mercredi 8 octobre 2008

A propos de la déclaration du Grand Rabbin d’Haïfa, Shear Yashuv Cohen

Les déclarations du Grand Rabbin d’Haïfa, invité au synode de Rome ne sont pas acceptables. Elles sont injustes et même malencontreusement provocatrices.
En s’en prenant à Pie XII, sauveur du Grand Rabbin Zolli et de milliers de juifs, il désavoue les très nombreux personnages du peuple juif qui, de Einstein à Madame Golda Meir, ont exprimé leur immense gratitude à ce très grand pape.
En exigeant encore et encore de la repentance de la part de l’Eglise Catholique, il omet avec suffisance de donner le moindre exemple d’une réciprocité, comme très heureusement d’autres rabbins l’ont fait et aussi des journalistes et des écrivains, tel qu’Annie Kriegel.
Car il ne serait pas non plus inutile qu’il exprime lui aussi un regret sur le rôle d’une fraction très importante du peuple juif en URSS collaborant dans l’organisation bolchevique lenino-trotskiste aux innombrables exterminations perpétrées par la barbarie rouge sur laquelle Adolf Hitler prit modèle.
Il pourrait aussi regretter que de trop rares voix juives se soient antérieurement élevées contre le génocide des Arméniens et des autres chrétiens de l’Empire Ottoman, un génocide proportionnellement aussi important que celui des juifs et où se produisirent aussi les pires actes imaginables dans la sophistication des tortures.
Alors qu’un petit noyau d’antisémites obsessionnels m’attaque pour mon livre, Histoire des juifs d’Abraham à nos jours, je regrette profondément que les propos du Grand Rabbin d’Haïfa apportent de l’eau au moulin des ennemis d’une bonne entente entre juifs et chrétiens.

Bernard Antony
Président de Chrétienté Solidarité,
Président du Cercle d’Amitié Française Juive et Chrétienne.