lundi 29 janvier 2007

Ségolène, le châtiment de Mitterrand

On me croira sans mal, je ne suis pas de la lignée idéologique de Jean Jaurès, de Léon Blum et de François Mitterrand.

Mais seuls les fanatiques ou les imbéciles me tiendront rigueur d’affirmer que si catastrophiques que leurs politiques aient pu être pour la France (surtout celle de Blum refusant l’alliance avec Mussolini contre Hitler), on peut reconnaître qu’ils étaient des hommes intelligents et de vaste culture. Leurs erreurs n’en furent que plus impardonnables.
Opposé sans doute en tous points aux idées de messieurs Fabius et Strauss-Khan, certes culturellement très inférieurs aux précédents, je ne leur reconnais pas moins de la clarté dans leurs idées mauvaises, un certain brio dans leur discours, de la logique dans leurs positions.
Alors comment diable le parti socialiste, jusqu’ici représenté par des hommes qui n’étaient pas des sots, a-t-il pu accoucher d’une candidate au plus haut poste de l’Etat aussi nulle, tenant des discours d’une indigence, d’une platitude aussi consternante, sans jamais l’éclair d’un trait d’esprit, sans le moindre raisonnement original, construit, étayé ?

Car ne taxons pas d’originalité des bourdes et bévues tout simplement révélatrices d’une incroyable indigence de compétence.

Ségolène dévide des arguments ternes comme une commissaire politique bolchevique, stalinienne ou maoïste. C’est du Castro ou du Chavez sans la fougue du verbe. Disons les choses sans fard, elle parle comme ces petites « pionnes » propagandistes de préau d’école, permanentes syndicale ou animatrices « socio-culturelle » comme on en a tant vu et entendu dans une vie comme la mienne, dévidant sans cesse l’affligeante et vieille mixture de l’éducation socialiste des peuples. Elle assortit cela d’un « souriez, souriez » digne des meilleures propagandes pour les camps de rééducation dans la joie.
On mesure avec elle ce qu’est finalement l’ENA: une école où certains (pas tous, il y a des énarques brillants, mais ce n’est pas dû à l’Ecole !) peuvent s’en tirer avec une double aptitude à la compréhension des mécanismes de gestion économico-administrative et à la récitation des lieux communs de la pensée unique de l’antiracisme. C’est la technocratie grise, terne, athée, vide de pensée sur l’homme et sa destinée.
Mais peut-être faut-il considérer le phénomène Ségolène dans une perspective plus providentialiste ?
Finalement ne serait-elle point, comme jadis Attila, un fléau de Dieu, un juste châtiment infligé à l’orgueil des trois prophètes du socialisme français ?
Regardez qui vous succède, leur clame le démon sarcastique préposé à leur tourment infernal.
Oui, Ségolène est le châtiment mérité pour les rhéteurs et les florentins du parti socialiste.Elle révèle le néant d’âme que dissimulait leur jonglerie verbale et leur habileté politicienne.
Un mot encore, qu’on ne conclue surtout pas de l’espèce d’affliction amusée que me cause dame Ségolène, que je serais par un effet dialectique, attiré par l’agilité de ouistiti bonimenteur qu’est Nicolas Sarkozy ! Je ne trouve hélas rien chez lui qui permette d’espérer une volonté de rupture avec la culture de mort. J’aurai l’occasion d’y revenir.