jeudi 30 novembre 2006

Les silences de l’Eglise ?

Qu’a dit, que va dire, que ne va pas dire Benoît XVI en Turquie ?
On sait que le pape Pie XII a été durablement diffamé pour son attitude pendant la guerre de 39-40. Tout un courant de révisionnisme historique de mauvaise foi, et plus réellement de désinformation, lui imputa d’avoir trop peu dénoncé l’exterminationnisme nazi. Ce fut au mépris de la réalité des faits et de la reconnaissance pour ses actes exprimée par d’éminentes personnalités juives (Golda Meir, Einstein, le grand rabbin de Rome Eugénio Zolli)
Depuis, Jean-Paul II et Benoît XVI sont allés se recueillir au Auschwitz où mourut aussi Saint Maximilien Kobbe et des dizaines de milliers de chrétiens.

Mais on attend toujours qu’un pape se rende dans un des nombreux « Auschwitz » de l’exterminationisme communiste comme le canal de la mer blanche, Kolyma ou Mazagan.

Certes il ne leur a pas été donné à ce jour de pouvoir se rendre en Russie. L’Ukraine leur est en revanche totalement ouverte où le Parlement a voté la loi de reconnaissance du génocide qui fit dix millions de morts. On vient d’y exhumer un des plus gigantesques charniers de l’histoire contenant, selon une terrible estimation, les restes d’environ trois cent mille victimes.

En Turquie, on ne sait pas exactement ce qu’a dit Benoît XVI au premier ministre turc Tayyip Erdogan sur l’intégration de la Turquie à l’Europe. Il semblerait que ses propos aient été quelque peu instrumentalisés. Un des défauts de ce pape, brillant intellectuel, est peut être de parler trop ou trop peu, comme à Ratisbonne où je pense qu’il aurait pu poser plus explicitement, comme je l’ai écrit précédemment, la question de l’interprétation et de la relativisation du Coran dans son contexte arabe du VII siècle et celle de l’exemplarité de Mahomet tel que décrit dans la Sira.

Quoiqu’il en soit, comme il a par ailleurs prôné la saine laïcité de la distinction des pouvoirs, il ne revient donc pas à l’Eglise catholique de se mêler de la construction européenne et encore moins de l’intégration de la Turquie dans l’Europe, signifiant plutôt la désintégration à terme de l’Europe dans l’immense conglomérat turco-asiate qui va du Bosphore au Turkmenistan.

Mais l’on attend pour le moins de Benoît XVI qu’il se recueille à la mémoire des Arméniens, Grecs et autres Assyro-chaldéens exterminés en 1898 puis, surtout, en 1915 dans l’immense génocide que l’on sait.
Avec raison ce pape invoque le principe de réciprocité.
Pour ce qui est de la repentance, pourtant on ne voit toujours rien venir chez les autres, rien chez les communistes, pas plus chez les juifs pour la participation de beaucoup aux génocides du communisme, pas davantage chez les musulmans pour tant d’horreurs commises au nom du Coran.
On attend toujours de même que la République regrette le génocide vendéen et les crimes de la Révolution.