On ne s’en souvient plus aujourd’hui mais en 2005, la France était menacée par l’épidémie de grippe aviaire. Les médias ne parlaient que de ça. Le gouvernement prenait des mesures et s’apprêtait à affronter la pandémie. A la mi-octobre, la tension était à son comble et l’on accélérait la mise en quarantaine d’élevages de poulets (hélas, beaucoup étaient encore en liberté sur le bord des routes), certaines collectivités en profitaient pour se débarrasser de leurs salissantes et encombrantes colonies de pigeons.
On s’inquiétait de savoir si un vaccin serait mis sur le marché suffisamment tôt pour limiter l’hécatombe, le tamiflu était très recherché, les pharmaciens craignaient la rupture de stock.
Et puis, dans la nuit du 27 octobre, le miracle se réalisait. A Clichy-sous-bois, une équipe de chercheurs expérimentés avaient trouvé la solution en déclenchant une vaste campagne de vaccination médiatique aux moyens d'émeutes, de voitures brûlées, de bâtiments publics incendiés. C’était le début d’une guérilla urbaine répandue sur tout le territoire national. Le 8 novembre, le gouvernement décrétait l’état d’urgence pour une durée de 3 semaines.
C’en était fini de la grippe aviaire, on n’en reparlerait plus.
Aujourd’hui, après plusieurs mois de déclarations alarmantes, de communiqués inquiets et surtout de mesures gouvernementales coûteuses, il semble que la pandémie ait disparue des esprits journalistiques et ministériels sans qu’il soit besoin que les chercheurs de nos banlieues ne recourent à leurs remèdes de chameaux. Outre les 1,5 milliards d’euros engagés par Mme Bachelot pour nous faire livrer 80 millions de vaccins dont on ne sait s’ils serviront à quelque chose, les médias ont trouvé, sans le savoir, l'antidote miracle à base d’un produit redoutablement efficace nommé Clearstream. Prenez un Président de la République en exercice, un ancien Premier ministre, un mathématicien libanais et un général en retraite, agitez le tout, extrayez du mélange ainsi obtenu quelques sulfureuses barbouzeries , laissez le Président déraper, l’ancien chef du gouvernement s’offusquer et les avocats s’agiter.
Vous obtenez ainsi un excellent vaccin médiatique contre la grippe A dont il ne restera pour le contribuable français qu’un goût mi-amer, mi-salé lorsqu’il s’agira de régler la facture de la grande phobie aseptique de ce début de XXIe siècle.
Yann Baly
On s’inquiétait de savoir si un vaccin serait mis sur le marché suffisamment tôt pour limiter l’hécatombe, le tamiflu était très recherché, les pharmaciens craignaient la rupture de stock.
Et puis, dans la nuit du 27 octobre, le miracle se réalisait. A Clichy-sous-bois, une équipe de chercheurs expérimentés avaient trouvé la solution en déclenchant une vaste campagne de vaccination médiatique aux moyens d'émeutes, de voitures brûlées, de bâtiments publics incendiés. C’était le début d’une guérilla urbaine répandue sur tout le territoire national. Le 8 novembre, le gouvernement décrétait l’état d’urgence pour une durée de 3 semaines.
C’en était fini de la grippe aviaire, on n’en reparlerait plus.
Aujourd’hui, après plusieurs mois de déclarations alarmantes, de communiqués inquiets et surtout de mesures gouvernementales coûteuses, il semble que la pandémie ait disparue des esprits journalistiques et ministériels sans qu’il soit besoin que les chercheurs de nos banlieues ne recourent à leurs remèdes de chameaux. Outre les 1,5 milliards d’euros engagés par Mme Bachelot pour nous faire livrer 80 millions de vaccins dont on ne sait s’ils serviront à quelque chose, les médias ont trouvé, sans le savoir, l'antidote miracle à base d’un produit redoutablement efficace nommé Clearstream. Prenez un Président de la République en exercice, un ancien Premier ministre, un mathématicien libanais et un général en retraite, agitez le tout, extrayez du mélange ainsi obtenu quelques sulfureuses barbouzeries , laissez le Président déraper, l’ancien chef du gouvernement s’offusquer et les avocats s’agiter.
Vous obtenez ainsi un excellent vaccin médiatique contre la grippe A dont il ne restera pour le contribuable français qu’un goût mi-amer, mi-salé lorsqu’il s’agira de régler la facture de la grande phobie aseptique de ce début de XXIe siècle.
Yann Baly