Madame Éva Joly propose de remplacer le défilé du 14 juillet par un « défilé citoyen ».
Elle n’a pas été jusqu’à préciser dans le détail à quoi ressemblerait pareil défilé.
Ce que nous savons de l’idéologie verte nous permet néanmoins de l’imaginer aisément.
Le défilé sera sans nul doute celui des nouvelles ligues « LGBT » de défense libératrice de l’indétermination sexuelle ;
celui des enfants citoyens, « ni filles ni garçons » des écoles maternelles ;
celui des comités citoyens, ruraux et citadins, de « libre » vigilance écologique ;
celui des comités de surveillance de la « libre » utilisation des véhicules à moteur ;
celui des comités d’incitation à la « libre » locomotion à pédale ;
celui des comités de promotion de l’alimentation « bio » ;
celui des ligues naturistes de la santé au grand air et de la « libre » limitation des chauffages polluants ;
celui des comités de réorganisations et d’autogestions naturopathes de l’industrie pharmaceutique ;
celui des associations de la libre planification démographique et de promotion de la liberté totale de l’IVG et de l’euthanasie ;
celui des groupes d’incitation et d’organisation de la liberté d’expression écologique, spontanée ;
celui des noyaux d’animation et d’orientation politique par la libre dynamique des groupes ;
celui enfin des associations de vigilance et de défense de la révolution libertaire écolo-citoyenne et de la libre police émanant de la volonté générale.
Cette esquisse de ce que serait le « défilé citoyen » selon Éva Joly n’est pas polémique. L’écologisme vert-rouge n’est pas en effet autre chose que l’idéologie révolutionnaire de la subversion-récupération-manipulation de l’écologie authentique.
L’expérience de l’histoire enseigne que les « défilés citoyens » selon Éva Joly se transformeraient inéluctablement comme celui du 14 juillet 1789, comme ceux des sans-culottes, comme ceux de Petrograd, de la Havane, de Pékin et de Phnom-Penh en défilés d’ « aux armes citoyens !», défilés soviétoïdement encadrés où tout le monde surveille citoyennement tout le monde.
Ainsi en a-t-il été toujours des utopies de tant d’Éva Joly qui ne restent pas longtemps des ingénues et jolies Èves.
À bien considérer, le défilé militaire du 14 juillet avait eu pour heureux effet de ramener notre fête nationale à n’être plus perçue comme la célébration d’un pitoyable anniversaire : celui de la journée des dupes et de la mascarade de la « fête de la Fédération » de 1790 commémorant l’horrible journée, un an auparavant, de l’assaut d’une prison vide par une foule manipulée de sans-culottes ivres et de poissardes déculottées se livrant à toutes les turpitudes massacreuses et anthropophagiques.
Le 14 juillet par son digne et beau défilé militaire est devenu, par-delà les discours politiques hypocrites, une journée d’amitié nationale autour de notre armée trop souvent, et aujourd’hui encore, envoyée en missions impossibles lourdes d’inutiles sacrifices.
Comment oublier les ordres d’indignes abandons de population qu’elle reçut à plusieurs reprises au cours du siècle dernier (Arméniens de Cilicie en 1922, rhénans francophiles dans les années 30, catholiques du Tonkin en 1954, pieds-noirs et harkis en 1962.
Mais du moins cette armée si souvent humiliée, - et depuis des années - sans cesse diminuée, existe-t-elle encore, dernière protectrice un jour peut-être de nos vraies libertés et de notre survie nationale.
Mieux vaut son défilé que celui des comitards de la dissociété totalitaire de l’écologisme nihiliste.