Nous publions sur le blog ce texte que nous a fait parvenir une de nos amies et militantes de la région bordelaise.
"Ce matin en me réveillant, je réalise avec tristesse que cela fait longtemps que le monde est plein d’intégristes fondamentalistes chrétiens…
Dès le premier siècle de notre ère, il y eut d’abord Nicodème, intervenu devant le Sanhédrin pour contester la légalité de la pièce, mais qui heureusement ne reçut aucun soutien : elle put être jouée. Ensuite de dangereux individus osèrent monter sur scène et modifier le scénario : une nommée Véronique, choquée par le réalisme du metteur en scène, qui voulut essuyer un peu de sang, un peu de larmes, sur le visage de l’acteur principal. Un certain Simon de Cyrène trouva que le bois était trop lourd à porter et voulut bien le prendre un peu sur lui, sans comprendre la portée symbolique de son geste… il y eut aussi un groupe de femmes qui, comble de la violence, exprimaient leur colère avec des larmes et des cris. Mais que dire, que dire surtout de cette violence symbolique, toute silencieuse mais d’autant plus réelle de ceux qui osèrent rester sur scène jusqu’au bout et qu’on ne put déloger… eux aussi devaient laisser couler leurs larmes et sûrement commettaient-ils l’agression suprême : la prière de leur cœur devait tenir du cri le plus violent qui soit… et pourtant ils n’avaient reçu aucun mandat du chef de leur église : celui-ci ne connaissait pas le sujet de la pièce et n’approuvait pas leur implication. Au dernier moment, un des acteurs prit part à la conspiration et voulut modifier le scénario : ils étaient deux à devoir insulter la victime, mais lui se mit au contraire à la plaindre et à contester le bien-fondé du script…Le metteur en scène dut justifier son œuvre jusqu’à la fin : « Ce qui est écrit est écrit », fut-il obligé de répéter devant ses détracteurs. Mais c’est sans fin qu’au cours des siècles l’abomination se perpétuera et ce matin je me dis avec tristesse qu’il est certain que le danger de toujours, le danger d’aujourd’hui et de demain, ce sont les intégristes fondamentalistes chrétiens… "
Françoise Le Bosquet