lundi 6 novembre 2006

Parlons "valeurs"

Le mondialisme est une idéologie. La mondialisation est un fait. Elle a ses cotés positifs. Ses abus, ses excès, ses dangers ne peuvent être contre-balancés que par l’application de principes contraires à ceux du mondialisme qui ne font qu’aggraver le mal en coupant toujours plus les hommes de leurs racines, du fait naturel d’être maîtres chez eux.

Le mondialisme n’a pas pour but d’harmoniser les nations. Il les broye.
Son idéologie se confond ainsi avec celle du soi-disant antiracisme qui nie les légitimes préférences nationales, culturelles, religieuses et même l’ordre naturel de la complémentarité des sexes et de la famille.

Ainsi, la défense de nos racines et de nos valeurs ne relève-t-elle pas d’un conservatisme archaïque.
Bien au contraire, face à l’uniformisation planétaire qui menace, seule une claire conscience d’appartenance peut-elle empêcher l’angoisse de l’homme moderne de n’être plus que fourmi dans une gigantesque fourmilière. « Le monde moderne, c’est la multiplication des seuls » a bellement dit Paul Valéry.

Le travail, la famille, la patrie ne sont pas des valeurs à rejeter parce qu’elles furent celles de la devise de l’Etat Français du Maréchal Pétain.
Notre ami l’historien François-Georges Dreyfus a magistralement rappelé qu’elles étaient celles de presque tous les Français avant 1940, de gauche ou de droite, gaullistes comme pétainistes, celle du dreyfusard Péguy comme celles de l’anti-dreyfusard Maurras.

Elles sont celles des Israëliens comme celles des Japonais. Elles sont chez nous éclairées par le christianisme qui en évite l’absolutisation, en donne une saine doctrine.
Notre patrie bien sûr, c’est la France mais aussi pour beaucoup d’abord un terroir. C’est sur la destinée française que nous pouvons encore, que nous devons bien sûr peser.

Mais au-delà nous sentons bien combien notre patrie s’appelle aussi Europe puisque nous éprouvons combien nous sommes les fils d’Athènes et de Rome, combien nous sommes encore chez nous à Saint Jacques de Compostelle, à Vienne, à Varsovie.
Au-delà encore notre patrie s’appelle la chrétienté. Héritiers d’Athènes et de Rome nous le sommes également de Jérusalem. Notre civilisation n’est pas autre chose que celle de la croix du Christ donnant la signification de la vie et de la mort.

Nous devons donc certes tenir aux principes de l’indépendance, de la souveraineté de la patrie auxquelles il faut pouvoir toujours se référer. Pour autant le « souverainisme » n’est pas notre idéologie. Nous ne sommes d’ailleurs pas des idéologues.

Il faut certes comme nous en avons jadis lancé le slogan par cette revue, « sortir de cette Europe là . » Mais cela signifie bien que nous voulons d’une autre Europe ; une Europe unie en profondeur par une multiplicité de pactes, d’alliances, d’initiatives et surtout par sa civilisation chrétienne.

La charte fondamentale des valeurs européennes existe. Elle n’est pas celle de la constitution heureusement rejetée par le référendum du 29 mai 2005. Celle-ci n’était que la négation des véritables valeurs.
Elle est celle du Décalogue auquel l’Evangile du Christ a apporté toute sa lumière.

Un souverainisme révolutionnaire proclamant qu’il n’y a pas de loi morale au-dessus de la loi civile, un souverainisme de type jacobin protecteur des lois de culture de mort que défend, entre autres, Monsieur Dupont-Aignan, n’est pas ce que nous professons.
S’il n’y a pas de loi morale reconnue par tous, la démocratie n’est plus que dictature des opinions majoritaires du moment, celui de l’arbitraire, du bon plaisir citoyen. Elle n’est en définitive que l’expression de la loi du plus fort.

Voilà pourquoi, l’affirmation par les candidats d’une franche volonté de revenir sur la législation de culture de mort initiée par la loi Giscard-Chirac-Veil est un critère fondamental de choix de vote au moment des élections. S’ils pensent que le projet de loi proposé par le Centre Charlier n’est pas immédiatement applicable, qu’au moins ils définissent les étapes d’une politique de retour à une culture de vie.
Celle-ci doit commencer pour le moins à affirmer, à enseigner, à propager que l’avortement est un meurtre, que le respect de la vie innocente est une valeur absolue et à mettre simultanément en place toutes les incitations à respecter la vie et toutes les mesures possibles pour dissuader d’un acte de mort.