lundi 16 octobre 2006

Préférences

On me communique une revue éditée à Toulouse par un groupe de la vielle mouvance idéologique néo-païenne qui s’appela jadis « nouvelle droite ».

J’y retrouve pour la centième fois le même article, à très peu de chose près, que j’ai parcouru dans les revues de ces pourfendeurs obsessionnels du catholicisme, par ailleurs pas antipathiques, que sont Alain de Benoist et Pierre Vial.

On y titre sur le « poison chrétien », ce qui est le thème récurrent de cette littérature dont l’inspiration d’origine est celle de la « propaganda-staffel » antichrétienne des régimes de Néron et de Domitien.

J’y retrouve encore des mots que l’on me prête, sans cesse repris dans semblables feuilles, prouvant à quel point je puis être idéologiquement perverti puisque j’aurais un jour déclaré « préférer un noir catholique à un blanc païen ».
L’origine de cela, c’est un propos « pédagogiquement » déformé par monsieur Pierre Vial, à qui je me souviens avoir exprimé dans une discussion au sein du Bureau Politique du Front National, que je préférais, politiquement, un noir anti-communiste à un blanc communiste, ou encore un combattant chrétien libanais à un païen suédois. Et j’aurais pu continuer facilement sur ce registre.

Il est bien évident que, n’eût été Pierre Vial, cet échange, rappelant les exercices talmudiques, ne présentait pas beaucoup d’intérêt.

Dans l’ordre politique, idéologique, religieux, on peut avoir en effet à priori une sympathie pour telle ou telle catégorie plutôt que pour telle autre.

Les sympathies humaines obéissent ensuite à bien d’autres critères plus ou moins explicatifs de ce qui relève de la subjectivité.

Je préfère ainsi passer une soirée avec un vieil ami de lycée qui n’a pas mes idées politiques mais avec qui je suis en harmonie gastronomique et humoristique plutôt qu’avec tel fanatique de notre camp, étroit, inculte, vinaigré, plus triste qu’une bouteille d’eau !

Si je n’ai donc pas dit que je préférais un noir catholique à un blanc païen , j’aurais pu le faire en évoquant par exemple ma préférence, jadis, pour les combattants anticommunistes angolais de Jonas Sawimbi contre les instructeurs soviétiques de l’armée du régime.

Je me trouve vraiment bien mieux de même avec mon ami Michel Som, militant admirable de l’Agrif, d’origine antillaise, qu’avec des blancs européens musulmans fanatiques, comme j’en ai croisés en Bosnie-Herzégovine et tels qu’Hitler les aimait.

Et enfin, pour me faire bien comprendre, je préfère encore à priori un blanc intelligent, plein d’humour, catholique et de droite, à un crétin de noir, obtus, borné et d’extrême gauche.
Mais cela vaut tout autant en intervertissant les mots blanc et noir.

Que Dieu nous garde donc des imbéciles, noirs ou blancs, et encore des racistes de toutes couleurs, et tout autant des antiracistes qui sont des racistes à l’envers et bien pires.