jeudi 13 septembre 2007

Communiqué

Bernard Antony a conduit au Liban, du 3 au 10 septembre, un groupe d’une quinzaine d’amis dont deux prêtres, afin de manifester une fois encore l’amitié française et catholique pour ce pays meurtri.
Ils ont rencontré de nombreux dignitaires religieux, évêques et supérieurs de couvents, maronites ou melchites ( rite grec-catholique ) et notamment l’archevêque maronite de Beyrouth, Mgr Matar.
A Zahlé, ville importante de la Bekaa, de population entièrement melchite, ils ont été reçus par les dignitaires religieux, les élus locaux et les députés. Ils ont apporté les livres pour la bibliothèque française que l’on met en place dans le plus grand collège de la ville.
Cela a donné lieu à une très émouvante réunion au cours de laquelle Bernard Antony a pris la parole, devant une grande assistance, rappelant combien l’humanité devait aux Phéniciens d’avoir donné l’alphabet d’où dérivent notamment l’alphabet hébreu, arabe, grec et latin ; de nous avoir donné le livre comme le rappelle le nom de la ville de Byblos.
En cette occasion, leurs amis de Zahlé, Névine et Carlos Chahine Hajj, grands érudits de la culture orientale, ont évoqué admirablement les liens de leur ville avec le Père Emmanuel du Mesnil-Saint-Loup, inspirateur des frères Henri et André Charlier.
Dans la région de Beyrouth, ils ont été reçus pour d’émouvants entretiens par les dirigeants des forces politiques nationales et chrétiennes qui refusent la mainmise irano-syrienne sur le Liban et ne plient pas malgré les assassinats du terrorisme.
Ils ont écouté Samir Geagea, l’indomptable chef du Mouvement des Forces libanaises, ami de Bernard Antony depuis 1984, évoquant sans amertume et sans haine ses onze années de détention solitaire, privé de la lumière du soleil, dans une cellule ou plutôt une cage d’un deuxième sous-sol, mais vivant comme un ermite dans la luminosité de Dieu.
La même émotion les a étreints lors des réceptions dans les demeures des deux branches de la famille Gemayel.
Solange Gemayel, députée au Parlement, les a reçus comme de coutume avec une infinie gentillesse n’ayant d’égale que la détermination et le courage dont elle continue à faire preuve. Elle a, rappelons-le, perdu d’abord dans un attentat le 23 février 1980 sa petite fille âgée de trois ans, Maya, puis, deux ans plus tard son mari, Bechir Gemayel, qui venait d’être élu président de la république.
Avec ses deux autres enfants Youmna et Nadim, elle a vigoureusement et longuement exprimé au groupe de Chrétienté-Solidarité leur volonté de continuer la lutte pour leur patrie et pour leur foi, alors que de graves menaces pèsent sur eux.
Tout près de là, ils ont rencontré ensuite Amine Gemayel qui succéda à son frère Bechir à la présidence de la république et qui, l’an passé, a perdu son fils Pierre, député à la pointe du combat pour l’indépendance du Liban face à la Syrie, lui aussi assassiné. Amine Gemayel, à l’évidence miné par le chagrin, continue cependant à agir. Mais son fils Sami a repris le flambeau de Pierre et a subjugué le groupe par un exposé d’une grande clarté sur la politique qu’il entend impulser dans le parti Kataëb où il œuvre désormais, à son tour, au premier rang. Il a notamment développé sa vision très réaliste d’un Liban uni mais décentralisé en cantons chrétiens, druzes, musulmans bénéficiant d’une large autonomie.
Dans une conversation particulière qui a suivi, Bernard Antony et Sami Gemayel ont défini les lignes d’une coopération militante.
L’audience accordée par Mgr Matar, ayant perdu jadis son frère et des proches dans les terribles massacres de Damour perpétrés par les Palestiniens qui entendaient s’emparer du Liban, a également été un moment de grande écoute. Rayonnant de foi, mais aussi à l’évidence un homme de très grande culture littéraire, historique et politique, l’archevêque de Beyrouth leur a exposé les difficultés de la mission des évêques pour que survive le Liban chrétien.
Grâce à d’influents amis dans l’armée libanaise, le groupe admirablement escorté a pu visiter le sud du pays, longeant longuement la frontière israélienne, autorisé même à accéder au légendaire château de Beaufort, ancienne forteresse des croisés mais toujours haut lieu stratégique majeur et enjeu de maints combats aux confins des frontières du Liban, de la Syrie et d’Israël, dominant la Galilée israélienne et aujourd’hui enfin tenu par l’armée nationale libanaise.
En cette région dominée par le Hezbollah, Bernard Antony a eu la surprise de découvrir que presque rien ne subsistait des destructions causées par la guerre de 2006 avec Israël. Tout semble avoir été reconstruit.
Enfin, à la vue des milliers de villas, souvent de véritables palais , que l’on continue à construire au fil des années, éclate la réalité de l’immense richesse financière de la bourgeoisie chiite.
Ceux qui en cette occasion découvraient pour la première fois le Liban ont pu ainsi à leur tour mesurer l’étendue de la désinformation dans certains média où l’on continue à perpétrer le mensonge, opposant la richesse chrétienne à la pauvreté musulmane. La vérité est que l’argent du pétrole coule à flots dans l’islam libanais, qu’il soit sunnite ou chiite, et que la misère, certes réelle, de certains quartiers musulmans de Beyrouth ne s’explique que par l’égoïsme et des carences sociales.
Le groupe de Bernard Antony a pu au contraire vérifier l’effort social immense en faveur des plus démunis, pour la scolarité des enfants, pour la santé, pour l’emploi, soutenu par les Eglises chrétiennes du Liban et notamment par les Maronites et les Melchites.
Il a pu encore observer, comme en octobre dernier, la manière admirable dont les soldats français, sous l’égide de la FINUL, n’en oeuvrent pas moins dans le cadre d’une mission floue et même quasi impossible, pour l’honneur de la France.
Au final, Chrétienté-Solidarité, dont une grande partie du voyage a été rendu possible par le R.P. Naoum Atallah, ancien supérieur général des Pères lazaristes au Moyen-Orient, ami depuis très longtemps de Bernard Antony, prêtre débordant d’une extraordinaire vitalité au service de la charité, a conclu avec ce dernier un nouvel accord d’assistance pour des enfants en difficulté.
Chrétienté-Solidarité entend ainsi, comme par le passé, œuvrer modestement mais concrètement pour le dernier pays d’Orient où les chrétiens n’ont pas été anéantis comme en Turquie, ou réduits en dhimmitude comme en Egypte ou en Syrie, ou ailleurs.
Chrétienté-Solidarité obéit ainsi avec ferveur aux appels de Benoît XVI pour que survive en Orient un espace de liberté chrétienne et pour que l’on continue à requérir de l’islam le principe de réciprocité.
Mgr Matar demande ainsi, comme Chrétienté-Solidarité, des églises en Arabie saoudite pour les centaines de milliers d’immigrés chrétiens qui risquent leur vie pour le port d’une croix ou pour la simple organisation d’une réunion de prière.