jeudi 20 janvier 2011

Marine Le Pen et moi

Certains des lecteurs de ce blog me demandent ce que je partage avec elle ou ce qui me distingue ou me sépare de Marine Le Pen.
Ils pourront lire cela d’une manière plus travaillée dans Reconquête, la revue du Centre Charlier, de Chrétienté-Solidarité et de l’Institut du Pays Libre qu’on lit de plus en plus dans les élites politiques sociales et militaires de notre pays (et même dans le jeune clergé à l’opposé des vieilles lunes soixantuitardes).
Mais je vais m’efforcer de résumer ici.
- Ce que je partage évidemment avec Marine Le Pen, comme avec son père, avec Bruno Gollnisch, avec Carl Lang, c’est, je le crois, je l’espère, le patriotisme français, le désir de lutter pour que France continue. Cela signifie la volonté de redonner à la France son indépendance, sa souveraineté, la maîtrise de ses frontières, de sa monnaie, de l’accueil ou non de ceux qui veulent s’y installer.
Mais sur ce plan, ce qui, je le crois, me distingue d’elle, c’est le sens que nous avons de l’identité française et du rôle de la France dans l’Europe et le monde.
Pour moi, les valeurs chrétiennes et de l’identité française ne relèvent pas simplement d’un respect du passé, encore moins d’un attachement archéologique. Ce sont les valeurs qui fondent notre capacité de survie et notre futur.
Face au néo-totalitarisme soviétoïde de Bruxelles, j’oppose pour ma part ce que je crois être la vision d’avenir d’une Europe possible, une Europe respectueuse de la personnalité de ses peuples, consciente de son unité fondée sur les communes racines chrétiennes et le valeurs qui en découlent de la dignité humaine et du respect de la vie . Ce pourquoi je milite c’est pour une Europe consciente de son unité civilisationnelle mais unie non par le carcan technocratique et totalitaire de la funeste Commission mais par des pactes d’alliance et de créativité tels que l’industrie aéronautique en a été le précurseur, le modèle et le fleuron.
- Ce qui me distingue encore et déjà me sépare de Marine Le Pen c’est le rôle hypertrophié qu’elle assigne à l’Etat. A bien l’écouter, mais peut-être, je l’espère , que je me trompe, elle semble ne trop voir la vie et la réforme politique et sociale que par l’Etat. Je la perçois comme très jacobine. Giovani Gentile, le principal philosophe inspirateur du fascisme, énonçait que : « l’individu n’existe que par l’Etat et pour l’Etat ». C’était là le résumé de l’idéologie du « tout Etat » que la véritable droite, la droite de conviction n’a jamais pu admettre.
Car la société ne se ramène pas à la réalité abstraite de l’individu d’un côté et de l’Etat de l’autre. Ça, c’est hélas le principe totalitaire comme l’a bien résumé Arthur Koestler dans son livre  Le zéro et l’infini  et qui a débouché sur le fascisme, le communisme et le nazisme.
Tout ne peut pas et ne doit pas passer par l’Etat !
La doctrine de la droite de conviction est celle du respect et de la défense de la famille, des corps intermédiaires, en un mot de l’enracinement, la valeur fondamentale si admirablement défendue par l’admirable Simone Weil, qui elle, eut mérité vraiment l’Académie Française.
- Ce qui me sépare de Marine Le Pen est en cohérence avec ce qui précède. Ainsi, elle n’a cessé, en signe de connivence avec la triste inversion actuelle des valeurs, de clamer sa volonté de maintien de la loi Giscard-Chirac-Veil qui a banalisé l’avortement.
Pour elle, comme pour Chirac, il ne saurait y avoir « une loi au dessus des lois de la République ». Dieu doit être soumis à César.
On sait ce que sont certaines de ces lois de la République, concoctées par des minorités plus ou moins occultes, notamment maçonniques, comme la loi Veil élaborée par le docteur Simon et la Grande Loge comme je l’ai analysé dans mon livre « Vérités sur la franc-maçonnerie ».
La droite de conviction, héritière aussi bien de la pensée grecque que la Bible, défend que les lois de la République ne sauraient contredire la loi morale, la loi naturelle, ces grandes lois non écrites que dans l’œuvre impérissable de Sophocle la petite Antigone défend face à Créon le politicien qui entend, au nom de la raison d’Etat, hier comme aujourd’hui, interdire le respect de la vie et même de la mort.
Pour nous, les lois de la République, n’en déplaise à l’idéologie laïciste de Chirac et de ses pareils, et même à Marine, ne sauraient aller à l’encontre des lois éternelles de la conscience morale, celles exprimées dans le Décalogue,  charte des devoirs et des droits donnée non seulement aux juifs et aux chrétiens mais à l’humanité. Le jacobinisme et ses rejetons totalitaires du nazisme et du communisme ont rejeté cette primauté de la loi morale immuable et affirmé l’absolutisation des lois pourtant si variables en fonction des variations de l’opinion.
On méprise donc la loi morale aujourd’hui sous notre république, d’une certaine manière comme on le faisait sous le nazisme imposant ses politiques eugénistes et de manipulation génétique. Que Marine ne veuille pas cela, on veut bien le croire, mais déjà elle accepte beaucoup de la culture  laïciste de mort dont elle n’a peut-être pas encore mesuré tout le potentiel de dérives.
- Dernier point : Marine Le Pen, face à l’expansionnisme visible de l’islam dans nos quartiers et nos rues émet qu’à la croisade impossible elle préfère le remède de la laïcité.
Sur le premier point, d’accord. Même s’il faut noter au passage que nul ne sait plus le pourquoi des croisades. Il faut pour cela lire Régine Pernoud et René Grousset et apprendre un peu sur ce que fut l’atroce déferlement de cruauté des Turcs sejdjoukides sur les populations encore majoritairement chrétiennes de l’Orient et de la Palestine en particulier.
Sur le second, elle n’émet hélas pas autre chose que presque toute la classe politique qui ne cesse de caqueter :  « laïcité, laïcité ! ». Or cela est une billevesée, une tromperie, consciente ou inconsciente. Lorsque l’islam a commencé à s’implanter en France, cela faisait  belle lurette que la laïcité en était un principe constitutionnel, l’esprit de ses lois et celui de son éducation nationale.
Sous le couvert de la laïcité, qui ne devrait être que le principe de distinction des domaines spirituels et temporels et des pouvoirs religieux et politiques (rendez à César…) le laïcisme idéologiquement athée a progressé pour détruire le soubassement spirituel et éducatif chrétien de notre nation.
Mais, pas plus en France qu’en Turquie, la laïcité n’a fait reculer l’islam qui, au contraire, chez nous progresse dans le vide laissé par le catholicisme sociologiquement effondré. L’islam en vérité n’a cessé de progresser sous le couvert de la laïcité, avec la complicité à courte vue d’un laïcisme maçonnique hostile au christianisme et aussi, hélas, celui de tout un clergé à la fois dialogueux et inculte.
Personne dans la classe politique ne semble ni vraiment observer le phénomène ni donc essayer de l’expliquer. Ceci tient à plusieurs causes que je proposerai à l’Institut du Pays Libre de considérer lors d’un prochain colloque scientifique.
Pour faire bref aujourd’hui, je crois que l’explication tient à la nature de l’islam qui, par essence, ne distinguant pas le spirituel du temporel, ni d’ailleurs aucun domaine de la vie individuelle et sociale, échappe à la notion même de laïcité. L’islam n’est pas seulement une religion, une théocratie, il est une totalité sociale et fondamentalement un totalitarisme politique par delà la diversité de ses régimes et quelques exceptions historiques dites laïques, aujourd’hui en fin de parcours en Tunisie comme en Turquie.
Enfin, la pratique instinctive et vertueuse de la Taqqya, c’est à dire de la dissimulation dans l’intérêt de l’Oumma, lui permet une extrême souplesse de pénétration et d’adaptation.
Le principal est que fleurissent les mosquées comme autant de premières parcelles constitutives du Dar el islam. Ce n’est pas en revendiquant comme marine Le Pen que les minarets ne soient pas trop hauts que cela freinera l’avancée des « cavaliers d’Allah ».
L’islam conquérant ne reculera aujourd’hui ni par la croisade ni par la laïcité. Il reculera si d’abord on commence à en saisir la réalité et si on a ensuite la volonté de défendre la liberté de le réfuter dans la vérité, de le critiquer, d’en démonter les mécanismes, d’en dire l’histoire, tout cela sans haine et injures à l’égard des musulmans et dans la seule perspective de les libérer eux d’abord de l’enfermement psychologique dans le Coran, comme s’en sont libérés nos amis arabes et berbères qui ont retrouvé la foi dans le Christ de leurs ancêtres convertis de force.