mardi 20 janvier 2009

Obama et obamaoïsme

Il faut bien sûr distinguer l’immense phénomène totalitaire psycho-médiatico-politique, ce que j’appelle l’obamaoïsme, de la réalité du personnage d’Obama et de sa politique. Nul doute que si un conseiller avisé lui avait suggéré d’écrire et publier un petit livre noir analogue au petit livre rouge de Mao ou au livre vert de Khomeiny, des millions de personnes le brandiraient aujourd’hui. Mais justement, Obama n’a pas produit un pareil bêtisier et l’on ne peut que s’en réjouir. Je n’attends rien de bon de lui mais il ne sera pas longtemps le gourou universel que certains espèrent. On vérifiera vite, comme je l’ai écrit dans Reconquête, qu’en matière de politique étrangère, sa marge de manœuvre sera très réduite.
Et notamment, pourra-t-il imposer à Israël un véritable plan de paix à rebours de la continuité cinquantenaire de la politique de ce pays dont toute la diplomatie n’a pour but que de masquer la constante détermination de grignotage de la Palestine ?
Pour ce qui est de sa politique sociale et familiale et notamment le respect de la vie, hélas rien de positif ne s’annonce.
Aujourd’hui Georges Bush a quitté la Maison Blanche. Son père et lui ont bâti l’essentiel de leur stratégie géopolitique de contrôle des productions pétrolières sur la manipulation, puis la diabolisation et enfin l’élimination de l’irakien Saddam Hussein. Cela doit tout de même faire drôle au partant de laisser la place à un successeur prénommé Barak Hussein !
Même si Obama est chrétien, son père lui a donné des prénoms spécifiquement musulmans.
-Hussein fut on le sait le deuxième fils de Ali, gendre du prophète et de sa fille Fatima, décapité par les Omeyades puis inhumé à Kerbala lieu saint du chiisme dans l’Irak actuel.
-Barak vient du terme islamique baraka, qui désigne la bénédiction, la force bénéfique d’origine divine, la prospérité.
A la Maison Blanche Barak Hussein chasse donc le fantôme maléfique de Saddam Hussein mais cela ne laisse-t-il pas dans le psychisme de Bush comme une impression amère de punition par la Providence ?
On verra bien maintenant si la baraka demeure sur Obama.
Pour le moment, il faut lui reconnaître, ainsi qu’à sa famille, une dignité bien supérieure à celle de Nicolas Sarkozy.
Souvenons-nous de la pitoyable soirée de l’élection de ce dernier avec le langoureux Enrico Macias, ce grand génie de la poésie se trémoussant pour « chanter », histoire de flatter Cécilia, « Ah quelles sont jolies les filles de Sarkozy ».
Souvenons-nous de la halte au Fouquet’s dont la seule enseigne est une injure snobinarde à l’identité bistrotière ou gastronomique de la France.
Aussi ne boudons pas pour l’instant notre plaisir en constatant le dépit agacé que Nicolas Sarkozy ne parvient pas à dissimuler devant la popularité d’Obama.
Peut-être pense-t-il que la discrimination positive aurait du quand même avoir ses limites…