lundi 15 septembre 2008

Benoît XVI, le pape de la luminosité intellectuelle

Benoît XVI a frappé les foules et les téléspectateurs par l’irradiation de sa bonté, la douceur de son regard, en un mot tout comme son prédécesseur Jean-paul II, avec un autre style, par le rayonnement de sa charité.
Mais ce que l’histoire retiendra sans nul doute de lui est la luminosité intellectuelle avec laquelle il a explicité la foi et la doctrine de l’Eglise dans sa confrontation avec le monde moderne.
Il a fermement exposé que le Catholicisme n’était pas une vague et mystérieuse philanthropie socialisante de type new-age mais d’abord la réalité salvatrice de la croix du Christ, Dieu Fils de Dieu, mort et ressuscité pour nous racheter de nos péchés.
Aux intellectuels il a redit, loin de l’absurde de Camus, de la nausée de Sartre, des théories du big-bang et des décréations de l’art contemporain, que la culture était, dans la liberté que Dieu nous a donnée, participation à sa création
Mais à Lourdes il a complémentairement rappelé que ce que Dieu cache aux sages et aux savants, il le révèle, par sa mère, la Vierge Marie, aux tout petits, dont Sainte Bernadette est un modèle d’humilité et de pureté.
Dans son allocution aux Bernardins il n’a échappé à personne d’attentif qu’il a témoigné sa sympathie humaine aux musulmans mais qu’il leur a dit également, comme à Ratisbonne, combien aucun texte, et donc pas leur Coran, ne devrait être définitivement fermé à toute méditation de l’intelligence dans la liberté que Dieu nous a donnée.
Pour ceux qui ont le souci ou la charge de la politique, il a développé la doctrine d’une chrétienté pour notre temps : même s’il en demeure des aspects impérissables, le modèle ne peut être aujourd’hui celui de l’ensemble civilisationnel catholique de l’époque médiévale.
La chrétienté n’est plus aujourd’hui un ensemble d’Etats mais plutôt l’ensemble des peuples et communautés partageant, dans le monde, la foi dans le Christ et le même amour de la Vierge Marie.
L’Eglise porteuse de cette chrétienté ne peut se désintéresser de la vie des sociétés, des mœurs et des lois qui conditionnent l’épanouissement spirituel , culturel et social des personnes.
On ne peut lui imposer de ne pas exiger le respect de la vie innocente, de la dignité humaine, de la justice sociale, de la vérité, source de liberté.
Ainsi, dans la distinction des sphères du religieux et du politique, est-il bon pour le moins, que César ne soit pas contre Dieu et est-il meilleur encore qu’il s’efforce d’œuvrer dans le respect de la volonté de Dieu.
Aussi, à l’écoute de ce que Benoît XVI a exprimé avec tant de clarté, n’avons-nous retiré avec enthousiasme que des raisons de poursuivre nos combats pour la vie, la liberté, pour la France et tous les peuples de chrétienté.