jeudi 9 avril 2009

Europe-Turquie : dans le Figaro du 8 avril 2009 le christianisme a sa place … au musée

Dans Le Figaro du 8 avril 2009 , l'article de Laure Mandeville – retenons son nom –consacré au voyage de Barack Hussein Obama en Turquie a dû valoir sans aucun doute une grande considération des autorités islamo-turques à son auteur. Voici en effet ce qu’elle a écrit, peut-être sans même peser la stupéfiante, l’incroyable énormité de son propos : "Hier, Barak Obama a visité la mosquée Bleue d’Istanbul, ce haut lieu de l’islam turc. Puis il a traversé la place qui la sépare de la basilique orthodoxe Sainte Sophie, transformée en mosquée après la prise de Constantinople par les Ottomans, et devenue depuis un musée. Ces quelques pas entre deux mondes qui se combattirent semblaient incarner sa conviction que s’il est un lieu où « l’Occident chrétien » et le monde musulman peuvent et doivent se rencontrer, c’est bien la Turquie. "
Ainsi, le lieu de rencontre entre « l’Occident chrétien » (sic) et le monde musulman présenté comme idéal est Istanbul :
- D’un côté, la Mosquée Bleue, vivante, fleuron historique, qui n’est pas un musée, d’un ensemble islamique avec des dizaines de milliers de mosquées et où l’on ne cesse d’en construire de nouvelles.
- De l’autre, ce qui fut la prestigieuse basilique Sainte Sophie, transformée en mosquée après la mise à mort de Constantinople, et plus tard en musée, pour illustrer concrètement que le christianisme, comme Byzance, appartient définitivement au passé et ne mérite qu’une considération archéologique.
A l’évidence Laure Mandeville ne s’émeut point d’un tel contraste. Cela lui convient. Ainsi, le premier ministre turc, l’islamiste Erdogan, peut-il sans doute, en lui-même, se fixer comme idéal fondamental la célèbre lettre de Mehemet II à Constantin XI de Constantinople exigeant la reddition :
"Les deux rives du Bosphore m’appartiennent : celle d’Asie parce qu’elle est peuplée par nos ottomans, celle d’Europe parce que vous êtes incapables de la défendre. "
Pourtant, Constantin XI refusa de se rendre, même devant le spectacle des prisonniers byzantins des châteaux conquis de Therapia et de Studius, empalés à sa vue, devant les remparts.
Aujourd’hui, Erdogan peut penser qu’il n’aura sans doute pas, sauf exception, à mobiliser des empaleurs. Les journalistes et les gouvernants européens, et peut-être même beaucoup de clercs, se satisfont en effet d’un avenir de musée pour le christianisme. Pas nous.


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