Interdiction vraiment politiquement imbécile que celle prononcée la veille par le préfet des Yvelines Frédéric Rose de la cérémonie initialement prévue au Palais des Congrès de Versailles.
Un « mauvais signe » pour l’ancien ambassadeur Xavier Driencourt qui, avec raison, a vu là un « nouveau cadeau fait à Tebboune ». Comment ne pas également y voir la persistance avec le gouvernement macronien de la vieille idéologie jacobine qui, depuis bientôt trois siècles, n’a pas fini d’empoisonner la vie politique de la France et … de l’Algérie.
Souvenons-nous de la stupidité jacobine du prince Jérôme Napoléon Bonaparte qui déclarait : « Entre un paysan kabyle et un paysan auvergnat, je n’ai jamais perçu de différence ». Preuve qu’il n’avait jamais rencontré de paysan auvergnat ni de paysan kabyle. Et c’est ainsi hélas qu’avec la campagne militaire de Mac Mahon la Kabylie fut, en 1857, intégrée de force dans l’Algérie française alors qu’une solution fédérale pacifique aurait pu être trouvée à l’avantage et de la France et des peuples de l’Algérie.
C’est de cela que j’avais parlé dès notre première rencontre avec Fehrat Mehenni, à la fois le très déterminé et très sage président du MAK (Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie) en l’an 2024. Depuis, nous nous étions revus par trois fois avec quelques membres de son « gouvernement » et c’est avec joie que j’ai pu constater combien mon cher Yann Baly – qui n’est pas jacobin – est enthousiasmé par l’idée d’appuyer autant que nous le pouvons la détermination des kabyles de proclamer un jour l’indépendance de leur pays.
Fehrat Mehenni est le père de onze garçons. L’un d’entre eux a été assassiné par les services secrets algériens formés, encadrés, il faut le rappeler, par l‘actuel FSB de Poutine, continuateur du KGB et de la Tchéka.
Heureusement nos amis kabyles avaient pu trouver pour la célébration de l‘indépendance de leur pays une solution alternative à celle du Palais des Congrès de Versailles, préfectoralement interdit. Ils avaient pu louer in extremis une belle et grande salle parisienne. Nous y reviendrons dans nos publications ultérieures mais il faut rappeler dès maintenant que la Kabylie n’est pas plus arabe aujourd’hui qu’hier.
Elle a été arabisée et islamisée de force après des années de résistance à la fin du VII° siècle contre les envahisseurs arabo-musulmans. Résistance dont l’héroïne est la célèbre Kahina. Pendant longtemps certains historiens ont fait d’elle une héroïne juive mais presque tous les historiens actuels de l’Afrique du nord concluent de leurs travaux que la Kahina était chrétienne. De là procède probablement l’origine des nombreux signes d’une identité chrétienne de la Kabylie maintenue pendant des siècles.
Nous aurons l’occasion de développer cela plus avant sur ce blog. Pour l’heure, saluons le courage de nos amis kabyles dans la perpétuation de la mémoire de la Kahina, cette Jeanne d’Arc berbère. Vive la Kabylie indépendante et libre !