mardi 9 décembre 2008

Russie

La charogne de Lénine est toujours dans son mausolée de la place rouge et on honore à nouveau de plus en plus la mémoire de Staline. Certains de mes amis très admirateurs de Poutine ne manqueront pas, j’en suis sûr, de me faire observer la ferveur de ce dernier, comme celle de Medvedev, devant la dépouille du patriarche Alexis II. Je sais bien que l’on peut expliquer et comprendre l’appartenance de ce dernier au KGB de sinistre mémoire. Peut-être cela était-il dans l’intérêt de la survie de l’Eglise Orthodoxe ? Et d’ailleurs chez nous, nombre d’évêques qui, eux, ne risquaient ni le goulag, ni la torture, ni une balle dans la nuque, n’ont-ils pas collaboré avec le communisme comme certains le font aujourd’hui avec l’islamisme ? Nous sommes là dans la problématique des grands romans de Volkoff. Mais, peut-on vraiment nier qu’un mauvais vent souffle sur la Russie ? Bien sûr on doit se méfier du traitement de l’information et même de la désinformation. Mais tout de même, comme je l’ai lu il y a quelques jours, lorsque l’on fait dire à des condamnés qu’ils sont bien « déterminés à se corriger », lorsque l’emprisonnement est présenté comme moyen de « rééducation », cela ne rappelle-t-il pas fâcheusement la rhétorique de justification des goulags ? Et voilà qu’aujourd’hui l’on apprend les mesures contre Mémorial, cette institution vouée à la mémoire de ce que fut l’immensité génocidaire de l’URSS, sa désignation comme « extrémiste » et la saisie d’archives précieuses sur l’horreur stalinienne. Ne se dirige-t-on ainsi vers un négationnisme d’Etat ? Que mes amis russes me rassurent. Je ne demande pas autre chose.