mercredi 31 août 2022

De la crise énergétique en Europe et du rififi chez les chiites au Moyen-Orient

·    La déconstruction écolo-macronienne de notre industrie nucléaire

Le monde est hélas souvent la proie de « désastres écologiques ». Mais à l’évidence, ce sont aussi les idéologues du totalitarisme écologiste qui sont personnellement facteurs de désastres.

Que l’invasion poutinienne de l’Ukraine et tout ce qui en résulte soit une cause essentielle de la crise déjà actuelle de l’énergie et de sa possible extension dramatique cet hiver, c’est ce que l’on ne saurait nier. Mais si Emmanuel Macron prend sans vergogne, face à cette menace, des accents churchilliens, ce que nous dénoncions précédemment sur ce blog, c’est que, avec sa désinvolture coutumière, il s’exonère de sa formidable responsabilité d’avoir accepté sinon partagé politiciennement les diktats de l’écolocratie révolutionnaire.

Qui donc en effet est, au plus haut niveau, responsable de ce qu’il n’y a plus aujourd’hui en fonctionnement que 32 des 56 réacteurs nucléaires français ? Gaëtan de Capèle, l’éditorialiste de ce jour du Figaro évoque avec raison la récente « colère froide » du président d’EDF rappelant « comment les consignes absurdes des pouvoirs publics ont fini par saper le savoir-faire de cette filière d’excellence ». Et ce n’est pas en quelques mois que cette entreprise pourra retrouver les compétences nécessaires pour ramener notre industrie nucléaire si largement démantelée au niveau qui était le sien il y a encore trois ans.

En ce domaine tout particulièrement, il est plus facile de démolir que de reconstruire !

 

·    À Bagdad, une reprise de guerre inter-chiites irako-iranienne

L’Irak, l’Iran et tout l’Orient, et même le monde, n’en finissent pas de pâtir des deux immenses méfaits de la politique américaine (et française) que furent successivement l’abandon trahison du Shah d’Iran au profit de Khomeiny et la guerre d’élimination de Saddam Hussein.

C’est en effet avec la prise de pouvoir à Téhéran par l’ayatollah Khomeiny, notre protégé à Neauphle-le-Château, que l’islamisme jihadiste, transcendant le millénaire clivage musulman entre sunnites et chiites, développa à partir de 1979 ses méfaits terroristes sur le monde, révolution notamment saluée par le Palestinien Yasser Arafat. 1979 fut aussi encore l’année où Saddam Hussein s’empara du pouvoir à Bagdad. Il allait le tenir d’une main de fer faisant notamment la guerre à l’Iran jusqu’à son invasion du Koweït en 1990 et la guerre du Golfe qui s’ensuivit, menée par les Américains et qui fut marquée par sa capture et sa pendaison à laquelle il fut condamné par un tribunal qui, c’est le moins qu’on puisse dire, ne présenta pas des garanties de justice impartiale.

Pour faire bref, alors que le régime de Saddam Hussein avait été celui d’une dictature de la minorité sunnite, le nouveau pouvoir, issu de la guerre, fut globalement celui de la majorité chiite. Nombre de sunnites rallièrent alors l’État Islamique, dit « Daesch », avec les pratiques atroces que l’on sait.

Après la défaite de Daesch face à la coalition du pouvoir et de ses soutiens internationaux, le gouvernement formé à Bagdad fut certes à majorité chiite mais sans pour autant assurer la paix du pays, au moins entre tous les chiites. Ces derniers sont en effet divisés entre ceux sous contrôle iranien et leurs adversaires de l’importante proportion de la population sous la houlette du puissant chef religieux irakien, le nationaliste Moqtada al-Sadr. Les deux factions sont dotées de milices puissamment armées : celle de l’allégeance à l’Iran et les « Brigades de la paix » de ce dernier. Leur rivalité a entraîné dans les derniers jours une véritable guerre civile dans le périmètre de la Zone verte – dite « sécurisée » ! - qui est celle des centres de pouvoir et des ambassades importantes.

L’enjeu du conflit qui a fait plusieurs dizaines de morts, était la désignation d’un nouveau Premier Ministre que Moqtada al-Sadr, nationaliste, ne veut plus être issu, comme c’est le cas depuis 2003, d’un compromis entre les seules factions chiites, mais aussi dans un accord avec des partis sunnites et kurdes.

L’affaire est d’importance au-delà de l’Irak quand on considère que l’Iran est non seulement l’allié de la Russie et de la Chine mais aussi de la Syrie dont il contrôle, et même dirige totalement au Liban, l’allié Hezbollah.

C’est ainsi que Poutine et Xi voudraient bien que l’axe Pékin – Moscou, qui a déjà ses ramifications en Corée du Nord, en Birmanie et dans les trois pays de l’ancienne Indochine, qu’outre par Damas, il passe aussi par Bagdad. Nul doute que pour consolider tout cela, il faudra certainement pour Poutine faire appel à « Wagner » qui a pourtant tant à faire de l’Ukraine à l’Afrique.