera sur le « réduit » alaouite, c’est-à-dire la région
du djebel ansaryé et sa côte (au nord du Liban) qui jadis, sous le mandat français,
constituait le « gouvernorat alaouite ».
La guerre va continuer car les alaouites et quelques restes
des alliés chrétiens, druzes ou kurdes n’ayant plus rien à perdre, tiennent
encore les unités d’élite de l’armée, équipées massivement par les russes. S’y
ajoutent les « conseillers » iraniens et les « volontaires »
du Hezbollah. Mais en fait, la survie de Bachar el Assad dépend de la solution
que doivent rechercher les Russes dont l’objectif est d’abord de préserver la
base de leur marine à Tartous (qu’on appelait Tortose en Français comme dans le
beau roman de Pierre Benoît « Notre-Dame de Tortose »).
On ne voit guère maintenant se profiler la possibilité d’un
règlement non sanglant du conflit. La plupart, dans les minorités chrétiennes,
kurdes et druzes, vont essayer de se tenir à l’écart des batailles.
Si la résistance alaouite, qui se confond avec celle du
régime, s’effondre, ce sera alors la curée sunnite pour venger les dizaines de
milliers de sunnites massacrés par les dictateurs père et fils depuis l’extermination
de Hama en 1982. On pèsera alors combien ont été irresponsables ceux qui ont
incité récemment encore les chrétiens à faire bloc avec un régime qui a aussi
derrière lui cinquante ans de terreur, d’assassinats, et de massacres au Liban.
Aimant parcourir en été quelques-unes des grosses collections
de journaux que j’ai accumulées, je tombe par hasard sur un article paru le 30
novembre 1990 dans Rivarol, faisant une recension impressionnante des
assassinats perpétrés par les tueurs d’Hafez el Assad pour éliminer les chefs
politiques libanais hostiles à l’annexion mais aussi nos diplomates et nos paras
du Drakkar.
Depuis, la liste s’est lourdement allongée !
On ne s’étonne certes pas que le régime ait trouvé, comme
propagandiste au service des régimes de Damas et Téhéran, Thierry Meyssan, le
fondateur du réseau Voltaire, haineux activiste du Grand Orient contre la venue
de Jean-Paul II en France, prosélyte homosexuel crachant dans Libération sur la
morale de son père, mué en super scribouillard complotiste déversant d’incroyables
fariboles sur les attentats du 11 septembre, accueilli dès lors par une
mouvance d’extrême-droite apologiste du régime islamiste de Téhéran.
En revanche, on est un peu consterné d’apprendre qu’il est
suivi dans son affection pour Bachar el Assad par un prêtre français se
présentant désormais comme archimandrite dans le rite melchite.
Liban.
Le général Aoun qui se lança irresponsablement en 1989 dans
une guerre dite de « libération » contre la Syrie, à l’issue de
laquelle des centaines de ses officiers et soldats prisonniers furent
assassinés et souvent atrocement torturés, et lui-même sauvé par notre
ambassade et accueilli en France,
ce général qui revint au Liban, et tournant sa veste dans un
grand élan d’affection pour la Syrie,
ce général, allié du Hezbollah, est aujourd’hui plus cinglé
que jamais.
Comme chaque fois qu’il n’obtient pas ce qu’il veut, il fait
bloquer les routes avec ses alliés du Hezbollah, ajoutant encore ainsi aux
difficultés de son peuple. Il a désormais perdu la confiance de la majorité de
la fraction des chrétiens qui lui faisaient confiance, abusés par les ressorts de
sa dialectique et son bagout.
Hélas, les dégâts qu’il a commis sont à vue humaine
irréparables. L’avenir du Liban est sombre.
DERNIÈRE MINUTE.
J’ai rédigé les lignes de ce « blog » du jour vers
10 h ce matin.
À 13 h j’apprends sur une radio que Bachar el Assad se serait
replié sur le port de Lataquié, la capitale de la région alaouite !
On interroge sur ce fait un distingué spécialiste. Il n’est
certes pas toujours bienséant de rappeler que l’on a eu raison. Néanmoins, ceux
qui me font l’amitié et l’honneur de lire ce blog, de lire Reconquête et de m’entendre
sur Radio-Courtoisie, je suis heureux qu’ils puissent vérifier que je ne leur
raconte pas des sornettes.
J’avais annoncé il y a plus d’un an la probabilité de ce
repli sur le « réduit » alaouite.
À bientôt si Dieu le veut, après notre université à Lourdes,
soit au début du mois d’août.