jeudi 31 mai 2007

L'heure des purges au FN

Je prends connaissance avec un mélange d’amusement et de tristesse de l’article du journal « Le Monde » de ce jour rapportant les propos « scrogneugneus » de Jean-Marie Le Pen sur sa décision de remettre de l’ordre dans le parti afin, semble-t-il, de prévenir toute mutinerie à bord de son paquebot de Saint-Cloud en difficulté sur la mer de Sarkozy.

Une partie de l’équipage et même des officiers murmureraient en effet contre celle à qui il voudrait confier la barre. On ne doit pas broncher lorsque la fille qui n’a pas l’âge de son capitaine de père a de surcroît l’avantage de s’appeler Marine ! A elle seule donc doit revenir le gouvernail.

D’autre part, M. Louis Aliot que certains appellent désormais au sein du FN, « Loulou la purge » annonce le grand nettoyage du rafiot. De la cale jusqu’au pont principal, il faut éliminer tous ceux que n’anime pas une adhésion inconditionnelle au grand timonier et surtout à sa fille.

Louis Aliot rappelle donc en trois points les Grandes Orientations qui doivent désormais être celles du parti, que certains avec Messieurs Martinez et Soral voudraient essayer de rénover en appelant à un nouveau modèle pour le FN : le rouge dictateur vénézuelien Hugo Chavez avec ses alliances cubaines, chinoises et iraniennes.

On cherchera en vain dans les grands principes aliotins la moindre référence à la culture de vie. Cela n’a rien d’étonnant. M. Aliot, qui hérite d’une vieille tradition d’anticléricalisme et d’athéisme ariégeois, entend être le maçon qui doit rebâtir le temple du Front National enfin débarrassé des calotins qui le maintenaient hors des lumières de la république moderne, dans l’obscurantisme « catho ».

M. Aliot a le mérite d’avouer médiatiquement enfin pourquoi il m’a rayé des rôles du parti sans avoir jamais eu l’élégance de me le signaler et de m’en dire les raisons.

Il ne veut plus dans le FN, affirme-t-il donc dans « Le Monde », des catholiques traditionalistes de Bernard Antony. Voici donc désormais la loi des suspects officiellement mise en place sur le bateau clodoaldien.

Pourtant, pas plus qu’hier à l’intérieur, je n’anime de l’extérieur quelque complot que ce soit n’en déplaise à la fantasmagorie lepéniste.

Ainsi, me voici honni aussi bien des néo-païens racistes et antisémites du FN que des aliotins et des néo-bolchéviques martinéziens. On observe d’ailleurs entre eux, tour à tour selon les moments, des rapprochements surprenants ou des détestations virulentes. Tout dépend, semble-t-il, des variations idéologiques et des humeurs de la vice-présidente du parti.

Je ne dissimule pas que ceci ne chasse pas ma bonne humeur. Depuis longtemps, sachant que tout bateau divisé contre lui-même coulera, j’ai pris le parti de ne point m’acharner à disputer aux rats ses fonds de cale où l’on m’aurait volontiers mis aux fers…. Avant de me jeter à la mer ou de me livrer aux alliés barbaresques.

Sur le paquebot clodoaldien qui fait désormais aliot de toutes parts, ce n’est donc plus de la navigation mais de la divagation. Pourvu que l’on affirme hypocritement son inconditionnalité au vieux capitaine et à son héritière, on peut indifféremment y être admirateur de Chavez, républicain maçonnique, néo-païen et même prosélytement gay dans une sorte de confédération d’états qui se recoupent ou s’entrecoupent. Je crains que le bateau ivre ne soit, à moins d’une reconquête de plus en plus improbable, désormais inéluctablement conduit vers l’Orient éternel où gisent les épaves en attente de la flamme des chalumeaux des ferrailleurs.

En attendant, je commence à préparer avec mes amis « cathos » ou non « cathos », « tradis » ou pas « tradis » mais en accord sur les valeurs de la dignité humaine, du respect de la vie, de la patrie, de la justice sociale, la nécessaire refondation de la Nouvelle Opposition Nationale.