Aux lecteurs si amicaux qui s’étonnent de mon absence de ce blog ces derniers temps, je demande de l’indulgence et je sais qu’ils me l’accorderont. J’ai en effet, comme l’an passé, consacré de nombreuses journées à parcourir avec quelques amis un tronçon d’étapes sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle, de Santo Domingo de la Calzada à Astorga. Avec, naturellement, les longues visites de Burgos et de Léon qui s’imposent.
Burgos, capitale de la vieille Castille, est par le fait même la capitale historique de l’Espagne. Elle le redevient lorsque le général Franco, durant la croisade libératrice de la terreur rouge y établit son gouvernement avant la victoire finale grâce à laquelle l’Europe occidentale put échapper d’abord à la domination stalinienne et à l’hitlérienne ensuite.
Le gouvernement revanchard du triste Zapatero, sans rencontrer l’opposition de la droite parlementaire, moins abominable certes que notre UMP, mais bien tiède, a fait disparaître ici aussi la statue du généralissime et les plaques de rue portant son nom et ceux de José Antonio, de Mola, de Millan-Astray, de Yagüe, de Calvo Sotelo et autres héros ou martyrs de la cause nationale et catholique.
Mais au long du chemin, comme l’an passé, nous nous sommes recueillis devant les plaques des églises où sont gravés les noms de ceux, phalangistes ou requétes, qui sont morts au combat ou ont été assassinés par les terroristes rouges ou noirs.
Dans bien des églises aussi, à l’intérieur, on trouve soigneusement fleuries, avec leurs photos, celles des prêtres, religieux ou séminaristes du village mis à mort et quelquefois atrocement martyrisés.
Beaucoup furent enlevés par les escadrons de la mort de la soi-disant « passionaria », l’anthropophage Dolorès Ibarruri et du chef bolchévique Santiago Carillo qui dirigeait non loin de Madrid les exécutions de masse (plus de 8000 victimes) à Paracuellos. Et c’est pour cet homme que le misérable roi Juan Carlos eut d’aimables paroles …
A Léon, ancienne capitale aussi du royaume de ce nom, merveilleux moments. Notre ami de longue date, Alberto Torresano, et ses amis de la « vieille garde » nous accueillent et parmi eux, un bon prêtre des environs. Alberto est un homme formidable. Politiquement il a été un des grands dirigeants du « Movimiento », à Alicante puis à Madrid. Il est aujourd’hui de ceux qui en maintiennent l’idéal tout en pensant à sa nécessaire adaptation à notre temps. Culturellement, il est un inépuisable puits de science. Longtemps professeur d’histoire de l’art à l’université de Madrid, il est un merveilleux et captivant commentateur avec un humour délicieux qui lui est propre où l’on trouve à la fois toute l’expression « picaresque » du génie espagnol et encore cette ironie sur le sentiment tragique de la vie au centre des réflexions de Miguel de Unamuno.
Dans la cathédrale de Léon, une des plus belles et des plus grandes d’Europe, Alberto ne cesse de s’extasier. Quelquefois, il se tait longuement puis de me dire « c’est magnifique, non ? ».
Mais oui, c’est magnifique. Comme était magnifique tout l’immense édifice de la Chrétienté .
Et nous voilà à San Isidoro où le prêtre qui nous accompagne, admirablement reçu par le curé, pourra, comme à chaque étape, célébrer la messe dans le rite traditionnel. Mais là, c’est dans la plus belle chapelle, fermée au grand public pour raison de protection artistique, qu’il officiera.
Après quoi, tout nous est ouvert pour visiter le complexe monumental de San Isidoro. Nous nous promenons sur les remparts romains entretenus au fil des siècles depuis les constructions qui suivirent la conquête, de la Gallice, encore, par Jules César.
- Après notre retour en France à la fin du mois de juin, je délaisse un peu, pour quelque temps, le commentaire politique et la vie militante. La vie est respiration. Voici, alors que je suis dans ma 65ème année, bientôt cinquante ans que je milite. Comment ne me concèderait-on pas le droit (et même le devoir) de prendre quelquefois un peu de recul pour la lecture et la réflexion ?
On me trouvera certes à l’université d’été du Centre Charlier qui s’annonce très bien, excellemment organisée comme l’an passé par notre secrétaire général Yann Baly avec Yvonne Soleil et toute l’équipe.
Mais je ne viendrai pas à Paris avant la fin du mois prochain.
D’ici là, je me consacre à ma famille (à mes treize petits enfants), à l’immense retard de lecture que j’éprouve, à la réflexion sur notre temps et notre monde, et sur ce que l’on peut et doit faire pour préserver ce qui peut l’être de l’effondrement de notre civilisation dans l’abjection d’un régime néronien où l’on confie l’information à un Philippe Val, la culture à un Frédéric Mitterrand. Belle paire en vérité, et avec Cohn-Bendit, ça fait un beau trio…
Aux curieux qui me demanderaient quelles sont mes lectures, je réponds avec plaisir que je fais notamment une cure roborative d’Alexandre Vialatte dont je parlerai (par téléphone) ce mercredi sur Radio Courtoisie.
Mais j’alterne aussi au long des jours beaucoup de lectures de Bloy, de Béraud, de La Varende et hier au soir, je m’endormais avec « Becket ou l’honneur de Dieu » de Jean Anouilh.
Enfin, je réfléchis à ce que je crois vraiment être une très grande et très fragile valeur de notre civilisation : l’humour.
Certes on ne saurait mettre l’humour sur le même plan que l’amour. L’humour ne se confond certes pas avec la jovialité, ni avec le gros rire, ni avec le sarcasme. Il est la faculté de voir dans les choses et les êtres des rapports de bizarrerie, de cocasserie, des contradictions, plaisantes ou tristes, que l’on traite par une délicatesse amusée et pudique plutôt que par l’esbaudissement.
Une de mes interrogations porte sur la survie de l’humour au paradis. L’absence d’humour que l’on constate chez certains êtres que l’on fréquente, c’est déjà un peu l’enfer sur terre. Car dans l’enfer, il n’y a pas d’humour. Alors je ne peux croire que si Dieu, pardonnant nos péchés, nous accueille en son paradis, nous y serions privés d’humour. Car je crois savoir qu’il y a toujours eu des anges facétieux pour se moquer des méchants démons.
Burgos, capitale de la vieille Castille, est par le fait même la capitale historique de l’Espagne. Elle le redevient lorsque le général Franco, durant la croisade libératrice de la terreur rouge y établit son gouvernement avant la victoire finale grâce à laquelle l’Europe occidentale put échapper d’abord à la domination stalinienne et à l’hitlérienne ensuite.
Le gouvernement revanchard du triste Zapatero, sans rencontrer l’opposition de la droite parlementaire, moins abominable certes que notre UMP, mais bien tiède, a fait disparaître ici aussi la statue du généralissime et les plaques de rue portant son nom et ceux de José Antonio, de Mola, de Millan-Astray, de Yagüe, de Calvo Sotelo et autres héros ou martyrs de la cause nationale et catholique.
Mais au long du chemin, comme l’an passé, nous nous sommes recueillis devant les plaques des églises où sont gravés les noms de ceux, phalangistes ou requétes, qui sont morts au combat ou ont été assassinés par les terroristes rouges ou noirs.
Dans bien des églises aussi, à l’intérieur, on trouve soigneusement fleuries, avec leurs photos, celles des prêtres, religieux ou séminaristes du village mis à mort et quelquefois atrocement martyrisés.
Beaucoup furent enlevés par les escadrons de la mort de la soi-disant « passionaria », l’anthropophage Dolorès Ibarruri et du chef bolchévique Santiago Carillo qui dirigeait non loin de Madrid les exécutions de masse (plus de 8000 victimes) à Paracuellos. Et c’est pour cet homme que le misérable roi Juan Carlos eut d’aimables paroles …
A Léon, ancienne capitale aussi du royaume de ce nom, merveilleux moments. Notre ami de longue date, Alberto Torresano, et ses amis de la « vieille garde » nous accueillent et parmi eux, un bon prêtre des environs. Alberto est un homme formidable. Politiquement il a été un des grands dirigeants du « Movimiento », à Alicante puis à Madrid. Il est aujourd’hui de ceux qui en maintiennent l’idéal tout en pensant à sa nécessaire adaptation à notre temps. Culturellement, il est un inépuisable puits de science. Longtemps professeur d’histoire de l’art à l’université de Madrid, il est un merveilleux et captivant commentateur avec un humour délicieux qui lui est propre où l’on trouve à la fois toute l’expression « picaresque » du génie espagnol et encore cette ironie sur le sentiment tragique de la vie au centre des réflexions de Miguel de Unamuno.
Dans la cathédrale de Léon, une des plus belles et des plus grandes d’Europe, Alberto ne cesse de s’extasier. Quelquefois, il se tait longuement puis de me dire « c’est magnifique, non ? ».
Mais oui, c’est magnifique. Comme était magnifique tout l’immense édifice de la Chrétienté .
Et nous voilà à San Isidoro où le prêtre qui nous accompagne, admirablement reçu par le curé, pourra, comme à chaque étape, célébrer la messe dans le rite traditionnel. Mais là, c’est dans la plus belle chapelle, fermée au grand public pour raison de protection artistique, qu’il officiera.
Après quoi, tout nous est ouvert pour visiter le complexe monumental de San Isidoro. Nous nous promenons sur les remparts romains entretenus au fil des siècles depuis les constructions qui suivirent la conquête, de la Gallice, encore, par Jules César.
- Après notre retour en France à la fin du mois de juin, je délaisse un peu, pour quelque temps, le commentaire politique et la vie militante. La vie est respiration. Voici, alors que je suis dans ma 65ème année, bientôt cinquante ans que je milite. Comment ne me concèderait-on pas le droit (et même le devoir) de prendre quelquefois un peu de recul pour la lecture et la réflexion ?
On me trouvera certes à l’université d’été du Centre Charlier qui s’annonce très bien, excellemment organisée comme l’an passé par notre secrétaire général Yann Baly avec Yvonne Soleil et toute l’équipe.
Mais je ne viendrai pas à Paris avant la fin du mois prochain.
D’ici là, je me consacre à ma famille (à mes treize petits enfants), à l’immense retard de lecture que j’éprouve, à la réflexion sur notre temps et notre monde, et sur ce que l’on peut et doit faire pour préserver ce qui peut l’être de l’effondrement de notre civilisation dans l’abjection d’un régime néronien où l’on confie l’information à un Philippe Val, la culture à un Frédéric Mitterrand. Belle paire en vérité, et avec Cohn-Bendit, ça fait un beau trio…
Aux curieux qui me demanderaient quelles sont mes lectures, je réponds avec plaisir que je fais notamment une cure roborative d’Alexandre Vialatte dont je parlerai (par téléphone) ce mercredi sur Radio Courtoisie.
Mais j’alterne aussi au long des jours beaucoup de lectures de Bloy, de Béraud, de La Varende et hier au soir, je m’endormais avec « Becket ou l’honneur de Dieu » de Jean Anouilh.
Enfin, je réfléchis à ce que je crois vraiment être une très grande et très fragile valeur de notre civilisation : l’humour.
Certes on ne saurait mettre l’humour sur le même plan que l’amour. L’humour ne se confond certes pas avec la jovialité, ni avec le gros rire, ni avec le sarcasme. Il est la faculté de voir dans les choses et les êtres des rapports de bizarrerie, de cocasserie, des contradictions, plaisantes ou tristes, que l’on traite par une délicatesse amusée et pudique plutôt que par l’esbaudissement.
Une de mes interrogations porte sur la survie de l’humour au paradis. L’absence d’humour que l’on constate chez certains êtres que l’on fréquente, c’est déjà un peu l’enfer sur terre. Car dans l’enfer, il n’y a pas d’humour. Alors je ne peux croire que si Dieu, pardonnant nos péchés, nous accueille en son paradis, nous y serions privés d’humour. Car je crois savoir qu’il y a toujours eu des anges facétieux pour se moquer des méchants démons.