mardi 13 mai 2008

MAI AU CHIFFRE 8 : MOIS DES ORAGES ET MOIS DE MARIE

Je lis dans le Figaro de ce jour l’article d’Hélie de Saint-Marc sur « ces étranges mois de mai » qui ont marqué sa vie.
Je ne suis pas un héros et je n’ai pas comme lui été dans l’horreur des dernières grandes tragédies françaises. Mais je me souviens aussi de mai 1958 où déjà ma conscience politique était en éveil et où les « républicains » espagnols réfugiés de mon village bigourdan de Bazet humaient à nouveau le goût du sang de leur révolution et regardaient vers ma famille, mon père, ingénieur militaire et catholique, symbolisant tout ce qu’ils haïssaient.
Des parachutistes de Tarbes étaient donc prévus pour assurer notre protection. Cependant je vibrais à l’idéal de l’Algérie Française que devait trahir celui qui avait été porté au pouvoir pour la sauvegarder.

- Le 13 mai 1958 fut une fantastique journée des dupes fondée sur une grande illusion. Le général De Gaulle ne partageait pas l’illusion intégrationniste de certains auteurs du complot et acteurs de son retour au pouvoir mais il dissimula sa pensée avec son « Je vous ai compris » et son « Vive l’Algérie française ».
Cela était de la rouerie machiavélique que l’on aurait pu pardonner s’il avait ensuite orienté autrement sa politique en protégeant les populations françaises ou fidèles à la France, et en préservant nos intérêts stratégiques et énergétiques.
Différentes solutions s’offraient : république associée, confédération, partition ; il choisit la pire, la plus déshonorante, celle de la valise ou du cercueil pour nos compatriotes, celle du génocide pour les harkis, celle du déshonneur le plus grand de son histoire pour l’armée française que ne rachetèrent que les soldats dits « perdus » qui furent justement les seuls à tout perdre sauf l’honneur.

- En mai 1968 je vis sans déplaisir la panique de la république gaullienne. De Gaulle s’était allié à la gauche pour imposer sa politique algérienne, et son régime avait laissé, dans le sillage des réseaux favorables au FLN algérien, s’épanouir toute une ramification de groupes d’ultra-gauche trotskyste ou maoïste.
Surtout il avait brisé tout idéal patriotique. Alors, on vit l’éclosion des enfants gauchistes issus des parents gaullistes. Ajoutons à cela la montée en puissance, bien analysée et décrite par Annie Kriegel, de la mirobolante fantasmagorie de jeunes bourgeois juifs révolutionnaires qui, en conspuant les CRS-SS au quartier latin, s’identifiaient dans une démence narcotique à des héros de l’insurrection du ghetto de Varsovie.

- Mai 1998 : dix ans après la division religieuse ce fut le mois le plus marqué par l’éclatement du Front National entre fidèles de Le Pen, comme moi, et partisans de Bruno Mégret.
Je reprochais à ce dernier sa forte dépendance des cadres militants, pas toujours antipathiques mais idéologiquement exécrables, venus des cercles racialistes et néo-païens.
Mégret a je crois regretté cette alliance et moi je constate que le flou dans les idées fondamentales ne pouvait aboutir à rien de bon.
Aussi ne suis-je pas prêt de me lancer dans une aventure de reconstruction du mouvement national avec des hommes ne partageant pas au moins le même amour fondamental de l’identité chrétienne de la France et de l’Europe et la même volonté de reconquérir la souveraineté de notre patrie, le même refus du totalitarisme islamique.

- 13 mai 2008.
Il y a en politique des erreurs et des crimes qui hélas ne se rattrapent pas.
Les dirigeants américains, comme l’analyse excellemment le sénateur Ron Paul, candidat à la Maison Blanche (hélas, sans grands moyens), ont successivement commis les monstruosités de l’élimination du Shah d’Iran au profit de Khomeiny et de celle de Saddam Hussein sans l’ombre d’une solution de remplacement.
Les événements des derniers jours confirment ce que j’ai émis sur les enjeux de la crise libanaise et aussi les derniers propos que j’ai entendus sur France-Inter ce jour à 13 heures du premier ministre israélien Olmert sur la paix avec la Syrie.
Encore une fois, la vérité c’est que l’Iran voudrait, sur tout ou partie du Liban, un Etat totalement hezbollah, qui ne serait plus dépendant de la Syrie où tôt ou tard les Alaouites seront chassés du pouvoir par les sunnites majoritaires. Et voilà pourquoi, à court terme au moins, le Hezbollah ne prendra pas ou ne gardera pas le pouvoir. Ni la Syrie, ni Israël ni les Etats-Unis ne l’accepteront.
Mais voilà donc le Liban tenaillé entre la mainmise iranienne et le retour de la mainmise syrienne que naturellement Mr Kouchner a favorisé ; ce qui ne peut intriguer que les imbéciles.
Parmi ces imbéciles je compte tous ces éléments de l’extrême-droite française, collabos des syriens, comme certains proches et conseillers de Marine Le Pen qui sont allés à Damas se faire photographier sous les portraits des Assad père et fils.
On trouve aussi à Damas l’ineffable prosélyte gay et maçon Thierry Meyssan qui édite désormais là-bas ses brochures sur les attentats du 11 septembre 2001 à New-York perpétrés selon lui par la CIA, le Mossad ou les deux à la fois.
A l’occasion je traiterai ici ou ailleurs plus longuement de cette « syrian-connection » qui aura du souci à se faire si Israël conclue une paix avec la Syrie.
Mais pour l’heure on le voit, l’Iran qui n’est pas gouverné par des idiots avance intelligemment son pion hezbollah en sachant jusqu’où ne pas aller trop loin.
Mais si, à terme, la Syrie ne contrôle pas et ne désarme pas le Hezbollah, Israël inéluctablement décidera d’éliminer coûte que coûte le danger considérable que constitue pour sa sécurité une population et une véritable armée, petite mais ô combien dangereuse, totalement inféodées à l’ennemi iranien.
Et c’est alors que les choses pourront prendre, et pas seulement pour les Libanais, une tournure apocalyptique.

Le mois de mai est aussi le mois de Marie.
On visite, au Liban, au sanctuaire de Maghdouché la grotte où la tradition melkite assure qu’elle attendit son Fils qui prêchait non loin de là à Sidon (Saïda aujourd’hui).
Puisse-t-elle intercéder auprès de Lui pour que le Liban et toutes les dernières chrétientés d’Orient connaissent enfin la paix.

Prochaines réunions de Bernard Antony :

- à NICE le jeudi 29 mai 2008, conférence sur "néo-satanisme, art contemporain, Halde : faire face avec l'AGRIF !", à 18 heures à l'hôtel Splendide, 50 boulevard Victor Hugo. Conférence plus repas sur réservation au 04 93 84 12 57. L'entrée est à 6 euros. L'entrée et le repas sont à 32 euros.

- à MARSEILLE le vendredi 30 mai 2008, conférence sur "néo-satanisme, art contemporain, Halde : faire face avec l'AGRIF !" à 19 heures à la Chapelle Notre-Dame de l'Immaculée-Conception, 14 bis rue de Lodi, 13006.
Renseignements: 06 81 87 84 84. Entrée gratuite. Bernard Antony dédicacera ses livres.