mardi 1 septembre 2009

Ah, ah, ah, ah !

Lu dans Le Figaro : « Pour restaurer le lien entre certains jeunes et la police, Brice Hortefeux souhaite pouvoir s'appuyer sur les associations. Et sur une équipe de spécialistes pour désamorcer les situations explosives » Ainsi le ministre de l’intérieur « invente » les négociateurs de crise dans les cités, des « équipes de conciliation, composée d'une personnalité indépendante, d'un psychologue, d'un communicant et d'un haut fonctionnaire. » Objectif : désamorcer les situations explosives et éviter les guérillas en abordant, avec ces philosophes qui constituent les bandes des cités, les thèmes qui posent problèmes : « les pratiques policières, le respect réciproque, l'ordre et la loi, l'égalité des chances et le dialogue en situation de crise, pour vaincre les rumeurs (sic) souvent à l'origine de heurts, voire d'émeutes. »
Sus à la rumeur ! Préparez vos filets à papillon pour capturer les bruits de cage d’escalier, fourbissez vos pinces monseigneur pour couper le fil du téléphone arabe.
Mais que fait la police me direz-vous ? Brice lui a assigné une tâche essentielle dans un tel dispositif : « il entend, parallèlement, que les policiers et les gendarmes adoptent une attitude "exemplaire", particulièrement dans ces quartiers où la culture anti-institutionnelle s'enracine. ». Bien sûr, il ne s’agit pas là d’une attitude de policiers ou de gendarmes telle qu’on en voyait autrefois, ces flics des temps barbares qui arrêtaient les voleurs et avaient quelquefois la main leste. Ces policiers "exemplaires" que veut Hortefeux, ce sont ceux qui prennent des boulons en pleine poire, se font griller les poils par des fusées artisanales voire qui se font moucher au gros plomb en disant « merci messsieurs, défoulez-vous tranquillement, nous sommes là pour accompagner votre mal-être, ça ira mieux demain ».
On se croirait revenu au bon vieux temps des politiques socialistes de la ville des années 90, avec ses animateurs de quartiers, sa police de proximité, ses agents d’ambiance… Tout ce qui a excellemment fonctionné comme nous le prouve la situation actuelle.
Ce Brice Hortefeux ne veut vraiment pas que son nom rime avec boutefeu ! Ils doivent bien rigoler dans les cités du dar-el-harb, les victimes de la France néo-coloniale qui astiquent leurs « canons sciés », préparent leurs mortiers légers ou comptent leurs billes de roulements.
Pour ce qui est de nous, braves contribuables, préparons nous à mettre la main à la poche car le ministre a oublié un acteur dans son quadriumvirat de choc : le financier qui va nous arroser les associations médiatrices, qui en général ne sont pas composées de philantropes, et acheter ces petits chenapans pour qu’ils laissent l’UMP tranquille jusqu’aux prochaines élections.

Yann Baly