Dans un entretien à La Croix du 25 janvier 2011, Ahmet Davutoglu, ministre des affaires étrangères de la Turquie, a osé mettre sur le même plan l’assassinat des minorités chrétiennes d’Orient et ce qu’il appelle « l’islamophobie » en Occident : « Les extrémismes – la violence contre les minorités chrétiennes au Moyen-Orient, l’islamophobie en Europe – se renforcent mutuellement. À Bagdad et au Caire, les minorités chrétiennes ont vécu depuis des siècles et leur histoire témoigne de la tolérance religieuse qui a longtemps prévalu dans cette région. »
Chrétienté-Solidarité tient à rappeler à M. Davutoglu que cette soi-disant « tolérance » a abouti à la quasi disparition des chrétiens d’Orient. Au fil des siècles, ils ont été frappés par toutes sortes de massacres. Dans son propre pays au XXe siècle, ils sont passés de 30% de la population à moins de 1% aujourd’hui avec l’immense génocide des Arméniens, des Chaldéens et autres chrétiens.
Et cela continue. Le 3 juin 2010, à Iskenderun, l’archevêque Luigi Padovese a été frappé de 8 coups de poignard dans le dos, par un Turc musulman de 26 ans, Murat Altun, qui hurlait « Allahu Akhbar », "Allah est le plus grand !" L’archevêque a couru dans la rue pour demander de l’aide, qu’il n’a pas reçue. Son assassin l’a poursuivi pour lui couper la tête, ne la laissant attachée au corps que par un lambeau de chair. Même la très consensuelle Commission européenne a affirmé dans un rapport que les restes de communautés chrétiennes de Turquie doivent « affronter de nombreux obstacles pour vivre au quotidien leur religion : absence de personnalité juridique, restrictions au droit de propriété, ingérences dans la gestion des fondations et impossibilité de former le clergé. » Elle note aussi qu’une surveillance policière est exercée sur les chrétiens tandis que les assassinats se multiplient.
Pendant ce temps, en Occident, les mosquées se construisent, les produits hallal se développent, les exigences vestimentaires islamiques s’étalent. Et aucun musulman n’est, bien heureusement, tué en raison de sa religion.
Alors, redisons comme l’a fait au Parlement autrichien Ewald Stadler du parti BZÖ : « Notre pays n’est pas uniquement constitué de ces sortes de « romantiques de la tolérance », nous avons aussi des gens qui n’en peuvent plus de ce bla-bla de la tolérance à sens unique ».(...)« Je vous avertis, il y a des hommes au niveau politique qui n’acceptent plus du tout cela, et les électeurs, là, dehors, ne l’acceptent absolument plus du tout.»
Nous aussi en France, nous n’acceptons plus cette tolérance à sens unique !
Cécile Montmirail