Bernard Antony, président de l'Institut du Pays Libre, communique:
Libye :
l’angoissante disparition de Bernard-Henry Lévy.
Voici que quatre membres de la
Cour Pénale Internationale sont aujourd’hui séquestrés par un des clans
islamo-tribo-mafieux qui se disputent malheureusement ce pays pourtant
glorieusement libéré grâce à l’héroïque action de l’incomparable Bernard-Henri
Lévy à la tête de nos affaires étrangères sous Nicolas Sarkozy.
On n’a pas encore oublié que celui que tout le monde
appelle avec affection B.H.L. vient de tirer un film d’exaltation bien
compréhensible - car il ne faut pas confondre modestie et humilité – de son
rôle éminent, déterminant dans l’accession à la démocratie de la Cyrénaïque, de
la Tripolitaine et autres contrées riches d’oasis et de pétrole.
Or B.H.L. se targuait (et il
n’est pas, on le sait, un vantard) de tout connaître du peuple libyen, jusqu’au
plus lointain chef de tribu ou de village.
Aussi est-on inquiet, et même
angoissé , de constater qu’il n’est pas encore reparti, dans
l’impeccabilité de son blanc col ouvert sur sa virile poitrine et de son
costard sombre toujours parfaitement repassé, dans les pires endroits du monde,
caméras obligent.
On sait pourtant que, tel Talleyrand
grand serviteur de la nation sous tous les régimes, B.H.L., qui ne pense qu’à
la France, mais qui, depuis sa jeunesse maoïste, est néanmoins toujours demeuré
un homme de gauche d’autant plus admirablement qu’il est devenu riche, très
riche, a déjà manifesté son désir de servir la République sous Hollande comme
sous Sarkozy.
Alors que n’est-il déjà à Tripoli
ou à Benghazi ou sautant dans un taxi pour Tobrouk ou sur quelque blanche
chamelle rejoignant les pirates du désert pour libérer les otages en direct
pour France-Télévisions, CNN et même al-Jezzira ?
Serait-ce que Laurent Fabius,
plus que son prédécesseur Alain Juppé, serait mesquinement jaloux de ses
prérogatives de ministre des Affaires étrangères ? On n’ose le croire.
Ou bien alors, pire encore, serait-ce
qu’il partagerait le jugement du grand Raymond Aron pour lequel Bernard-Henri
Lévy n’était qu’un « philosophe auto-proclamé et un penseur de café du
commerce » ?
Cela dit, si ce penseur faisait
libérer les otages et les milliers de prisonniers et de torturés du nouvel
ordre libyen, nous saurions le reconnaître et saluer alors son rôle salvateur
comme il convient.
Mais à la réflexion, pris au
piège de sa générosité, ne serait-il pas détenu lui aussi, menacé, voire
torturé par les terribles Senoussis ? On a hâte de le savoir.