mardi 13 mars 2007

Royaliste? Républicain?...

Un nouvel abonné à Reconquête (le dernier numéro vient de paraître) me demande si je suis royaliste ou républicain. Les deux, mon cher ! Mais je suis surtout pour la France !
Dans l’idéal, je suis comme le fondateur du sionisme, Théodore Herzl (eh oui !), partisan d’une royauté en haut et de la république en bas. J’ai déjà développé que le meilleur régime possible en ce bas monde me semblait en effet devoir conjuguer l’autorité et les libertés.
Je suis donc pour un Etat indépendant des groupes de pression, assurant la continuité nécessaire de la politique étrangère, de la défense et le respect des lois fondamentales du pays. Pour le reste je suis pour une règle du jeu démocratique permettant la libre désignation par les électeurs des responsables de la vie économique et sociale.
Mais je ne vois pas hélas arriver à l’horizon (y en a-t-il seulement un qui soit parti ?) un prince qui aurait la virilité d’un héritier de Robert Le Fort (petit-fils d’un boucher des halles), qui s’appelait Hugues Capet.
Je n’en suis pas moins fatigué de la conformiste incantation républicaine de tous les candidats actuels à la succession de Jacques Chirac.
L’un d’eux, et non le pire, dit de ce dernier qu’il se conduisait à Bruxelles comme un monarque de droit divin ! C’est vraiment, involontairement je l’espère, injurier les rois, qui ne furent pas tous des aigles, mais qui pour la plupart se savaient en effet « de droit divin », c'est-à-dire conscients qu’ils ne tenaient l’origine de leur pouvoir que de Dieu et qu’ils auraient des comptes à lui rendre. Les présidents, les dictateurs, les tyrans de tous acabits, führers, conducators, guides suprêmes, chefs de partis, plus ou moins bons ou mauvais n’ont guère conscience de cela.
Chirac, professant qu’il n’y a pas de loi morale au-dessus de la loi civile, méprisant donc la loi naturelle, la loi de la conscience morale rappelée par Antigone à Créon n’a jamais été, hélas, un président « de droit divin ».
Il a été, bien au contraire, tout au long de sa vie, un parfait démocrate jacobin, obéissant à la fiction de la « volonté générale » concoctée dans les loges maçonniques par des minorités manipulatrices.
Il en est de même de l’histoire des « patrons de droit divin ». Le grand Léon Daudet disait : « Plût au ciel qu’ils soient toujours plus nombreux». Il exagérait un peu car il y eut aussi des patrons à se sentir « de droit divin », conscients de leurs grandes responsabilités à l’égard de leurs salariés. Les patrons du catholicisme social firent beaucoup plus pour la justice et le bonheur des gens que tous les théoriciens et idéologues socialistes ou démocrates chrétiens.
Je trouve donc à la fois inutile et injuste d’attaquer le droit divin dont ne se réclament ni Jacques Chirac ni les patrons du Medef !
D’autre part je ne vois pas comment on peut concilier la double affirmation d’une opposition au « système » et celle de l’adhésion à la république jacobine, qui n’en finit pas d’affaiblir la France et le corps social français.
La république que je souhaiterais, devrait d’abord se doter d’une constitution stable qu’un quelconque Chirac ne remanierait pas tous les six mois. On y trouverait l’affirmation de principes fondamentaux sur l’unité de la patrie, le respect de la vie innocente, la défense de la famille et des libertés scolaires, la justice sociale, l’affirmation d’une saine laïcité de distinction des ordres mais non de rejet de Dieu.
Le système que je dénonce est celui de la dévastatrice élection du président de la république au suffrage universel tous les cinq ans, celui de la médiacratie et de la médiocratie.
Contester le système, c’est vouloir libérer l’opinion, donc les médias, de la dictature des puissances d’argent par la puissance publicitaire sans contrepoids.
Contester le système, c’est remettre en question le moule idéologique de l’Ecole nationale de la magistrature et celui de l’E.N.A., c’est vouloir séparer l’école de l’Etat et l’Etat de la sujétion maçonnique jamais aussi affirmée qu’en régime chiraquien.
Contester le système, c’est définir l’identité de la France comme une continuité historique et une communauté de destin, c’est conserver son identité culturelle héritière d’Athènes, de Rome et de Jérusalem et ne pas la livrer au génocide par substitution qui la menace par l’addition de la dénatalité et de l’immigration.