jeudi 3 avril 2008

Afghanistan?

Je ne discuterai pas ici de savoir s’il convient vraiment ou non de mettre un pluriel au mot taliban qui est déjà à l’origine le pluriel, en terme francisé, de talib. Mais je crois que l’on y viendra inéluctablement. Car on parle désormais d’un « taliban » et donc au pluriel « talibans » s’imposera et cela n’a vraiment pas grande importance. Ce qui en a, c’est de savoir si Nicolas Sarkozy a raison d’envoyer le meilleur de nos troupes de choc dans le guêpier talibano-afghan où déjà sont morts, et quelquefois dans d’affreuses tortures bien occultées, certains de nos soldats ?
Je n’ai bien sûr aucune sympathie pour ces enragés de l’islamisme que les Américains ont hélas jadis bien soutenus comme ils ont soutenu en Iran les ayatollahs en laissant stupidement et ignominieusement tomber le Shah.
Mais comment ne pas observer que l’islamisme extrémiste se développe à l’ombre de l’islamisme que l’on encourage partout ?
Et s’il y a notamment un pays où se développe l’islamisme rigoriste, n’est-ce point la Turquie que, curieusement, cyniquement, Israël et les Etats-Unis veulent faire entrer dans l’Europe pour des raisons de haute stratégie politico-religieuse et philosophico-mondialiste ?
Alors, si vraiment l’islam n’a rien à voir avec l'islamisme, pourquoi ne pas puiser des troupes anti-taliban dans l’immense réservoir des armées des pays musulmans ? On connaît la réponse : elles ne sont pas sûres ! Mais chez nous, alors que la proportion des musulmans dans l’armée ne cesse d’augmenter et que chez ces musulmans, nous disent les enquêtes d’opinion, plus de 10% sont des admirateurs de Ben Laden, est-on bien certain que toutes les troupes soient sûres ?
En effet, ne seraient-ils que quelques milliers, des islamistes fanatiques ne peuvent-ils être infiniment dangereux ?
Alors, bien sûr, il faudra être solidaires de nos soldats, en Afghanistan comme au Liban et ailleurs, mais ne faudrait-il pas plutôt les garder chez nous et s’occuper du danger de l’islamisation de notre pays et des menaces plus proches venant des pays du Maghreb ?
Ne vaudrait-il pas mieux négocier avec ces pays, la France en a les moyens, la réciprocité dans la liberté religieuse à laquelle aspirent tant de leurs habitants qui désirent se libérer du carcan totalitaire de l’islam pour se convertir aux valeurs d’amour et de liberté de l’Evangile ?


N.B : Très débordé par ses différentes activités, Bernard Antony ne peut répondre personnellement aux courriers électroniques. Il ne peut traiter que les courriers par la poste avec adresse et numéros de téléphone.