· Persécution anticatholique au Nicaragua : le « minimum syndical » du pape François !
« Minimum syndical », cette expression désignait, jadis, ce qu’un syndicat devait pour le moins revendiquer pour garder la confiance de ses adhérents. Elle a été étendue pour signifier ce que l’on attend, un tant soit peu, d’une autorité de quelque nature que ce soit : pas seulement syndicale mais également politique, religieuse ou autre.
En l’occurrence, depuis de nombreux mois, beaucoup de catholiques s’étonnaient légitimement de l’étrange silence du pape François sur la féroce répression à nouveau développée contre l’Église nicaraguayenne par le régime du gouvernement Ortega reprenant des persécutions à la hauteur des périodes noires du bolchevisme sandiniste. C’est ainsi que le samedi 20 août, après avoir forcé les portes de l’archevêché de Matapalga, la police du régime arrêtait son titulaire, Mgr Rolando Alvarez, pour le placer en « résidence surveillée » quelque part dans la capitale du pays Managua. Simultanément, elle emprisonnait dans une de ses casernes les cinq religieux et les trois laïcs qui étaient reclus avec lui.
François, s’est enfin un peu ému de cette persécution et l’a manifesté à Rome, depuis la fenêtre du palais apostolique, lors de la prière de l’Angelus, le dimanche 21 août. Il a déclaré suivre « de près, avec inquiétude et douleur, la situation au Nicaragua, impliquant des personnes et des institutions », ajoutant : « Je tiens à exprimer ma conviction et mon espoir que, grâce à un dialogue ouvert et sincère, les bases d’une coexistence respectueuse et pacifique peuvent encore être trouvées ».
On le voit pourtant, bien que ce pape n’ait jamais manifesté que de la bienveillance à l’égard des gouvernements révolutionnaires de par le monde, ceci ne s’est jamais traduit par quelque réciprocité de ces États pour l’Église catholique.
Et c’est notamment le cas de la Chine communiste pour laquelle François a délibérément consenti à imposer aux catholiques fidèles à Rome une bien triste fusion dans l’Église « officielle » dirigée par le parti, allant même jusqu’à imposer une réécriture marxiste-léniniste, façon maoïste, aux textes évangéliques de la liturgie. On se souvient que l’héroïque cardinal Zen, archevêque émérite de Hong Kong, qualifia de trahison la soumission du Vatican aux ukases chinois.
· La grande alliance eurasiste
À propos de la Chine rouge, observons que celle-ci, depuis l’invasion poutinienne de l’Ukraine n’a cessé de l’approuver toujours plus chaleureusement. Non sans arrière-pensées tournées vers Taïwan, bien évidemment.
Ainsi s’est développée avec Poutine et avec Xi Jinping, une alliance multicontinentale regroupant encore, au-delà de l’immense bloc eurasiste cher au malheureux Douguine et à un Medvedev aux accents de plus en plus apocalyptiques, l’Iran et outre Cuba, le vieil allié castriste, le Nicaragua sandiniste et le Venezuela chaviste.
C’est ainsi, comme je l’ai déjà abordé sur ce blog et comme j’y reviens dans le prochain numéro de Reconquête, que notre monde ressemble de plus en plus à celui génialement prophétisé hélas par Georges Orwell dans son « 1984 ».
P.S. : À propos d’Alexandre Douguine, pas plus que du malheur qui peut frapper tout homme, nous ne nous réjouissons de la mort de sa fille dans l’explosion de sa voiture non loin de Moscou. Pour autant, on ne saurait oublier leurs respectifs appels incantatoires à massacrer les Ukrainiens. Quant aux auteurs de l’attentat, nous nous garderons bien à l’heure où nous écrivons, de nous prononcer sur les différentes hypothèses que nous avons lues ou entendues.
Nous observons simplement, non sans une certaine commisération, l’attitude de ces Français fanatiquement poutinolâtres qui ont immédiatement, sans la moindre preuve, repris la version kremlinesque d’un attentat ukrainien. Ce, sans même esquisser la moindre réponse à l’objection de savoir si l’Ukraine avait quelque intérêt en cela ?
On peut noter d’abord que, dans certains cercles russes, c’est la circonspection qui prévaut. On y fait observer, non sans quelque ironie, qu’en moins de deux jours le FSB a pu révéler ni plus ni moins qu’il savait finalement tout ou presque de cet attentat, l’identité de son auteur (Natalia Vovk), ses lieux de résidence, ses déplacements, les numéros minéralogiques de ses voitures… On se demande alors comment la dénommée Natalia Vovk n’a pas été interceptée par le FSB avant de placer sa bombe dans la voiture d’Alexandre Douguine empruntée par la malheureuse Daria Douguina ?
Les Russes poutino-sceptiques ne se privent pas non plus de faire remarquer que si le FSB a pu remarquablement procéder en quelques heures à toutes ces identifications, il n’a toujours pas été capable de désigner notamment les meurtriers, en 2006, de la journaliste Anna Politkovskaïa, ni ceux en 2015, de l’éminent opposant Boris Nemtsov ! Et la liste est longue de tous ceux, tels les empoisonnés au polonium ou autre substance, qui ont été mystérieusement liquidés sans que le FSB ait jamais semblé avoir la moindre idée de leurs meurtriers.