mercredi 27 juin 2007

"Un conseil européen bonimenteur", par Pierre Hillard


Du 21 au 23 juin 2007, les chefs d’Etats des 27 pays de l’Union européenne (UE) se sont réunis à Bruxelles pour relancer la machine politique. Officiellement, ces dirigeants ont juré avoir pris en compte le non des Français et des Hollandais lors des référendums de 2005. Le président Sarkozy n’a pas cessé de répéter que « la constitution » était morte. Aux résultats des délibérations bruxelloises permettant la mise en place d’un traité dit « simplifié », il faut croire comme Charles-Maurice de Talleyrand que « La parole est donnée à l’homme pour déguiser ses pensées ». En effet, l’ancien projet constitutionnel de 2005 a été remanié tout en se voyant privé des symboles les plus visibles propres à un Etat.
Ainsi, les européistes ne mentionnent plus l’hymne européen et son drapeau qui disparaissent des textes tout en continuant à exister. En revanche, tous les éléments institutionnels permettant de fortifier l’ossature politique de l’Union européenne sont en place. En fait, les différentes mesures politiques et philosophiques des Parties I et II de la défunte constitution sont redistribuées et maintenues sans grande modification :
- Une présidence stable de deux ans et demi au lieu des six mois de « présidence tournante » … bref, un chef d’Etat européen.
- Les points clefs comme l’union douanière, le commerce, la concurrence et la politique monétaire demeurent des compétences exclusives de l’UE. L’argent étant le nerf de la guerre, l’UE contrôle l’essentiel.
- La personnalité juridique de l’UE est assurée lui permettant de signer des traités reconnus internationalement. Cela sous-entend que la politique étrangère des Etats comme la France ne devra pas interférer avec cette reconnaissance juridique européenne.
- La Charte des Droits fondamentaux reconnaissant des droits intangibles à l’individu (politiques, religieux, philosophiques, culturels, linguistiques, ethniques, …) fait l’objet d’une référence lui donnant une force juridique contraignante. En d’autres termes, les Etats doivent s’y soumettre sauf la Grande-Bretagne. Il est vrai que ce pays est à part dans la construction mondialiste.
- La règle de la double majorité stipule qu’une décision ne peut être adoptée que si 55% des Etats et 65% de la population sont réunis. Son application ne commencera qu’en 2014. Ce sont les Etats politiquement et économiquement les plus forts et les plus influents, sous-entendu l’Allemagne et la Grande-Bretagne en liaison avec tous les lobbies, qui tireront leur épingle du jeu.
- Enfin, un ministre des Affaires étrangères de l’Union européenne doit voir le jour disposant de tous les éléments lui permettant de mener à biens ces tâches. Pour ne pas froisser les Britanniques, ce ministre portera le nom de Haut-représentant de l’UE (simple changement d’étiquette).
Ces quelques éléments soulignent l’émergence d’une entité politique et économique européenne se substituant aux Etats. Le 23 juin 2007, la France a définitivement vendu son âme aux européistes/mondialistes de Bruxelles. Pour le renouveau, il ne reste plus que la Providence.

Pierre Hillard