jeudi 8 janvier 2009

Les révisionnistes sont partout

Yves Daoudal citait hier sur son blog les propos du Cardinal Renato Martino, président du Conseil pontifical pour la Justice et la Paix, comparant la situation de la bande de Gaza à un camp de concentration.
"Les populations sans défense sont toujours celles qui paient le plus lourd tribut. Regardez la situation à Gaza : cela ressemble de plus en plus à un immense camp de concentration", avait-il dit au quotidien italien Il Sussidiario.
Les réactions de ne sont pas fait attendre. Dès hier, le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères déclarait "Nous sommes stupéfaits d'entendre de la bouche d'un dignitaire religieux des mots qui soient à ce point dénués de vérité et de dignité".
Par ailleurs, le Centre Simon Wiesenthal, par la voix de son doyen, le rabbin Marvin, cité par Reuters, surenchérissait : "Le cardinal devrait savoir que quelle que puisse être la difficulté de la situation dans Gaza, ce n'est certainement pas un camp de concentration où des juifs ont été parqués pour mourir, victimes du travail forcé, de la faim ou dans la plupart des cas immolés dans des fours crématoires."
Pour le rabbin, il ne semble pas pouvoir exister d’autres camps de concentrations que ceux où les nazis ont enfermé et fait ignoblement mourir des juifs durant la Seconde guerre mondiale. Cela relève d’une insupportable discrimination historique et une volonté de monopoliser un système qu’aujourd’hui encore, des milliers d’êtres humains continuent de subir. Quid des camps du goulag soviétique et de ceux, toujours en action, du laogaï chinois ou indochinois ? Comment ne pas penser aussi aux camps de concentration de Syrie et de Mésopotamie où les Ottomans parquèrent et assassinèrent à petit feu des milliers d’Arméniens en 1915-1916 ?
Il conviendrait par ailleurs que les organismes compétents se penchent sur les propos du rabbin car il omet de citer un mode d’assassinat pourtant connu des camps nazis. Omission qui pourrait tomber sous le coup de la loi Rocard-Gayssot...

Yann Baly