Sur l’affaire DSK, deux déclarations suscitent légitimement notre indignation.
Celle de Jack Lang qui a déclaré lundi soir sur France 2 : « Il n’y a pas mort d’homme », relativisant de façon scandaleuse l’acte de viol. Cette relativisation des dérives sexuelles en général et du viol en particulier n’est aucunement étonnante pour quelqu’un qui a signé en 1977, alors qu’il était doyen d’une unité d’enseignement l’université de Nancy II où enseignait également Dominique Strauss-Kahn, une pétition de soutien à trois personnes devant être jugées pour actes de pédophilie. Le Monde du 26 janvier 1977 a publié la pétition : “Nous considérons qu’il y a une disproportion manifeste entre la qualification de ‘crime’ qui justifie une telle sévérité, et la nature des faits reprochés; d’autre part, entre le caractère désuet de la loi et la réalité quotidienne d’une société qui tend à reconnaître chez les enfants et les adolescents l’existence d’une vie sexuelle (si une fille de 13 ans a droit à la pilule, c’est pour quoi faire ?), TROIS ANS DE PRISON POUR DES CARESSES ET DES BAISERS, CELA SUFFIT !”
Sans doute y a-t-il aussi pour le député du Pas-de-Calais un "caractère désuet" de la loi américaine sur les crimes sexuels ?
Il y a en tous cas une constante chez Jack Lang, que chacun est en mesure de connaître depuis ces années nancéennes. Là non plus, on ne peut donc pas dire « nous ne savions pas… »
L’autre réaction, aussi infecte, est celle de Jean-François Kahn, directeur de Marianne, qui a affirmé dans une émission, à propos de l’acte reproché à DSK : « c’est du troussage de domestique ! ». Là encore relativisation.
Ce propos, dans le droit fil de celui de Jack Lang, démontre ce qu’est l’état d’esprit de ces gens qui prétendent faire la pluie et le beau temps sur l’opinion publique. On est là en plein dans la mentalité pourrie de cette gauche caviar dont l’idéal de vie est celui d’une certaine bourgeoisie du XIXe agrémenté de l’esprit soixante-huitard. Le peuple ne les intéresse que lorsqu’il lui rapporte des voix ou des parts de marchés publicitaires. Pour le reste, « c’est du troussage de domestique ! ».
Les liens qui unissent M. Kahn à M. Strauss-Kahn, l’épouse du premier était témoin au mariage du second avec Anne Sinclair, ne suffisent pas à expliquer cette défense forcenée et scandaleuse. Il y a là un esprit de caste, de gens coupés des réalités, unis par le fric, le luxe et le pouvoir, qui ne supportent pas que l’un des leurs soit mis en difficultés.
Aussi scandaleux est l’absence de réaction des autres hommes politiques et journalistes face à de tels propos ignominieux.
Quelle différence avec la curée organisée contre Bernard Debré, député de Paris, qui a eu le courage de dire ce qu’il pensait et ce que tout le monde politico-médiatique savait à propos de DSK !
La caste des bobos friqués ne supporte pas que son consensualisme totalitaire soit remis en cause. Honneur au professeur Debré !
Yann Baly