vendredi 17 décembre 2010

Côte d'Ivoire : pour éviter le désastre, le mieux ne serait-il pas d'organiser au plus vite la partition ?

Dans son Daoudal-Hebdo du jeudi 9 décembre, Yves Daoudal, sous le titre « La démocratie dans le monde au fil des élections », nous fournissait une belle analyse sur « l’absurdité de la démocratie occidentale » que l’occident idéologique veut sans cesse imposer au monde dans un mélange d’utopie, d’hypocrisie et de manipulation. Comme si les peuples d’Asie et d’Afrique, de l’Indus et du Nil, de l’Euphrate, du Congo et du Niger ne rêvaient que de connaître enfin l’âge d’or des systèmes de Rousseau et de Montesquieu ! Comme si les enseignes des « partis » qui les encadrent avaient d’autres fins que de donner l’illusion d’appartenance à des programmes occidentalement étiquetés, libéraux ou socialistes ; comme si ces partis étaient autre chose que les organisations structurées de l’idéologie islamique ou des autres appartenances religieuses et encore celles des puissantes réalités, raciales, ethniques, tribales ou claniques ?
Ainsi la rivalité en Côte d’Ivoire entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouatarra n’est-elle évidemment pas du tout celle de l’affrontement de deux programmes, politiques, économiques ou sociaux, ni même simplement celle de deux hommes et de leurs partis. C’est celle d’un Sud demeuré encore essentiellement chrétien et animiste et d’un Nord devenu très majoritairement islamique en raison d’une massive immigration musulmane.
Comme au Soudan, comme au Nigéria, n’est-il donc pas non seulement illusoire mais même criminel de vouloir onusiaquement imposer le maintien d’une unité factice plutôt que de mettre en œuvre une séparation pacifique ?
L’Église catholique proscrit certes le divorce entre époux. Mais les peuples ne sont pas mariés. Et s’ils ne veulent pas vivre ensemble, pourquoi donc les y contraindre ?
De la guerre de Sécession des États-« Unis » à celle de l’ex-Yougoslavie et au Soudan et au Liban, on a pu voir combien l’idéologie unitariste a fait couler de sang. Les diplomaties occidentales ne feraient-elles donc pas mieux de persuader le cheik Ouatarra de gouverner au Nord et de laisser Laurent Gbagbo gouverner à Abidjan ?
Cela entraînerait sans doute quelques mouvements de population certes regrettables. Mais n’est-ce pas tout de même mieux que la solution des charniers ?
(1)   Daoudal-Hebdo est un irremplaçable et lumineux hebdomadaire d’information politique et religieuse pour ceux qui veulent savoir et analyser au-delà des ébullitions médiatiques.
Demandez de ma part un spécimen à Yves Daoudal :
BP 16023F 56160. Guéméné-sur-Scorff, ou redaction@daoudal.hebdo.info