J’ai appris hier au soir grâce à l’irremplaçable Salon Beige la condamnation d’Asia Bibi à laquelle j’ai réagi aussitôt ce matin par le communiqué ci-dessus.
Je ne connais pas Asia mais elle est, ô combien, notre « prochaine ». Je ne sais pas, à l’heure où j’écris, si elle sera conduite ou non au gibet. Il faut agir autant qu’on le peut et prier pour que cela ne soit pas.
Mais quoiqu’il en sera, d’ores et déjà elle subit le terrible tourment de la geôle pakistanaise. Dans une solitude absolue. Dans l’angoisse pour les siens, pour sa famille de cinq enfants, dans l’environnement de haine antichrétienne façonnée par l’imprégnation coranique, de ce coran dicté à Mahomet par un étrange Dieu, cet Allah qui n’est pas celui de l’Évangile, pas de nos frères arabes, ce Dieu qui, à cent reprises ne promet que les tourments de l’enfer pour ceux qui croient en un Dieu d’amour, un Dieu-Trinité.
Asia subit la violence, et est menacée de mort, non pas du fait « d’islamistes » qui, selon l’expression du Prieur des moines assassinés de Tibéhirine « défigureraient » l’islam ! Non, c’est tout simplement l’islam « réel » et « légal » qui la persécute, l’islam totalitaire comme il l’est en Arabie, au Yémen, en Égypte, au Soudan, en Irak, en Algérie et dans trente autres pays, selon des régimes plus ou moins sévères ou cruels dans l’application de la charia, la loi qui régit tout de la vie individuelle et sociale, et du statut de dhimmitude que le Prophète Mahomet instaure dans son gouvernement-modèle de Médine pour les gens dits du Livre.
Le dhimmi, selon les moments de l’histoire, à condition de respecter les interdits et les exigences à son endroit de l’oumma musulmane, peut vivre plus ou moins bien.
Mais pas la moindre réflexion critique sur l’islam et son prophète ne saurait sortir de sa bouche. Tout y sera interprété comme blasphème méritant la mort. Le libre examen et le libre commentaire des textes et de l’histoire ne furent possibles en pays dits « d’islam » (c’est-à-dire conquis par l’islam) que lorsque les puissances européennes les dominèrent.
Aujourd’hui, même au Liban, on ne tolère plus aucun livre de liberté critique sur ce qu’ils appellent « la religion ».
Je repense ce jour au film sur les moines de Tibéhirine. C’est avec beaucoup d’émotion que je reçois les courriers et les appels des amis connus et inconnus et notamment de prêtres et de religieux qui m’approuvent d’avoir exprimé une réflexion non-conformiste quelque peu dissonante par rapport à un enthousiasme généralisé quasiment sans réserve.
Ce film certes a, semble-t-il, exprimé très fidèlement la position sinon de tous les moines assassinés, du moins de leur prieur Christian de Chergé par rapport à l’islam « modéré » si apprécié par lui, de l’autre par rapport à la mission ou non d’annonce explicite de l’Évangile.
Pour avoir exprimé sans passion et sans haine mes doutes sur ce point, j’ai subi deux attaques successives qui, je l’avoue, m’ont fait mal, de la part de journalistes jadis amis et dans un journal qui m’est cher. Attaque sans la moindre communication amicale préalable que j’aurais pu attendre, réquisitoire contre mon incompréhension de la pensée et de l’attitude du Père de Chergé.
Aujourd’hui, en pensant à Asia Bibi, qui a refusé la conversion à l’islam, en pensant aux catholiques qui risquent comme elle la mort en Algérie, je trouve plus regrettables encore, quel que fut son courage, les positions du Père de Chergé.
Le film véhicule donc l’image de ce que notre ami algérien Mohamed, devenu Jean et réfugié près de nous, appelle « l’islam patte blanche » : tactique pour se faire accepter, s’implanter et puis, devenu majoritaire, comme partout, imposer sa charia et sa dhimmitude par lesquelles on condamnera les courageux témoins du Christ comme Asia Bibi.
Comme hier le totalitarisme rouge, le totalitarisme vert sait montrer patte blanche. Oui, aujourd’hui j’ai de la peine au cœur en pensant à Asia Bibi, de la peine en pensant que certains qui, on pouvait le croire, étaient le mieux armés pour ne pas se faire prendre au piège évident de la dialectique islamique y sont tombés, on l’espère, sans perfidie véritable au plein sens de ce mot, mais non sans en favoriser le climat.
La dialectique islamique est pourtant faite de grosse ruse : rejetons ensemble les affreux islamo-terroristes, et favorisons toujours plus les mosquées des lumières ! On peut faire pour cela confiance aux artistes de la Taqiya, le double langage nécessaire à la progression de l’oumma et aux « idiots utiles » de l’islamophilie, encore plus stupidement et impardonnablement gogos que ceux du communisme mais hélas s’exprimant au cœur même du catholicisme de conviction.
Bien sûr que les derniers chrétiens d’Orient, eux, ne peuvent pas faire autrement que d’en appeler au dialogue avec un islam « modéré ». Ils recherchent le moindre pire, ils n’ont que le choix de la dhimmitude ou de la mort.
On sait aujourd’hui que Monseigneur Faraj Raho, l’archevêque de Mossoul en Irak, a été assassiné après avoir été torturé atrocement, énucléé, émasculé et on lui avait fait absorber de l’acide, parce qu’il demandait aux chrétiens de ne plus payer l’exorbitante JIZYA, l’impôt de la dhimmitude.
Certains penseront peut-être que ces informations relèveraient d’une « docte » culture sur l’islam…
Non, elles relèvent de la connaissance que nous avons de la tragédie de nos frères héroïques des chrétientés d’Orient rescapés des génocides d’une hallucinante cruauté et que l’horreur frappe encore.
Mais, il est vrai, que certains se demanderont pour quoi diable cette pauvre Asia Bibi a cru bon de parler comme elle l’a fait de Mahomet et du Christ, au lieu de se fondre dans la douceur de l’islam, belle voie d’accès vers Dieu, « comme on pouvait le lire dans le journal encore appelé « La Croix ».
Nous, nous espérons que viendra un jour un film sur Asia Bibi pour évoquer l’immense tragédie des martyres de la foi chrétienne dans les États islamiques !